Édition du 07 octobre 2002 / Volume 37, numéro 7
 
  Le Pavillon administratif...
... bientôt sous le pic des démolisseurs.

 

Il a été construit en 1964 pour un usage temporaire de 5 ans. Mais il aura servi pendant 37 ans. Le Pavillon administratif, dont on a attendu la fermeture année après année, verra son dernier occupant, la Direction des finances, quitter les lieux le 11 octobre. Après quoi, il devrait tomber sous le pic des démolisseurs avant la fin de l’année.

À la Direction des finances, le directeur, André Racette, ne se montre pas mécontent de devoir déménager. «Ce sera un plus pour notre service, avoue-t-il. Nos nouveaux locaux seront plus accessibles et nous serons mieux installés pour recevoir les gens. Le nouvel aménagement devrait même favoriser une augmentation de la productivité.»

La Direction sera relogée au sixième étage du 3744 de la rue Jean-Brillant. Les services ne devraient être interrompus que pour une brève période au cours de la semaine prochaine et tous les postes téléphoniques vont demeurer les mêmes.

Le sixième étage de ce pavillon abrite actuellement des bureaux de l’École Polytechnique, qui seront installés plus tard dans la nouvelle aile de l’École, précisément là où se trouve le Pavillon administratif. L’École Polytechnique, qui a gracieusement hérité du pavillon mal aimé, assumera les coûts de démolition.

La petite histoire

Construit pour une utilisation provisoire, le Pavillon administratif ne convenait pas à une occupation prolongée et nécessitait des investissements majeurs. L’un de ses principaux occupants, Jacques Lucier, qui y a travaillé à titre de directeur des Services administratifs de 1965 à 1979 — avant d’être nommé vice-recteur à l’administration —, nous en a retracé la petite histoire.

«Ce pavillon avait été érigé parce qu’il fallait dégager de l’espace de façon urgente au troisième étage des ailes C et D du Pavillon principal afin de loger le Département de biochimie, qui venait d’être créé», relate-t-il.

En plus des Services administratifs, le Pavillon abritait, à de son ouverture en janvier 1965, le Service des finances, le Service des achats, le Service du personnel, les Services auxiliaires et le Bureau du registraire. Une partie des bureaux de la Direction des services informatiques viendra s’y ajouter plus tard.

Mais ce que plusieurs ignorent, c’est que le Pavillon a également logé l’administration de l’Université et la salle du conseil de 1965 à 1969. En 1965, le recteur, Mgr Irénée Lussier, n’était secondé que par un seul vice-recteur, Lucien Piché. Premier vice-recteur laïque, celui-ci remplissait toutes les fonctions des vice-recteurs qui seront nommés par la suite.

En 1969, la direction, qui comptait cinq vice-recteurs, emménage dans ses locaux actuels, au Pavillon principal, aux quatrième et cinquième étages de l’aile H. Ces locaux étaient auparavant occupés par des salles de classe, lieux récupérés à la suite de la construction de l’aile Z du Pavillon principal.

De l’avis de Jacques Lucier, le Pavillon administratif n’avait pas été conçu pour recevoir tout le personnel qu’il a abrité. «Les murs n’avaient que 8 pieds de haut au lieu de 10, comme c’est la norme; les bureaux étaient mal ventilés et mal chauffés; les fenêtres étaient embuées en hiver et c’était un four en été.»

Puisqu’il ne devait servir que de façon temporaire, on réduisait au minimum les rénovations et l’entretien. Mais comme les besoins de l’Université ont toujours dépassé l’espace disponible, sa fermeture a été reportée de décennie en décennie.

Lorsqu’on lui a annoncé que le Pavillon n’en avait plus que pour quelques semaines, l’ex-vice-recteur n’a pas caché son scepticisme. «Je le croirai quand je le verrai», a-t-il lancé à la blague.

Vétusté

N’eût été l’agrandissement de l’École Polytechnique, le Pavillon administratif aurait tout de même dû être démoli, selon Émile Sayegh, directeur des grands projets à la Direction des immeubles.

Sa structure est faite d’acier plutôt que de béton et elle supportait mal le poids de la neige. Le bâtiment a été continuellement réparé et son maintien aurait nécessité des investissements considérables, notamment pour restaurer la brique et remplacer les fenêtres.

Selon M. Sayegh, c’est une page importante du développement physique de l’Université qui est tournée.

Daniel Baril



 
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