Édition du 21 janvier 2002 / Volume 36, numéro 17
 
  Vient de paraître


Archéologie de la médecine au Québec

Tout travail archéologique entreprend d’exhumer du passé les artéfacts, les fragments de sens qui aident à mieux comprendre une société, à travers son histoire et jusque dans son dynamisme contemporain. Ainsi en est-il de l’importance qu’a eue la médecine au Québec, qui, dans la première moitié du 19e siècle, a marqué une période charnière autant dans le traitement des maladies que dans les relations avec la population.

À partir de pièces d’archives d’origines diverses — des textes soigneusement choisis pour représenter les nombreux registres de discours de cette époque —, cet ouvrage analyse les différentes croyances qui étaient entretenues tant par les médecins, dans leurs pratiques, que par la population. En cela, la théorie qu’a élaborée Thomas Kuhn quant à la formation d’un paradigme scientifique reste très importante puisqu’elle montre à quel point la médecine de l’époque, parallèlement à d’autres sciences plus ou moins émergentes (chimie, biologie, etc.), n’était pas définie et se développait encore dans une phase primitive, dite «proto-scientifique», qui ne régissait pas efficacement ses pratiques et laissait s’affairer les charlatans.

La notion platonicienne de doxa (opinion) permet de compléter cette étude, car l’évolution de la médecine au Québec reste assurément sociale, garante de cette étrange vérité opinative, celle du plus grand nombre. La médecine, en effet, ne s’est pas développée isolément de la société: des présupposés de tout acabit la parcourent et nous indiquent que, loin de baigner dans une froide objectivité, l’évolution d’une science suit les remous de la société dans laquelle elle s’inscrit.

Nicolas Sarrasin est étudiant au doctorat en linguistique.

Nicolas Sarrasin, Archéologie de la médecine au Québec: lecture épistémologique d’un développement, Paris, L’Harmattan, 2001, 152 p.

Revue de psychoéducation et d’orientation
Pseudo-sciences, sensibilité parentale, agressions sexuelles et régulation familiale

La Revue canadienne de psychoéducation a changé de nom. On la trouvera désormais sous le titre de Revue de psychoéducation et d’orientation. La politique éditoriale, qui vise à présenter des textes scientifiques dans les deux domaines de la psychoéducation et de l’orientation, demeure inchangée.

«Dans le champ des sciences humaines, il s’agit de la revue scientifique de langue française qui a le plus fort tirage et qui est la moins chère», affirme son directeur Serge Larivée, professeur à l’École de psychoéducation. Le numéro d’avril prochain devrait tirer à 5000 exemplaires, alors que le prix d’abonnement de 20 $ demeure le même depuis nombre d’années.

En éditorial du numéro de l’automne dernier, Serge Larivée fait une analyse des méthodes préscientifiques et des facteurs cognitifs liés à la nature humaine qui favorisent l’adhésion à des systèmes de croyances dépourvus d’appui scientifique.

On trouve également les signatures de cinq autres professeurs de l’Université de Montréal sous la dizaine d’articles de ce numéro. Daniel Paquette et Richard Tremblay présentent, avec d’autres chercheurs, les résultats d’une étude sur la différence de sensibilité parentale entre les mères adolescentes et les mères adultes peu scolarisées.

À partir d’un survol de la littérature du 19e siècle traitant des agressions sexuelles sur les enfants, Hubert Van Gijseghem montre que cette réalité était bien connue à cette époque, mais qu’elle a été occultée au début du 20e siècle, jusqu’à ce que le mouvement féministe des années 70 attire de nouveau l’attention sur ce problème.

Marc Leblanc et Christiane Bouthillier ont, quant à eux, analysé les rapports entre les formes de régulation familiale — cinq formes désignées à partir de 10 caractéristiques — et le type de conduite déviante que ces formes de régulation entraînent.

Mondialisation et mouvements sociaux

De par le monde, que ce soit à Seattle, Prague ou Québec, le thème de la mondialisation est devenu un enjeu social et politique de premier plan. On ne compte plus le nombre de manifestants qui, aux quatre coins de la planète, ont choisi de se mobiliser, non seulement à cause des menaces faites à l’environnement par les choix économiques des grandes entreprises, mais aussi compte tenu des inégalités qui persistent ou s’aggravent entre pays ou groupes sociaux. De ce point de vue, quel a été jusqu’à maintenant le rôle de l’action collective et des mouvements sociaux? Les résistances qui se sont manifestées depuis quatre ou cinq ans à travers divers types d’acteurs collectifs à l’endroit du néolibéralisme — on peut penser notamment aux mouvements des femmes, aux mouvements environnementaux, aux mouvements des gais et lesbiennes — témoignent de l’émergence d’une nouvelle sensibilité politique. C’est ce qui est exploré dans ce livre à partir d’une analyse des divisions entre le Nord et le Sud et en considérant la place que revêt le personnel à la lumière des enjeux identitaires.

L’ouvrage rassemble les contributions d’une douzaine de chercheurs européens, nord-américains et asiatiques dont les recherches portent sur l’action collective depuis plusieurs années. On y trouvera aussi des contributions de Louis Maheu et de Jean-Guy Vaillancourt, professeurs au Département de sociologie, en plus de celle de Pierre Hamel, professeur au même département et coéditeur de l’ouvrage.

Pierre Hamel et coll., Globalization and Social Movements, Houndmills, Palgrave Publishers, 2001.



 
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