Édition du 23 septembre 2002 / Volume 37, numéro 5
 
  Témoignages
Décès de Jocelyne Guilbault - Hommage au professeur Zygmunt Jegier

Décès de Jocelyne Guilbault

Notre collègue Jocelyne Guilbault est décédée le 8 juillet à l’âge de 68 ans. Elle a été inhumée au cimetière de Saint-Simon de Abercon, dans les Cantons-de-l’Est. Elle avait obtenu une maîtrise en service social de l’Université de Montréal en 1956 et un doctorat en service social de l’Université de Toronto en 1984. Elle a commencé sa carrière en service social au service de psychiatrie de l’hôpital Sainte-Justine, où elle a travaillé pendant six ans. Elle a fondé, en 1964, et dirigé pendant cinq ans le service social de la commission scolaire d’Outremont. C’est en raison de son expertise dans le domaine du service social en milieu scolaire qu’elle fut nommée professeure adjointe à l’École de service social de l’Université de Montréal en 1969.

Au cours des 16 années qu’elle a consacrées à l’enseignement et à la recherche à l’École de service social, elle a élaboré une spécialisation dans le domaine de l’intervention psychosociale auprès des enfants, des jeunes et des familles. Elle s’est intéressée plus particulièrement aux approches centrées sur l’environnement social des personnes et des familles. Elle a contribué aussi à la formation de plusieurs cohortes d’étudiants qui ont pu bénéficier de sa riche expérience professionnelle acquise avant son engagement à l’Université. Comme en témoignent ses écrits et ses nombreuses participations à titre de membre des conseils d’administration de centres d’accueil pour les enfants et les jeunes, c’est une grande partie de sa vie qu’elle a vouée à la cause du bien-être de l’enfance et de la jeunesse.

Jocelyne Guilbault a aussi joué un rôle de pionnière comme membre du comité éditorial de la revue Intervention dès sa création, en 1969, et elle y a publié un article dans le premier numéro paru la même année. Elle a participé également à la fondation de l’Association des services sociaux en milieu scolaire. Enfin, elle a consacré la dernière tranche de sa vie universitaire à l’accueil et à l’orientation des étudiants en sciences humaines et sociales de la Faculté des arts et des sciences, où elle a occupé le poste de directrice adjointe du Service facultaire de gestion des études pendant près de 10 ans. Ce n’est là qu’un aperçu de ses réalisations. Jocelyne Guilbault était avant tout une personne accueillante, chaleureuse, compétente, dévouée et d’une très grande gentillesse.

Jacques Alary
Professeur retraité
École de service social


Hommage au professeur Zygmunt Jegier

Zygmunt Jegier, professeur émérite de la Faculté de médecine, est décédé paisiblement le 1er mai dernier, dans sa 91e année.

Retraité en 1979, après une carrière universitaire relativement courte puisqu’elle aura duré un peu moins de 20 ans, le professeur Jegier a été un authentique pionnier au sein de l’établissement. C’est en effet à lui que le professeur Maurice Panisset, doyen de l’École d’hygiène d’alors, a confié la tâche de mettre sur pied un programme d’enseignement supérieur et de recherche en sciences de l’environnement, et ce, dans le cadre d’études et d’interventions qui est celui de la santé publique, cadre qui s’intéresse aux relations que les populations humaines entretiennent avec les contaminants chimiques de l’environnement.

Né en Pologne, Zygmunt Jegier a vu sa carrière de jeune scientifique spécialisé en hygiène de l’air et de l’eau interrompue par la guerre. Il reprendra sa route 10 ans plus tard, à la suite de l’obtention d’un doctorat en chimie en Allemagne et d’un complément de formation postdoctorale en toxicologie industrielle. Arrivé au Canada en 1951, il travaille comme chimiste au laboratoire de recherche de la compagnie des chemins de fer Canadien National, où il s’intéresse, entre autres sujets, au problème de la pollution atmosphérique causée par l’émission de gaz d’échappement des locomotives à moteur diesel.

C’est donc en 1960 que Zygmunt Jegier entre en fonction à l’Institut de recherches en hygiène industrielle et pollution de l’air, rattaché à l’École d’hygiène de l’Université de Montréal. Dans ce laboratoire, et à l’aide des subventions qu’il obtient, le professeur Jegier instaure un programme d’études en sciences de l’environnement. Ce programme deviendra un lieu de formation pour chercheurs et intervenants désirant travailler dans le vaste champ de la caractérisation de la qualité de l’environnement et de la prévention des effets néfastes des contaminants chimiques sur les populations humaines. Maintenant placé sous la responsabilité du Département de santé environnementale et santé au travail de la Faculté de médecine, ce programme n’a cessé de croître, portant ainsi avec abondance les fruits des semences mises en terre par le professeur Jegier.

Affable et généreux, homme de science rigoureux, le professeur Jegier laisse un héritage remarquable: celui d’un universitaire dévoué à la protection de la qualité de l’environnement. Pour ses proches, il n’était pas permis de douter de l’authenticité de l’engagement professionnel du professeur Jegier, eux qui étaient à même de l’observer dans ses moments de loisir et de constater, alors, son amour profond de la nature dont il savait apprécier les beautés, sac de randonnée au dos.

Jules Brodeur
Professeur émérite



 
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