Édition du 6 mai 2002 / Volume 36, numéro 28
 
  Des chercheurs se regroupent pour s’attaquer au cancer
L’Institut de recherche en immunovirologie et en cancérologie est créé.

Titulaire de plusieurs brevets sur ses découvertes dans le domaine des cancers du sein et de l’ovaire, Pierre Chartrand dirigera l’Institut de recherche en immunovirologie et en cancérologie.

Pierre Chartrand, directeur général de l’Institut de recherche en immunovirologie et en cancérologie (IRIC) utilise une métaphore bien à la mode pour parler du nouveau centre de recherche. «Nous allons mettre les meilleurs joueurs sur la glace. Ils subiront beaucoup de pression, mais ils seront capables d’enfiler la rondelle dans le but, croyez-moi», dit-il avec enthousiasme.

Chercheur en cancérologie depuis 20 ans, reconnu tant au Canada qu’aux États-Unis pour ses percées en recherche fondamentale et en recherche appliquée (il est titulaire de plusieurs brevets en génomique fonctionnelle), le professeur Chartrand s’inquiétait de voir le CHUM se former sans qu’un centre majeur de recherche sur le cancer ne voie le jour. Puis, mis au courant de l’intention de l’homme d’affaires Jean Coutu de faire un don personnel de 12,5 M$ à l’Université de Montréal, le gouvernement provincial a décidé de financer deux nouveaux immeubles: l’un abritera la Faculté de pharmacie, l’autre l’IRIC. Participation de Québec: près de 60 M$. Si l’on inclut les coûts d’installation des chercheurs, ce sont plus de 75 M$ qui seront consacrés au Pavillon Marcelle-Coutu, dont l’ouverture est prévue pour 2004.

Rafick-Pierre Sékaly, qui dirige le réseau CANVAC, sera le directeur scientifique de l’IRIC.

Le nouvel institut, dont la création a été approuvée récemment, est appelé à être un des fleurons de la recherche scientifique au pays. Le Réseau canadien pour l’élaboration de vaccins et d’immunothérapies contre le cancer et les infections virales chroniques (CANVAC), qui a son siège à l’Université de Montréal, verra sa position renforcée. Ce réseau, dirigé par Rafick-Pierre Sékaly, regroupe 60 chercheurs de 10 universités. «D’ici une dizaine d’années, les vaccins ne serviront pas seulement à prévenir les infections, mais permettront de guérir des maladies comme le cancer, l’hépatite C et le sida», déclarait le professeur du Département de microbiologie et immunologie de la Faculté de médecine lors de la création de CANVAC (voir Forum du 4 décembre 2000). Au sein de l’IRIC, le professeur Sékaly occupera le poste de directeur scientifique.

L’Institut mettra en valeur le potentiel du CHUM en matière de recherche ciblée sur le cancer et les maladies virales chroniques, et comportera un volet clinique.

Du travail en vue

Le Pavillon Marcelle-Coutu, où l’Institut sera logé, totalisera 16 000 m2 et comptera 30 laboratoires, 1 animalerie, des aires communes et des aires spécialisées. Il accueillera au moins 325 personnes, dont 150 étudiants aux cycles supérieurs. Les investissements créeront quelque 160 nouveaux emplois. «Nous allons valoriser le partenariat, car les travaux de l’Institut auront un grand potentiel pour le développement du médicament», signale le directeur général.

La convergence des disciplines comme la génétique, la biochimie, l’oncologie et la biotechnologie a permis de créer de nouvelles connaissances dont on commence à peine à mesurer les effets, estime-t-il. «Les possibilités offertes par le séquençage du génome sont très grandes dans notre domaine. Nous vivons une période extrêmement stimulante.»

Pour M. Chartrand, l’implantation d’un centre d’envergure internationale sur la cancérologie est une excellente nouvelle pour Montréal. «Jusqu’à maintenant, les chercheurs en oncologie n’avaient pas accès à un nombre satisfaisant de structures où leurs efforts pouvaient être mis en commun, affirme-t-il. J’ai toujours rêvé de participer à la mise en place d’un centre qui regrouperait nos forces dans le domaine. L’IRIC n’aura pas les moyens de Harvard ou de Whitehead, les deux meilleurs centres de recherche actuellement dans le secteur, mais il rassemblera d‘excellents chercheurs qui causeront des surprises dans un contexte de forte compétition», déclare-t-il.

Pour reprendre l’analogie sportive, ce ne sont pas toujours les équipes les plus riches qui remportent la coupe Stanley.

M.-R.S.



 
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