Édition du 21 janvier 2002 / Volume 36, numéro 17
 
  Le don de Jean Coutu: le plus généreux d’un particulier à une université francophone
Grâce à cette contribution de 12,5 M$, deux nouveaux pavillons seront construits sur le campus.

Jean Coutu et sa femme, Marcelle, en compagnie du recteur Robert Lacroix (au centre) et des ministres David Cliche, François Legault et Pauline Marois devant la maquette de l’Université de Montréal, qui vient de gagner deux nouveaux pavillons.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

«Chez Jean Coutu, on trouve de tout. L’Université de Montréal et le gouvernement du Québec y ont trouvé même un ami.»

C’est François Legault, ministre d’État à l’Éducation et à l’Emploi, qui l’a dit, alors qu’il prenait la parole à l’annonce de la construction de deux nouveaux pavillons sur le campus de l’Université de Montréal. D’ici trois ans, le Pavillon Jean-Coutu abritera la Faculté de pharmacie et le Pavillon Marcelle-Coutu sera le siège de l’Institut de recherche en immunologie et cancer. Les coûts de l’implantation des deux immeubles, dont la construction débutera l’été prochain, atteignent 77,5 M$. La contribution personnelle du fondateur du Groupe Jean-Coutu (PJC inc.) s’élève à 12,5 M$, ce qui constitue la plus généreuse donation personnelle de l’histoire du Québec à une université francophone.

«Ce matin, je suis un recteur heureux», a confié Robert Lacroix, qui accueillait ce 16 janvier dans le hall d’honneur du Pavillon principal, outre M. Legault et M. Coutu, la vice-première ministre, Pauline Marois, et le ministre délégué à la Recherche, à la Science et à la Technologie, David Cliche. Il a rendu hommage au donateur en disant que son geste «modifiera profondément la philanthropie au Québec».

Mme Marois a affirmé être très fière de la participation de son gouvernement, qui s’élève à plus de 60 M$, dans des secteurs qui lui tiennent particulièrement à cœur: l’éducation, la recherche et la santé. «Ces projets témoignent de notre virage vers l’économie du savoir, a-t-elle déclaré. Le Québec est un des leaders mondiaux dans les domaines biopharmaceutique et biomédical. C’est dans la région de Montréal qu’on trouve 45 % de l’industrie pharmaceutique au pays.»

Un don personnel

Le Pavillon Jean-Coutu abritera la Faculté de pharmacie.

Jean Coutu, qui aura bientôt 75 ans, se souvient de ses années d’études, mais confesse avoir passé 30 années sans remettre les pieds dans son alma mater. Lorsque Robert Goyer, précédent doyen de la Faculté de pharmacie, l’a rencontré il y a 18 mois pour solliciter sa participation à la campagne de financement, l’homme d’affaires n’avait pas pris de «résolution» et le doyen est reparti les mains vides. Puis, quelques rencontres avec le recteur Robert Lacroix l’ont convaincu de frapper un grand coup. «Aujourd’hui, a-t-il dit devant quelque 200 convives et journalistes réunis pour l’occasion, je suis un homme plus pauvre qu’autrefois, mais aussi plus riche d’avoir apporté quelque chose d’extrêmement important.»
 
Certains projets démarrent par une étincelle; d’autres par une explosion. L’engagement de M. Coutu a eu l’effet d’une bombe, estime M. Lacroix. «Cette contribution nous permet de poursuivre l’objectif visé par la campagne Un monde de projets: faire de l’Université de Montréal un complexe universitaire de calibre international.»

Le président du conseil d’administration et chef de la direction du Groupe Jean-Coutu affirme qu’il a pris sa décision après avoir consulté sa femme et ses trois enfants, car la somme provient du patrimoine familial et non des coffres de l’entreprise qui porte son nom. Trop souvent, a-t-il ajouté, les diplômés oublient leur université aussitôt qu’ils ont obtenu leur diplôme. Or, c’est à leur formation de qualité qu’ils doivent leur carrière.

Dans son discours empreint d’émotion, M. Coutu a laissé entendre que le retour du sport de compétition a compté dans sa décision. «Lorsque j’étais étudiant, nous étions 5000 à l’Université de Montréal et notre équipe de hockey allait battre celles des universités de Toronto et McGill. Je ne comprends pas qu’avec 50 000 étudiants on n’entende jamais parler de vos exploits.»

Création d’emplois et nouveaux espaces
Les pavillons Jean-Coutu et Marcelle-Coutu totaliseront des superficies de respectivement 12 667 et 16 000 m2. Le projet de relocalisation de la Faculté de pharmacie permettra l’accueil de quelque 500 nouveaux étudiants, alors que l’immeuble abritant l’Institut de recherche en immunologie et cancer créera 163 nouveaux emplois directs.

Le ministre Cliche a exprimé son enthousiasme de voir ces projets donner un nouvel élan au secteur scientifique du Québec. «L’Université de Montréal est dans le peloton de tête en recherche biomédicale et le ministère de la Recherche, de la Science et de la Technologie est fier d’y consacrer une somme de 20 M$.»

Mathieu-Robert Sauvé


 
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