Édition du 14 janvier 2002 / Volume 36, numéro 16
 
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1939, l’alliance de la dernière chance

Au moment où l’Allemagne nazie prépare la guerre, les négociations entre la France, la Grande-Bretagne et l’URSS constituent la dernière chance de stopper l’agression hitlérienne. Pourtant, les gouvernements français et britannique traînent les pieds. Finalement, les pourparlers entre les trois pays échouent et, en août 1939, l’URSS signe un pacte de non-agression avec l’Allemagne. Le récit poignant que fait Michael J. Carley de ces négociations souvent secrètes n’est pas une belle histoire.

La narration fascinante d’un jeu diplomatique très complexe, mettant en scène des personnalités souvent troublantes, repose sur des recherches de longue haleine menées par l’auteur dans les archives françaises, britanniques et soviétiques, accessibles au public depuis peu. En faisant de 1939 un moment fort de la guerre froide déjà amorcée après la révolution bolchevique de 1917 et en montrant comment l’anticommunisme fut la cause majeure de l’échec de l’alliance contre Hitler, Michael J. Carley remet en cause les interprétations généralement admises sur les origines de la Seconde Guerre mondiale.

Michael J. Carley est professeur d’histoire à l’Université Akron (Ohio).

Michael J. Carley, 1939: l’alliance de la dernière chance, Presses de l’Université de Montréal, 2001, 34,95 $.

Le fantasme métropolitain

Le piéton qui déambule dans les principaux centres-villes du Canada ne pourra éviter de passer devant un édifice signé Ross et Macdonald. Leurs immeubles (comme l’édifice Dominion Square à Montréal ou l’hôtel Royal York à Toronto) sont autant de témoignages d’une époque pendant laquelle les métropoles se bâtissaient à coups de gratte-ciel et d’édifices blocs.

Né de la fascination exercée par les métropoles du début du 20e siècle, le gigantisme architectural répondait à un besoin de pragmatisme dans la planification des grands immeubles. C’est pourquoi Ross et Macdonald dessineront des édifices inspirés des principes du nouvel académisme de l’École des beaux-arts de Paris. Ce seront des bâtiments dont l’organisation s’accordera au rythme croissant des grandes villes et de ceux qui les habitent.

L’étude de Jacques Lachapelle met au jour les liens étroits unissant le design des façades à la planification de l’espace intérieur de ces grandes constructions. Il nous fait visiter des hôtels, magasins et immeubles à bureaux conçus par des architectes qui n’ont pas hésité à adapter leur pratique à celle des hommes d’affaires, maîtres des nouvelles métropoles. Aussi la rigueur des conceptions de Ross et Macdonald a-t-elle su s’allier aux exigences d’efficacité d’une société en route vers la modernité.

Jacques Lachapelle est professeur à l’École d’architecture.

Jacques Lachapelle, Le fantasme métropolitain: l’architecture de Ross et Macdonald, Presses de l’Université de Montréal, 2001, 39,95 $.

La lecture musico-littéraire

Cet ouvrage examine l’apport de la musique dans la littérature du point de vue de la lecture. La démarche musicale et l’intervention romanesque y sont considérées comme deux approches esthétiques différentes ayant de nombreux points communs. À travers l’analyse de Passacaille, de Robert Pinget, et de Fugue, de Roger Laporte, œuvres appartenant à ce qu’on a appelé le «nouveau roman», l’auteure amène le lecteur à s’interroger sur la pertinence de la musique au sein de l’œuvre littéraire et à établir des liens entre les modes de signification des deux formes d’expression. Elle met en relief des analogies de structure qui permettent l’identification du texte, lui donnent une direction et en même temps soulignent la dimension musicale du roman.

Frédérique Arroyas entend souligner aussi l’importance de la lecture en tant que construction de sens. L’acte de lecture est beaucoup plus qu’un simple décodage: il fait intervenir le corps, l’imagination, la mémoire. C’est durant la lecture que le texte devient un objet dynamique signifiant où toute la potentialité de l’écrit est actualisée. De ce point de vue, la lecture musico-littéraire devient un lieu original où est mise en évidence l’interaction entre le romanesque et la musique, où sont révélées les composantes musicales pertinentes à l’interprétation du texte par le lecteur.

Frédérique Arroyas enseigne au Département d’études françaises de l’Université de Guelph.

Frédérique Arroyas, La lecture musico-littéraire, Presses de l’Université de Montréal, 2001, 24,95 $.

Pour un nouvel art de vivre

A priori, l’humanisme occidental, la tradition bouddhique japonaise et la science contemporaine ont si peu de valeurs communes que la seule idée d’un dialogue apparaît au mieux comme une pieuse naïveté. Il fallait un homme de la trempe de Daisaku Ikeda pour relever un pareil défi.

Délaissant les clichés et les idées reçues, il aborde sans détour les grandes questions auxquelles sont confrontées les sociétés contemporaines: le cancer, le sida, la mort dans la dignité, la fécondation in vitro, l’éthique biomédicale… Les répliques de René Simard, chercheur dans le domaine de la biologie moléculaire et génétique, et de Guy Bourgeault, bioéthicien, ne sont pas moins percutantes. Au-delà des barrières linguistiques et culturelles sont ainsi esquissées les bases d’un véritable nouvel art de vivre.

René Simard a été recteur de l’Université de Montréal de 1993 à 1998. Guy Bourgeault est professeur à la Faculté des sciences de l’éducation.

Daisaku Ikeda, René Simard et Guy Bourgeault, Pour un nouvel art de vivre, Presses de l’Université de Montréal, 2001, 24,95 $.

Éléments de logique contemporaine

Cet ouvrage expose les méthodes et concepts élémentaires de la logique contemporaine dont la maîtrise est nécessaire pour qui veut aborder l’étude de la métalogique. Véritable manuel d’introduction — sa lecture ne requérant aucune connaissance particulière —, il comporte deux parties correspondant à la division classique entre le calcul des énoncés et le calcul des prédicats.

La première partie présente les connecteurs logiques d’un point de vue purement sémantique par la méthode des tables de vérité et par la méthode des matrices. Une attention particulière est accordée aux questions de traduction en langue naturelle. Cet ouvrage pourra donc être utile à tous les étudiants de premier cycle qui amorcent une réflexion sur le langage. Les méthodes syntaxiques de vérification de la validité sont ensuite abordées: algèbre de Boole, méthode des arbres et méthode de déduction naturelle.

Consacrée à l’étude du calcul des prédicats, la seconde partie en présente les notions fondamentales: modèle, satisfaction, vérité, validité. Sont ensuite développées la méthode des arbres et la méthode de déduction naturelle.

De nombreux exercices originaux permettront au lecteur de vérifier au fur et à mesure sa compréhension de la matière. Plusieurs de ces exercices sont accompagnés de corrigés qui sont regroupés à la fin de chaque chapitre.

François Lepage est professeur au Département de philosophie.

François Lepage, Éléments de logique contemporaine, Presses de l’Université de Montréal, 2001, 29,95 $.

Les formes de la pénalité contemporaine

Le recours au droit pénal et aux différentes formes de la pénalité apparaît comme une réponse évidente à de nombreux problèmes sociaux. Découverte de nouveaux types de problèmes, volonté de mieux circonscrire des problèmes existants: la solution réclamée se réduit souvent à la création d’une nouvelle infraction ou à l’accroissement des peines associées à des infractions existantes. Cet engouement pour un durcissement pénal est largement encouragé par le sentiment d’insécurité et le désir de réduire les risques de la vie courante. Au quotidien, quadrillage pénal et tranquillité sociale semblent aller de pair.

Mais l’usage de la pénalité n’opère pas en dehors du social. Cet usage est traversé par des intérêts politiques variés et souvent divergents; il s’inscrit dans des rapports de continuité et de confrontation avec une diversité de mesures publiques; il contribue à produire la disqualification sociale pour différents groupes. Plus largement et plus fondamentalement, l’usage de la pénalité signale, à travers ses fondements, la conception en œuvre de l’ordre et du risque acceptable dans nos sociétés.

Le présent numéro de Sociologie et sociétés examine ces questions par l’analyse de situations sociales précises, dans des contextes nationaux différents. On tente aussi de saisir comment le droit pénal est actuellement traversé par des enjeux particuliers (notions de risque, d’insécurité et de réponse publique).

Sociologie et sociétés, vol. 33, no 1, Les formes de la pénalité contemporaine: enjeux sociaux et politiques, Presses de l’Université de Montréal, 2001, 22 $.



 
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