Édition du 16 septembre 2002 / volume 37, numéro 4
 
  Vient de paraître
Hommage à l’enseignement au grand air

 

C'est à l'occasion d'une conférence donnée à Métis-sur-Mer, en 1997, que Philippe Poullaouec-Gonidec a craqué pour cette région. Il a décidé d'y tenir un atelier intensif de création qui connaît beaucoup de succès depuis. 

Le livre Parterres de paysages est aussi magnifique qu’insaisissable. Il montre des paysages, oui, mais ça on a déjà vu. Il montre aussi des installations artistiques déroutantes comme ce «Galet de pommes», de Esther Bédard et Nathalie Lafrenière, où des fruits rouges et jaunes logent et déteignent tout naturellement sur les cailloux arrondis par les eaux. Ou encore cette «Perspective», de Véronique Iler et Jean-Yves Roy, composée de pétales jaunes aménagés en une ligne parfaite qui troue une forêt.

L’illusion est si convaincante qu’on soupçonne le travail du logiciel de maquillage photographique, la machination graphique. Mais non. Les artistes assurent qu’il s’agit bien d’une «accumulation de pétales jaunes sur une vingtaine de mètres dans un sous-bois d’épinettes».

Titulaire de la Chaire en paysage et environnement de la Faculté de l’aménagement et fondateur de l’École d’été de Métis, où ces œuvres ont vu le jour, Philippe Poullaouec-Gonidec n’est pas surpris par l’étonnement du lecteur. «Quand on arrive à Métis-sur-Mer, on est confronté très vite à cette opposition entre deux échelles: la démesure du paysage et le sentiment de proximité avec les choses qui nous entourent. Nous avons voulu exploiter ce paradoxe dans l’École d’été.»

Depuis 1998, quelque 150 étudiants se sont rendus dans cette région maritime et agricole de la Gaspésie afin de suivre un cours en plein air où leur créativité est sollicitée autant que leur sensibilité esthétique. Pendant huit jours, ils sont amenés à étudier divers aspects du paysage mais aussi à créer leur propre «jardin». «On les place d’abord devant des paysages: des mers, des champs. Puis ils dessinent. Une œuvre doit résulter de leurs réflexions et de leurs observations.»

Destiné aux étudiants de l’École d’architecture de paysage, le cours s’est progressivement ouvert aux futurs architectes. Ceux-ci ont tout intérêt à intégrer des critères de nature et d’environnement dans les structures qu’ils imaginent. Leur inscription à ce cours à option est donc souhaitée par le fondateur de l’École d’été de Métis.

 

Philippe Poullaouec-Gonidec et coll., Parterres de paysages, Montréal, Les 400 coups, 2002, 112 p. 

Ce cours est le seul à se donner en pleine nature, non seulement à la Faculté mais dans l'ensemble des écoles où sont formés les architectes de paysage. Pourtant, il ne fallait pas que la publication destinée à marquer ses cinq ans d'existence soit un ouvrage pour initiés seulement. «Nous avons voulu faire un livre grand public. Un livre qui pourrait être consulté avec plaisir par des profanes comme par des professionnels.»

Le résultat satisfait grandement M. Poullaouec-Gonidec, qui signe les textes de l'ouvrage avec la collaboration de Gérald Domont, Danièle Routaboule et Bernard Saint-Denis, d'autres professeurs engagés dans l'École d'été de Métis.



 
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