Édition du 4 février 2002 / Volume 36, numéro 19
 
  Le programme d’échanges NASEP
Pour déborder les frontières du pays et du savoir

Geneviève McNicoll

«J’ai toujours aimé voyager et explorer de nouveaux horizons.» Châtaine aux yeux bleus pétillants de vie, Geneviève McNicoll est une globe-trotter infatigable. En décembre dernier, cette résidante de Lévis est rentrée au Québec après un deuxième trimestre d’études à l’Université de Las Americas, à Puebla, au Mexique.

L’étudiante de 22 ans, qui obtiendra, en avril prochain, son baccalauréat en études internationales à l’Université de Montréal, a pu combiner culture et approfondissement de la langue espagnole et des relations internationales, en plus d’enrichir son expérience de vie.

Ponctuer son cheminement estudiantin de deux trimestres dans un établissement universitaire étranger peut sembler inaccessible au premier abord. Pourtant, les échanges interuniversitaires sont de plus en plus courants dans nombre d’universités. «Depuis trois ou quatre ans, il y a eu un éclatement des courts séjours d’un trimestre ou d’une année dans les universités au Canada et partout dans le monde», confirme Carole Paquin, conseillère à la Direction des relations internationales du vice-rectorat à la planification et aux relations internationales.

Modalités du programme d’échanges

Le programme d’échanges NASEP (North American Studies Exchange Program) ou trilatéral de l’Université de Montréal regroupe six universités situées au Canada (Montréal et York à Toronto), aux États-Unis (Duke en Caroline du Nord et Northwestern en Illinois) et au Mexique (Las Americas à Puebla et le Centre de Investigacion Docencia Economicas). «Nous trouvons vraiment important que les étudiants se frottent à une autre culture», fait valoir Mme Paquin. Outre le Département de science politique, qui attribue habituellement deux bourses par année à l’Université de Montréal pour ce programme, les étudiants en sciences infirmières peuvent aussi se prévaloir des échanges interuniversitaires.

Depuis deux ans, les bourses d’échanges ou dites de mobilité sont accordées par le ministère de l’Éducation du Québec et gérées par chaque établissement. «Le programme de bourses sera modifié afin de répondre davantage aux besoins», ajoute Mme Paquin.

L’étudiant désireux de participer à un programme d’échanges doit en être à sa deuxième ou troisième année d’études. «Nous voulons aussi qu’il fournisse la preuve de sa connaissance suffisante de la langue du pays d’accueil», souligne Philippe Boulanger-Després, conseiller pour les programmes d’échanges d’étudiants au Bureau des étudiants internationaux.

Le postulant a droit à un maximum de un an ou deux trimestres d’études à l’étranger. Lorsqu’il est accepté, il se charge lui-même de se procurer les documents nécessaires à son séjour. «L’Université de Montréal lui envoie un dossier d’information à titre de rappel», signale M. Boulanger-Després. Il note que le département auquel est rattaché l’étudiant doit approuver le choix de cours de l’université d’accueil. «La direction du département peut donc recommander une université plutôt qu’une autre.»

La vie à Las Americas

Ayant eu la chance de bénéficier de bourses des gouvernements fédéral et provincial, Geneviève McNicoll a choisi d’emblée le Mexique comme terre d’études. Un goût cultivé durant les étés 1999 et 2000, alors qu’elle a suivi un total de deux mois de cours d’espagnol dans une école privée au Guatemala. L’Université de Las Americas correspondait à ses critères d’enseignement. «Elle s’est dotée d’un bon programme en relations internationales. On la dit la meilleure au Mexique», indique l’étudiante.

Situé à Puebla, au sud de Mexico, le campus de l’Université de Las Americas, disséminé sur un grand territoire, accueille quelque 7000 étudiants. Un nombre peu élevé, souligne Mme McNicoll, si on le compare avec celui de l’Université de Montréal.

La jeune femme dit avoir tiré profit de cours suivis au sein de petits groupes d’une vingtaine d’étudiants tout au plus. «Les professeurs sont très compréhensifs. Ils sont habitués à recevoir des étudiants étrangers», dit-elle.

Habitant en colocation avec deux Canadiennes dans un appartement situé à une vingtaine de minutes du campus, l’étudiante a profité à plein de son séjour. Outre ses cours, elle s’est initiée à l’allemand et à la danse salsa-merengue. Elle a aussi trouvé le temps de s’adonner au soccer dans une équipe de l’Université.

Vivre pleinement

Geneviève McNicoll a également visité les sites culturels de la région, telles les pyramides de Chichén Itzá, au cœur de la péninsule du Yucatán, ainsi que celles de Teotihuacán, près de Mexico.

Entre les deux trimestres d’études, un emploi d’été décroché au service des communications et des affaires publiques de la Délégation générale du Québec au Mexique lui a permis de prolonger son séjour dans ce pays.

À Puebla, la jeune femme dit avoir trouvé les habitants accueillants et empressés. Mais leur rythme de vie est différent. «Il fait chaud là-bas et les gens ne sont pas stressés comme en Amérique du Nord. Ils n’ont nettement pas la même notion du temps que nous. Par exemple, le service dans les restaurants est plutôt lent.»

L’étudiante a aussi constaté que les prix varient souvent selon la tête du client. «Chaque fois que j’achetais quelque chose, je ne savais jamais si l’on me faisait payer trop cher ou pas. Quand j’étais accompagnée de mon ami mexicain, c’était meilleur marché.»

Une fois qu’elle aura obtenu son baccalauréat en études internationales, avec une spécialisation en économie, Geneviève Mc Nicoll projette de s’inscrire à la maîtrise en administration des affaires près de son patelin.

L’été 2002 promet d’être aussi chargé que les précédents. Après un séjour dans un kibboutz en 1998, les cours d’espagnol des années 1999 et 2000 et le Mexique l’an dernier, elle souhaite s’envoler vers la France ou l’Espagne, en débordant peut-être vers l’Europe de l’Est.

Pas étonnant qu’elle souhaite faire carrière dans une entreprise qui rayonne à l’échelle internationale. «Mais pas de travail diplomatique!» prend-elle soin de préciser.

Marie-Josée Boucher
Collaboration spéciale



 
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