Édition du 26 août 2002 / volume 37, numéro 1
 
  Création de neuf nouvelles chaires de recherche du Canada
Deux des titulaires viennent de France, un autre des États-Unis.

Jean-Claude Lacaille
Jean-Claude Lacaille, professeur et directeur du Département de physiologie, sera responsable de la Chaire en neurophysiologie cellulaire et moléculaire. M. Lacaille s’intéressera aux circuits de l’hippocampe, cette région du cerveau associée à la mémoire et aux émotions, ainsi qu’au rôle des neurones intercalaires qui contrôlent l’activité et les rythmes cérébraux. Il utilisera l’image électrophysiologique et cellulaire, de même que des techniques d’analyse moléculaire et biologique, pour examiner la région hippocampique de cerveaux de rats et de souris afin de déterminer la fonction inhibitrice des neurones intercalaires. Le professeur Lacaille compte ainsi participer à une meilleure compréhension de l’activité du réseau cortical. Il vise également des applications dans les domaines de la mémoire et de l’apprentissage, de l’épilepsie et des effets de médicaments anticonvulsifs.

Éric T. Poehlman
Éric T. Poehlman, professeur au Département de nutrition, sera titulaire de la Chaire en nutrition et métabolisme. Ses travaux porteront sur la prévention et le traitement de l’obésité, ainsi que sur la compréhension de la régulation du métabolisme énergétique en relation avec le vieillissement. L’analyse des facteurs en jeu contribuera à la mise au point de traitements efficaces pour les personnes obèses ou aux prises avec un excès de poids, tout en permettant de déceler plus rapidement le problème chez les individus qui y sont vulnérables. M. Poehlman, qui a notamment étudié la croissance et la longévité des femmes sujettes à l’obésité après leur ménopause, travaille aussi à l’élaboration d’un programme de recherche clinique visant à attirer les meilleurs étudiants et les chercheurs les plus prometteurs au Département de nutrition et à l’unité de recherche métabolique où se dérouleront les travaux.

Jean-François Gauchat
La Chaire en génomique fonctionnelle est attribuée à Jean-François Gauchat, chercheur au Centre d’immunologie Pierre-Fabre, en France. Ce grand spécialiste mondial de l’immunologie est un leader dans la recherche sur le développement du système nerveux, le contrôle de la masse corporelle et la réponse immunitaire du corps humain. Les recherches de M. Gauchat permettront de mieux connaître les mécanismes à la source de certaines maladies dégénératives, de l’obésité, de l’asthme, des allergies et de certains cancers. Axées sur l’étude des caractéristiques et du rôle des protéines, les recherches de la Chaire auront aussi des retombées en vaccinologie. Il s’agit d’un domaine appelé à jouer un rôle accru dans le combat contre les maladies infectieuses en raison des récentes percées en immunothérapie cancéreuse et de son apport potentiel au traitement de maladies du système nerveux comme l’Alzheimer.

Andrew Granville
Les travaux entrepris par Andrew Granville au sein de la Chaire en théorie des nombres visent à mieux comprendre les questions fondamentales dans ce domaine qui connaît des applications potentielles à la cryptographie publique, au stockage d’informations numériques et aux systèmes de positionnement par satellite. Une partie clé du programme de ce professeur du Département de mathématiques et de statistique sera son travail en étroite collaboration avec ses collègues professeurs, les boursiers postdoctoraux et les étudiants de troisième cycle. M. Granville croit que les mathématiques devraient être le fruit d’un effort collectif et que les idées fécondes germent souvent lors de telles interactions. Il entend appliquer cette manière de faire à ses travaux à l’Université de Montréal, en guidant les étudiants et les nouveaux professeurs dans leurs recherches, en sollicitant la participation de chercheurs de pointe internationaux et en aidant à la création d’un environnement de recherche et d’apprentissage positif.

Brigitte Stemmer

Titulaire de la Chaire en neurosciences et neuropragmatique, la chercheuse clinicienne Brigitte Stemmer mène des études sur l’organisation neurofonctionnelle du langage, de la communication et des habiletés pragmatiques au cours d’une vie. Grâce à ses travaux, on pourra mieux comprendre comment le cerveau normal permet de communiquer et d’interagir avec autrui et les répercussions que peuvent avoir sur cette capacité les maladies qui affectent le cerveau.

Spécialiste dans le domaine de la neuropragmatique, la Dre Stemmer veut améliorer et élaborer des théories et des modèles d’organisation neurofonctionnelle du langage et de la communication afin de jeter un éclairage nouveau sur le fonctionnement du cerveau grâce, par exemple, aux approches comportementale et de neuro-imagerie. Par ailleurs, elle continuera à s’appuyer sur ses collaborations actuelles, notamment avec les chercheurs du Département de linguistique, au Centre de recherche de l’Institut universitaire de gériatrie, où sera situé son laboratoire.

Daniel P. Matton
Daniel P. Matton, chercheur à l’Institut de recherche en biologie végétale, dirigera la Chaire en génomique fonctionnelle de la transduction de signaux chez les plantes. Spécialiste des mécanismes de communication moléculaire des végétaux, M. Matton a été à l’origine de plusieurs premières scientifiques dans le domaine de la reproduction des plantes. Il a notamment étudié des méthodes pour encourager les parties femelles des plantes à ne se laisser féconder que par certaines catégories d’éléments reproducteurs mâles, favorisant ainsi le brassage et la diversité génétique. L’objectif principal de la nouvelle chaire sera de caractériser quelques éléments de signalisation qui participent au développement de l’embryon, de la graine et du fruit. Les applications biotechnologiques qui pourraient en découler sont très nombreuses, notamment en agriculture, où elles pourraient permettre d’améliorer considérablement la productivité des entreprises.

Todd B. Porterfield

Spécialiste de l’art occidental de 1750 à 1900, Todd B. Porterfield est parvenu à démontrer comment l’art reflète l’avènement de l’ère moderne, en particulier la façon dont l’art a servi d’expression et de soutien à la croissance de l’Empire français au cours de la période suivant la Révolution française.

En tant que titulaire de la Chaire en histoire de l’art du dix-neuvième siècle, l’auteur du livre The Allure of Empire poursuivra ses travaux afin d’élargir la compréhension des origines du modernisme. Il examinera la fonction sociale et politique de l’art et de l’histoire en rapport avec trois thématiques: le processus de resacralisation et de modernisme autoritaire; l’orientalisme et l’impérialisme; et l’art et le discours de la civilisation.

Mark Daniel
Chercheur de l’Université de la Caroline du Nord, Mark Daniel tente de savoir si les influences de l’environnement social et physique sur la hiérarchie (par exemple les différences de statut, les iniquités raciales et les injustices sociales) ont un impact sur l’évolution des maladies chroniques. Son but est de répondre à des questions telles que: quelles caractéristiques environnementales liées au statut social influent sur la santé? Quel est le mécanisme biopsychosocial par lequel l’environnement agit sur la santé? Quels effets les diverses trajectoires de la vie ont-elles sur le statut socioéconomique et la santé? M. Daniel étudiera entre autres la relation entre environnements social et physique et santé physique; le statut social dans les multiples systèmes de stratification et les agents de stress contextuels et sociaux. Son travail sera axé sur les maladies chroniques comme le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires, le syndrome métabolique X et le rhumatisme.

Hervé Philippe

Titulaire de la Chaire en bio-informatique et génomique évolutive, Hervé Philippe poursuivra les travaux qu’il menait à l’Université de Paris-VI avec une approche multidisciplinaire afin de mettre au point des moyens de traiter et de comprendre le flux croissant des données sur l’évolution.

M. Philippe a acquis une réputation de théoricien de pointe en phylogénétique (étude de l’évolution des organismes), principalement grâce à ses conceptions d’arbres phylogénétiques qui retracent les origines et les chemins parcourus par les êtres vivants. Tout en reconnaissant le caractère incertain de telles constructions à cause des transferts latéraux de gènes au cours de l’évolution génomique, M. Philippe veut améliorer notre compréhension des systèmes biologiques et des génomes par une meilleure connaissance de leur évolution et des contraintes qui influent sur la sélection.



 
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