Édition du 11 mars 2002 / Volume 36, numéro 23
 
  L’emploi ne fait plus le poids
D’autres facteurs incitent les jeunes des régions à demeurer dans la métropole.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, une étude menée par quatre étudiantes au baccalauréat en sciences de la communication démontre que l’emploi ne serait pas le facteur déterminant dans le choix des étudiants de la métropole de retourner dans leur région d’origine une fois leurs études terminées.

Avant de passer de l’éducation à la santé, le ministre François Legault avait annoncé des mesures pour contrer l’exode des étudiants des régions vers la ville. Il affirmait notamment que des primes seraient bientôt accordées aux jeunes professionnels afin de les encourager à s’établir en région. Cependant, les résultats de cette recherche universitaire sèment le doute quant à l’efficacité de ces mesures.
Des influences qui pèsent lourd

En effet, des facteurs autres que l’emploi semblent avoir autant, sinon plus influer sur la motivation des jeunes professionnels de s’établir dans la métropole. Ainsi, 52 % des étudiants en dernière année de baccalauréat interrogés pour cette étude affirment qu’ils ne désirent pas retourner dans leur région d’origine une fois leurs études terminées. De ce nombre, 33 % disent que l’influence de leur conjoint est majeure dans leur décision de rester en ville; l’emploi suit de près avec 31 %; vient ensuite la vie sociale avec 26 %. On remarque donc que ces trois facteurs ont tous la même importance, l’emploi ne serait donc pas le seul facteur en jeu.

Cette tendance se confirme chez les étudiants qui désirent repartir puisque seulement 8 % d’entre eux considèrent l’emploi comme un facteur déterminant dans leur choix de retourner en région. En accord avec la culture québécoise, c’est d’ailleurs la famille (33 %) qui semble inciter davantage les étudiants à retourner dans leur région d’origine.

Avant et après les études

Alors qu’au début de leurs études 43 % des répondants souhaitaient retourner dans leur région d’origine une fois leur diplôme obtenu, 36 % désiraient d’ores et déjà s’établir à Montréal. Tandis qu’à la veille d’être bacheliers ils n’étaient plus que 33 % à vouloir rentrer chez eux et 52 % à vouloir demeurer en ville, une augmentation de 16 %. Ces statistiques tendent à démontrer que l’emploi n’est plus le seul facteur déterminant. Que s’est-il donc passé entre la première année et la dernière année de baccalauréat? Manifestement, la rencontre d’un conjoint ou l’habitude de la vie urbaine ont eu un impact de taille. D’autant plus que les répondants ont majoritairement affirmé ne pas avoir un emploi davantage assuré aujourd’hui qu’au commencement de leurs études, et ce, tant ici qu’en région.

Les données ont été recueillies par questionnaire en novembre 2001. L’échantillon aléatoire probabiliste était composé de 50 répondants, soit des étudiants de quatrième année en enseignement secondaire et des étudiants des sciences de la communication.

Émilie Boivert,
Célina Defranould,
Élisabeth Gibeau
et Cécile St-Pierre
Étudiantes en communication



 
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