Édition du 25 mars 2002 / Volume 36, numéro 25
 
  «La plus importante refonte depuis le rapport Parent»
Les nouveaux programmes de formation des maîtres sont prêts!

 

Michel Laurier et Michel Thérien ont coordonné la refonte des cinq programmes de formation des maîtres.

L’automne prochain, la Faculté des sciences de l’éducation (FSE) inaugurera cinq programmes de baccalauréat en formation initiale des maîtres qu’elle a complètement revus et adaptés aux nouvelles réalités de l’école québécoise. Il s’agit pour Michel Thérien, vice-doyen à la FSE et directeur du Centre de formation initiale des maîtres (CFIM), de «la plus importante refonte depuis les changements engendrés par le rapport Parent», dans les années 60.

«À la suite des États généraux sur l’éducation, le ministère de l’Éducation a demandé deux choses aux universités québécoises qui forment des enseignants, explique M. Thérien. D’abord repenser le contenu de leurs programmes en fonction de la réforme de l’école primaire et secondaire en cours d’implantation au Québec. Ensuite tenter d’intégrer le plus possible dans ces programmes l’approche par compétences.»

L’intégration de l’approche par compétences n’a pas posé de problèmes particuliers à l’Université de Montréal, qui avait procédé, dès 1997, à une réforme interne dans ce sens. Mais la formation à l’enseignement au secondaire (incluant les options sciences et technologies, univers social, mathématiques et français), à l’éducation préscolaire et à l'enseignement primaire, à l’enseignement de l’orthopédagogie, à l’enseignement du français langue seconde et à l’enseignement de l’éducation physique et de la santé a tout de même été remaniée de fond en comble. «On a bâti sur des bases solides, dit M. Thérien. Mais les changements sont considérables et l’on a pu faire notre travail dans les délais prescrits par le ministère. Nous sommes prêts pour la rentrée de l’automne 2002, alors que le ministère a repoussé l’échéance jusqu’en 2003.»

Tous les programmes compteront un stage en milieu scolaire de 700 heures. De plus, les étudiants qui se destinent à l’enseignement au préscolaire, au primaire et au secondaire seront tenus de réussir un test de maîtrise du français dont la note de passage est de 80 %. Cela peut paraître étonnant, mais ces tests diagnostiques n’étaient pas passés par l’ensemble des futurs enseignants. Les candidats qui échouent à ce test pourront s’inscrire quand même au programme de leur choix et entamer leurs études, mais ils devront réussir ultérieurement un test de maîtrise de la langue, sans quoi ils seront renvoyés.

Des partenariats inédits

La réforme ministérielle a mis fin à la bidisciplinarité. Depuis 1997, le ministère obligeait les enseignants à se spécialiser dans deux disciplines (français-géographie, mathématiques-informatique, etc.). Ce n’est plus le cas. «Cette idée aura vécu cinq ans, commente Michel Laurier, directeur adjoint du CFIM. La philosophie à la base de cette bidisciplinarité était bonne, mais elle n’a malheureusement pas eu de succès. En général, on se montre satisfait de l’abandonner.»

Le vice-doyen Thérien insiste sur le fait que les responsables de sa faculté ont pu compter sur la collaboration de plusieurs collègues à l’intérieur de l’Université et même à l’extérieur. Le programme de baccalauréat en enseignement de l’éducation physique et santé, notamment, résulte d’un travail concerté entre la FSE et le Département de kinésiologie; le baccalauréat en enseignement des sciences et des technologies au secondaire, d’un partenariat entre la FSE et la Faculté des arts et des sciences. Autre innovation: un programme commun avec l’Université McGill sur l’enseignement du français langue seconde. «À notre connaissance, il s’agit d’un précédent au premier cycle», dit M. Laurier, qui a lui-même enseigné cette matière au début de sa carrière.

M. Laurier ne voudrait pas non plus passer sous silence le nouveau programme d’enseignement des sciences et technologies au secondaire, pour lequel plusieurs cours ont été créés. «Il y avait une urgence sociale pour l’enseignement de cette matière, commente le vice-doyen. Nous avons constaté que très peu d’enseignants étaient formés pour l’enseignement des sciences. Il était temps d’y remédier et nous pouvions sentir la volonté très affirmée de faire quelque chose.»

Dernière refonte?

Entre les mois d’avril 2001 et janvier 2002, les comités mis sur pied par le CFIM ont procédé à la réforme avec une efficacité qui réjouit les responsables.

Et ça va marcher? «Nous en sommes convaincus, répond M. Thérien. Notre précédente refonte des programmes allait dans le sens de la réforme actuelle. Cela signifie que nous avions bien anticipé les tendances. Nos diplômés sont à l’aise avec la philosophie de l’approche par compétences.»

M. Thérien croit qu’il est indispensable que l’école québécoise s’adapte aux changements qui marquent la société. D’où la nécessité de procéder à des réformes touchant les élèves et les enseignants. Mais il admet que celles-ci se sont succédé à un rythme affolant depuis quelques décennies.

Les étudiants doivent souhaiter un peu de stabilité. Ceux qui sont entrés à la FSE en 1998 ont été les premiers à connaître la refonte de 1997. Ils obtiendront leur diplôme en juin prochain, deux mois avant l’application d’une toute nouvelle réforme…

Mathieu-Robert Sauvé



 
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