Édition du 30 septembre 2002 / volume 37, numéro 6
 
  Témoignages
Hommage à Jeannine Guindon - Hommage au professeur Edmond Orban

Hommage à Jeannine Guindon

La communauté universitaire a été très affligée d’apprendre le décès de Jeannine Guindon, professeure émérite de l’École de psychoéducation, survenu le 15 mars dernier. Dès le début de sa carrière d’institutrice, Jeannine perçoit les immenses besoins des jeunes en difficulté et entreprend de chercher les moyens les plus efficaces pour leur venir en aide. Ses études au Département de psychologie, où elle obtient un doctorat, la préparent adéquatement à mener le combat de sa vie: asseoir la formation universitaire des psychoéducateurs sur l’interfécondation des connaissances de base (savoir théorique) et de la pratique professionnelle (savoir-faire).

Tablant sur les expériences, à Boscoville et au Centre d’orientation, conduites avec les intervenants qui avaient bénéficié des premiers cours au Centre de formation des éducateurs spécialisés (1957), et forte de l’appui de l’Association internationale des éducateurs des jeunes inadaptés, Jeannine Guindon poursuit son chemin. Elle fait en sorte que l’Université reconnaisse la pertinence du domaine en émergence et mette sur pied un organisme mandaté pour le développer. C’est ainsi que l’UdeM crée l’École de psychoéducation (1971) et en confie la direction à Jeannine Guindon. Sa foi avait donc réussi à amener la psychoéducation à la montagne.

Les mérites de Jeannine Guindon ne sont pas passés inaperçus, comme en témoignent son accession à l’Ordre du Canada (membre) et celle à l’Ordre national du Québec (chevalière). Elle laisse un héritage impressionnant tant par la diversité de ses interventions que par les voies qu’elle a ouvertes dans un nombre impressionnant de directions. Je conserve un souvenir ému de celle qui a su pourvoir à la formation de professionnels adéquatement préparés aux interventions dont les jeunes en difficulté ont tant besoin.

Puissent ses disciples mener encore plus loin les frontières des connaissances dans cet important domaine.

Gilles Gendreau
Professeur retraité

Hommage au professeur Edmond Orban

Le 17 août dernier, le destin frappait cruellement, précipitant dans la mort notre collègue Edmond Orban et sa femme, Anne-Marie Anciaux, alors qu’ils revenaient d’un séjour en Gaspésie. À la retraite depuis le 1er juin 1991, Edmond vivait heureux au milieu de ses 5 enfants et de ses 11 petits-enfants tout en poursuivant activement ses recherches et en effectuant notamment en Russie et en Chine des séjours d’enseignement. Tous ceux qui l’ont connu se souviendront de l’homme énergique mais toujours affable, sensible, réservé et respectueux des autres.

Edmond fut un professeur très apprécié des étudiants, toujours disponible, sans cesse soucieux de perfectionner sa pédagogie, notamment dans son enseignement de première année sur les idées politiques, enseignement qui nécessitait l’encadrement de grands groupes, tout comme dans ses cours sur le fédéralisme ou les État-Unis. Il fut également un directeur de mémoires et de thèses recherché.

Malgré la lourdeur de sa tâche d’enseignant, Edmond construisit au cours des années une œuvre importante au sein de laquelle la question du fédéralisme et de la décentralisation au sein de l’État prit de plus en plus un caractère prépondérant. Ces questions, il les étudia dans les contextes canadien et américain mais aussi dans des États tels que l’Allemagne et la Belgique notamment. L’ouvrage Le système politique américain, publié sous sa direction et avec sa collaboration, demeure une des meilleures études parues en français.

Il me semble important de souligner le profond attachement d’Edmond Orban au Québec et la qualité de sa contribution à la société. L’intérêt d’Edmond Orban pour le Québec se retrouve aussi bien dans son enseignement que dans ses recherches, même lorsque cela n’est pas explicite dans le titre du livre, de l’article ou du cours. Il apparaît également, pour ceux qui l’ont connu de plus près, dans son enracinement et celui de sa famille en sol québécois et dans sa participation à la vie communautaire locale. Edmond est né belge, il l’est demeuré tout en devenant profondément québécois.

Robert Boily
Professeur honoraire
Département de science politique



 
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