Édition du 11 février 2002 / Volume 36, numéro 20
 
  Vient de paraître


L’avènement de la médecine clinique moderne en Europe: 1750-1815
Le processus d’émergence, de structuration et d’institutionnalisation de la nouvelle médecine clinique, dite moderne, qui s’amorce en Europe à la fin du 18e et au début du 19e siècle représente une rupture sans précédent avec une tradition hippocratico-galénique vieille de près de 23 siècles. La recherche, l’enseignement et la pratique ont désormais pour cadre central l’espace hospitalier, qui devient le champ principal de l’expérience clinique.

Se démarquant résolument des thèses généralement reçues, la présente étude démontre que ce processus ne saurait être réduit à ce qui s’est passé à Paris, après la Révolution et à la fin de l’année 1794, ni à ce qui a été mis en branle par ce qu’il est convenu d’appeler l’École clinique de Paris au cours des deux ou trois premières décennies de son existence. C’est en fait par un jeu complexe d’interactions et d’échanges constants de modèles (de politique médicale d’un côté, de techniques et de concepts de l’autre) entre les diverses écoles médicales des différents pays européens que s’est opérée cette révolution scientifique capitale de la médecine, révolution qui touche autant les savoirs que les pratiques.

Othmar Keel est professeur au Département d’histoire de l’Université de Montréal.

Othmar Keel, L’avènement de la médecine clinique moderne en Europe: 1750-1815, Les Presses de l’Université de Montréal, 2001, 59,95 $.

Trames
Trames, la revue de l’aménagement, lance son dernier numéro sur le thème «Le projet en aménagement: formations et contextes». Les auteurs réunis ici interpellent les professionnels et les chercheurs des disciplines de l’aménagement dans leurs pratiques, marquées par le projet. Les textes concernent également les spécialistes de la formation, surtout professionnelle, et des sciences de l’éducation.

L’intérêt porté au projet réside d’abord dans sa capacité de renouvellement de la façon d’aborder la conception en aménagement. Comme le montrent les auteurs, le projet est un concept polysémique, aux usages variés, comme le sont les contextes dans lesquels les professionnels de l’aménagement, et ceux qui l’enseignent, sont appelés à intervenir.

Le projet s’impose également comme un dispositif pédagogique, de formation à la conception, porteur de transformations profondes, ceci expliquant sans doute cela: transformations dans la relation entre professeurs et étudiants — même si pour certains on ne peut enseigner la conception —, dans la relation des professionnels avec le design et, plus fondamentalement, avec l’aménagement.

Dans la première partie, les auteurs s’intéressent surtout à la formation au projet et à la formation par le projet, alors que, dans la seconde, les textes portent principalement sur les contextes dans lesquels s’élaborent les projets, tout autant que les projets eux-mêmes. Mais la distinction entre les deux dimensions n’est pas toujours nette: on observe un mouvement d’aller-retour entre pédagogie et pratiques professionnelles, particulièrement fécond.

Les textes de ce numéro proviennent surtout de la filière de l’architecture, peut-être parce que les architectes ont été les premiers à être interpellés par le projet. Mais les professionnels et les chercheurs des autres disciplines de l’aménagement y trouveront un intérêt, qu’ils proviennent du design industriel, du design d’intérieur, de l’architecture de paysage ou de l’urbanisme, de même que du génie et de la gestion. Ceux qui s’intéressent à la formation dans les disciplines de l’aménagement et dans les autres disciplines professionnelles — droit, administration, etc. — pourront également y trouver matière à réflexion. La moitié des auteurs sont européens, les autres sont québécois.

Publiée par la Faculté de l’aménagement, Trames est la seule revue francophone dans le domaine de l’aménagement au Canada. Elle est vendue à la Coop de la Faculté de l’aménagement, (514) 343-7879; courriel: cyrmi@magellan.umontreal.ca.
Revue de psychoéducation et d’orientation
Pseudo-sciences, sensibilité parentale, agressions sexuelles et régulation familiale
La Revue canadienne de psychoéducation a changé de nom. On la trouvera désormais sous le titre de Revue de psychoéducation et d’orientation. La politique éditoriale, qui vise à présenter des textes scientifiques dans les deux domaines de la psychoéducation et de l’orientation, demeure inchangée.

«Dans le champ des sciences humaines, il s’agit de la revue scientifique de langue française qui a le plus fort tirage et qui est la moins chère», affirme son directeur Serge Larivée, professeur à l’École de psychoéducation. Le numéro d’avril prochain devrait tirer à 5000 exemplaires, alors que le prix d’abonnement de 20 $ demeure le même depuis nombre d’années.

En éditorial du numéro de l’automne dernier, Serge Larivée fait une analyse des méthodes préscientifiques et des facteurs cognitifs liés à la nature humaine qui incitent l’homme à adhérer à des systèmes de croyances dépourvus d’appui scientifique.

On trouve également les signatures de cinq autres professeurs de l’Université de Montréal sur la dizaine d’articles de ce numéro. Daniel Paquette et Richard Tremblay présentent, avec d’autres chercheurs, les résultats d’une étude sur la différence de sensibilité parentale entre les mères adolescentes et les mères adultes peu scolarisées.

À partir d’un survol de la littérature du 19e siècle traitant des agressions sexuelles sur les enfants, Hubert Van Gijseghem montre que cette réalité était bien connue à cette époque, mais qu’elle a été occultée au début du 20e siècle, jusqu’à ce que le mouvement féministe des années 70 attire de nouveau l’attention sur ce problème.

Marc Leblanc et Christiane Bouthillier ont, quant à eux, analysé les rapports entre les formes de régulation familiale — cinq formes désignées à partir de 10 caractéristiques — et le type de conduite déviante que ces formes de régulation entraînent.
Décentralisation, politiques publiques et relations de pouvoir
On peut concevoir les politiques de décentralisation comme des politiques encadrantes qui transfèrent de l’autorité, des compétences ou des sources de financement à des organisations dont elles modifient ainsi le statut. Les politiques de décentralisation font l’objet, comme les autres politiques publiques, de jeux de pouvoir entre les acteurs qui y participent. Des études de cas portant sur différents pays (France, Québec, États-Unis, Sénégal, Australie, Pays-Bas) montrent qu’il en est bien ainsi, qu’il s’agisse de politiques de déconcentration, de délégation, de dévolution ou de privatisation. Les constats tirés de ces études conduisent à la formulation d’une vingtaine d’hypothèses en vue de recherches futures sur les politiques de décentralisation, et plus généralement sur les politiques publiques.
 
À la fin de l’ouvrage, une annexe propose une voie de formalisation et d’analyse structurale des relations de pouvoir inhérentes aux politiques publiques.

Vincent Lemieux est professeur émérite au Département de science politique de l’Université Laval.

Vincent Lemieux, Décentralisation, politiques publiques et relations de pouvoir, Les Presses de l’Université de Montréal, 2001, 29,95 $.
Immigration et diversité à l’école
Malgré les acquis indéniables des 30 dernières années, l’intégration des immigrants et l’adaptation à la diversité ethnoculturelle représentent toujours des enjeux majeurs pour l’école québécoise. À travers un bilan de la problématique, des interventions et de la recherche dans ce domaine et en tenant compte de diverses expériences canadiennes ou internationales, cet ouvrage s’intéresse, entre autres, aux aspects suivants:

• l’avenir des programmes d’apprentissage du français par les nouveaux arrivants et le maintien des langues d’origine;
• les liens entre les interventions en milieu défavorisé et la lutte à l’échec scolaire chez les minorités;
• la place de la diversité culturelle et religieuse en milieu scolaire et le rôle de l’éducation à la citoyenneté;
• le débat sur le partage d’institutions scolaires communes comme condition nécessaire à l’intégration.

Marie Mc Andrew est professeure à la Faculté des sciences de l’éducation.

Marie Mc Andrew, Immigration et diversité à l’école, Les Presses de l’Université de Montréal, 2001, 29,95 $.
L’idée d’université
Le débat sur les établissements de haut savoir au Québec remonte aussi loin que la Conquête et n’a jamais cessé, aussi bien chez les anglophones que chez les francophones.

Avec la fondation des universités McGill en 1821 et Laval en 1852, suivie par celle d’autres établissements d’enseignement supérieur, les débats cessent d’être purement théoriques. L’idée d’université évolue désormais avec sa mise en œuvre. Ce sont souvent ceux qui lui consacrent leur vie qui sentent le besoin de faire le point sur ce qu’est devenu l’enseignement supérieur: William Dawson, Édouard Montpetit, le frère Marie-Victorin, F. Cyril James, Guy Rocher. Mais la place centrale de l’université dans la société en fait un objet de débat plus large, qui concerne aussi bien les dirigeants de l’Église, comme Mgr Bourget et le cardinal Villeneuve, que tous ceux qui se préoccupent de la chose publique: Lionel Groulx, Gérard Filion, André Laurendeau.

Si l’histoire de l’université au Québec reste à écrire, cette anthologie en trace du moins une première esquisse. Elle démontre clairement que l’idée même d’université a évolué au gré des différents courants de pensée qui se sont affrontés pendant 200 ans sur les scènes politique et sociale. Claude Corbo est professeur de sciences politiques à l’Université du Québec à Montréal.

Claude Corbo et Marie Ouellon, L’idée d’université, Les Presses de l’Université de Montréal, 2001, 34,95 $.


 
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