Édition du 23 septembre 2002 / Volume 37, numéro 5
 
  Une clinique de médecine du sport ouvre ses portes
Elle s’occupera des athlètes d’élite, mais aussi des sportifs du dimanche.

 

Le Dr André Roy avec son ambulance. 

Durant le match de football inaugural des Carabins, le 28 août dernier, trois joueurs ont subi des blessures qui ont nécessité une intervention médicale. En quelques minutes, médecins et spécialistes paramédicaux ont su quoi faire après avoir accouru sur le terrain. «Une équipe médicale, c’est essentiel à toute équipe de football universitaire», confiait Nelson Piché, un des joueurs, lui-même étudiant en médecine et futur spécialiste de médecine du sport.

Née avec la saison de football 2002, la Clinique de médecine sportive du CHUM et de l’Université de Montréal a d’abord été créée pour assurer la supervision médicale des athlètes d’élite sur le terrain. Mais, depuis le 23 septembre, l’équipe interdisciplinaire d’une dizaine de personnes est également à la disposition des sportifs du dimanche, et les traitements sont couverts par la Régie de l’assurance-maladie du Québec.

«Nous travaillons à ce projet depuis quatre ans, dit le Dr André Roy, physiatre au CHUM et professeur à la Faculté de médecine. La constitution de l’équipe de football a été un élément déclencheur. L’arrivée d’un tel groupe d’athlètes qui auront besoin de soins sur place a accéléré les choses.»

Il s’agit d’un tournant pour l’Université de Montréal, qui malgré sa vocation médicale n’avait jamais cru bon de mettre sur pied une clinique spécialisée dans les sports. Au Québec, d’autres universités soignent leurs athlètes depuis deux décennies. Le sport d’élite n’est pourtant pas nouveau. Bien avant le botté d’envoi, les nageurs et les volleyeurs des Carabins ont défendu l’honneur de l’établissement dans des compétitions nationales et internationales dès les années 80. Certains ont connu une carrière olympique. Mais jusqu’à maintenant, les traitements de physiothérapie et de médecine sportive se déroulaient souvent dans des cabinets éloignés de leur lieu d’entraînement… «La Clinique réunira des médecins spécialistes et généralistes, en plus d’une nutritionniste, de physiothérapeutes et d’autres experts», précise le Dr Roy.

Des projets de recherche seront entrepris et des étudiants de plusieurs facultés viendront y faire des stages et entreprendre des travaux de maîtrise et de doctorat.

La kinésiologie intégrée

Le développement de la médecine du sport ne se fera pas au détriment de la kinésiologie, assure Louise Béliveau, professeure de kinésiologie et fondatrice de la Clinique de kinésiologie, ouverte il y a deux ans pour donner aux étudiants du baccalauréat la chance d’effectuer des stages en milieu de travail. «Notre clinique se spécialise dans l’évaluation de la condition physique et dans la préparation aux activités sportives. C’est donc une vocation complémentaire à la médecine du sport», explique-t-elle.

Chaque étudiant reçoit trois crédits de cours pour sa participation. Coureurs de fond, sprinters, golfeurs et autres se sont succédé dans cette clinique reconnue comme un centre de haute performance par la Société canadienne de physiologie de l’exercice. Encore là, ce centre n’est pas exclusivement dévolu aux athlètes d’élite. «Au contraire, précise Mme Béliveau, Nous avons accueilli des dizaines de personnes peu sportives qui subissaient pour la première fois de leur vie une évaluation de leur condition physique.»

L’an dernier, la professeure a mis sur pied un programme de prévention de l’ostéoporose destiné aux personnes à risque. «Notre objectif n’était pas d’augmenter la masse osseuse des participants. Nous avons voulu sensibiliser les gens aux bienfaits de l’exercice.» Et ce programme a fonctionné: des participants lui ont dit que leur passage à la Clinique les avait incités à faire du sport plus régulièrement.

Lui-même ancien athlète d’élite, André Roy a gardé la forme. C’est à vélo qu’il se déplace entre les différents pavillons du CHUM et la toute nouvelle clinique de médecine sportive, située dans le stade d’hiver du CEPSUM. Et chaque matin, avant d’enfiler son sarrau et de mettre son stéthoscope autour du cou, il franchit une quinzaine de kilomètres sur la piste cyclable du canal de Lachine.

On joint les deux cliniques au (514) 343-6256.

Mathieu-Robert Sauvé



 
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