Édition du 10 décembre 2001 / Volume 36, numéro 15
 
  Archives
«D’azur à deux tours pointues d’or»

«D’azur à deux tours pointues d’or réunies par une courtine du même ton et surmontées à dextre d’une étoile d’or et à senestre d’une étoile d’argent.»

«Elle rayonne par la foi et la science»

Ce vocabulaire inhabituel décrit, en termes héraldiques, les armoiries de l’Université de Montréal, qui ont été adoptées en 1920, année où l’établissement s’est doté d’une charte qui assurait son autonomie. D’une grande importance symbolique, les armoiries sont d’utilisation restrictive. Leur emploi est limité à des fins officielles. Elles sont reproduites sur des documents tels que diplômes, attestations et bulletins de notes, ainsi que sur les publications institutionnelles comme les annuaires et le rapport annuel.

Les deux tours rappellent les origines de l’enseignement à Montréal aux Amérindiens par les Sulpiciens et les religieuses de la congrégation de Notre-Dame. L’étoile d’or (à droite) représente la foi et l’étoile d’argent (à gauche) la science. Elles font référence à la devise Fide splendet et scientia («Elle rayonne par la foi et la science»).

Les deux tours rappellent les origines de l’enseignement à Montréal aux Amérindiens par les Sulpiciens et les religieuses de la congrégation de Notre-Dame. L’étoile d’or (à droite) représente la foi et l’étoile d’argent (à gauche) la science.

Les armoiries sont donc complétées, en exergue, au-dessous de l’écu par cette devise et au-dessus par la traduction latine du nom de notre université, Universitas Montis Regii.

Le créateur de ces armoiries est le vice-recteur Mgr Émile Chartier. C’est lui qui a suggéré de placer dans les armes de l’Université le château fort à flanc de montagne. Le projet de Joseph Nolin, de la Faculté de chirurgie dentaire, qui proposait «deux flambeaux allumés de gueules sur fond d’azur» n’a pas été retenu par Victor Morin, président du Collège héraldique de la Société historique de Montréal, chargé de mener à terme le choix des armoiries.

Briller sur l’arête d’une montagne

Édouard Montpetit, premier secrétaire général de l’Université de Montréal, fait référence à ces armoiries au cours de l’inauguration du Pavillon principal, le 3 juin 1943. «Après bien des considérations, bien des clignements d’yeux comme en font les artistes et bien des hochements de tête comme s’en permettent les philosophes, les deux flambeaux écartés, deux étoiles se fixèrent sur le bleu azur de notre destinée: l’une d’or, la foi; l’autre d’argent, la science. Elles brillent sur l’arête d’une montagne — déjà! — surmontée d’un château fort où se décèle la simplicité de lignes de notre première redoute», déclame-t-il.

Un fait moins connu, c’est que l’Université a eu d’autres armoiries pendant une courte période de son histoire. À l’époque de la première charte, elle éprouve des difficultés financières importantes au point que le gouvernement du Québec doit la mettre en tutelle. Le 28 avril 1939, la loi pour lui venir en aide crée la Société d’administration de l’Université de Montréal.

Pour établir sa reconnaissance, la Société demande à Victor Morin de lui préparer des armoiries. Le 21 août, elle fait sien «le blasonnement suivant: d’azur à une colline sommée d’un château donjonné et croisetté d’or; au chef d’argent chargé d’une ancre de sable; accosté de deux rinceaux de feuilles d’érable et de chêne liées d’azur; sa devise “spes et fortitudo”.»
La troisième charte de l’Université, approuvée en 1967, confère à l’UdeM un statut strictement laïque. Le Conseil des gouverneurs, à sa séance du 4 janvier 1967, adopte les emblèmes de l’Université de Montréal ainsi que le règlement relatif à leur utilisation. Le blason choisi en 1920 et légèrement modifié en 1951 est maintenu tel quel. Malgré le caractère laïque de l’établissement, on conserve sa devise originale.

Le symbole

Le Comité exécutif de l’Uni-versité approuve, à sa 805e séance, le 24 mai 1994, le nouveau drapeau de l’Université de Montréal. Il comportera, dorénavant, le blason de l’UdeM en plein centre sur fond blanc, flanqué de deux banderoles latérales aux couleurs de l’établissement, compte tenu de son «écusson composé d’un champ d’azur avec mont sommé d’un château d’or».

En même temps qu’elle se donne une nouvelle charte laïque, l’Université de Montréal cherche, tout en conservant son appartenance à son passé, à se créer une image plus «moderne». Elle confie à l’architecte urbaniste Jean-Claude Lahaye le mandat de la doter d’un nouveau symbole.

Les lettres U et M de forme stylisée sont inscrites dans un carré. Ce symbole rappelle les éléments distinctifs du Pavillon principal: le U désigne la tour et le M rappelle les trois grandes portes d’entrée de la façade centrale.

En 1984, ce symbole sert d’élément d’identification visuelle en remplacement du blason. En juin 1999, un nouveau symbole est adopté. Il intègre le nom et la figure créés par M. Lahaye mais fait disparaître l’encadrement.

Denis Plante
Archiviste


Sources: Fonds du secrétariat général (D35), Fonds du Service des archives (D36), fonds Émile-Chartier (P2) et fonds Olivier-Maurault (P8).

La rédaction de cette chronique a été rendue possible par la consultation des archives de l’Université de Montréal: www.archiv.umontreal.ca.



 
Archives | Communiqués | Pour nous joindre | Calendrier des événements
Université de Montréal, Direction des communications