Édition du 13 janvier 2003 / volume 37, numéro 16
 
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Des doctorats honoris causa aux grands de ce monde

 

Deux exemples de pages enluminées tirées du livre d'or de l'Université et réalisées par des artistes engagés pour l'occasion: en bas celle de la signature du président de la république du Sénégal (1976), Léopold Sédar Senghor, et en haut celle de la gouverneure générale du Canada (1986), Jeanne Sauvé. 

Des doctorats honoris causa aux grands de ce monde

Qu’ont en commun les écrivaines Margaret Atwood et Nancy Huston, le peintre Clarence Gagnon, l’astronaute Marc Garneau, la Dre Lucille Teasdale-Corti, le président sénégalais Léopold Sédar Senghor et le poète Gilles Vigneault? Ils sont tous docteurs honoris causa de l’Université de Montréal.

Chaque année au mois de mai, la cour d’honneur accueille des visiteurs de marque venus recevoir le parchemin officiel. Respectant en cela une longue tradition française et britannique, ces doctorats honorifiques sont décernés pour souligner «la compétence et l’excellence des personnalités nationales ou internationales dans les principaux domaines de l’activité humaine: scientifique ou littéraire, culturel ou social, politique ou économique, administratif ou financier, etc.

Cette distinction peut également être accordée à des personnes qui ont apporté, à quelque titre que ce soit, une contribution insigne au développement de l’Université de Montréal», comme on peut le lire dans les règlements généraux de l’Université.

C’est en 1920 que sont remis les premiers doctorats honorifiques. Cette année-là, seul Isaïe Préfontaine, président du conseil de l’École des Hautes Études Commerciales de 1907 à 1919, est honoré pour sa contribution à l’essor des sciences commerciales. Entre 1920 et 1940, une centaine de doctorats honoris causa sont attribués, dont une trentaine à des étrangers, surtout à des Européens, mais aussi à des Américains et à des Canadiens hors Québec. Depuis 1940, plus de 700 doctorats honorifiques ont été décernés.
 

Chefs d’État, scientifiques, religieux

Certains personnages politiques de la scène internationale se voient à l’occasion remettre un doctorat honoris causa au cours d’un passage à Montréal. Parmi eux nous retrouvons en 1954 Hailé Sélassié Ier, empereur d’Éthiopie; en 1955 Paul E. Magloire, président de la république d’Haïti; en 1971 Farah Pahlavi, Shahbanou d’Iran; et en 1976 Léopold Sédar Senghor, président du Sénégal.

Plusieurs politiciens canadiens et québécois ont également mérité le titre de docteur honorifique: les premiers ministres canadiens Pierre Elliott Trudeau et John G. Diefenbaker; les premiers ministres québécois Daniel Johnson, Jean Lesage et Maurice Duplessis, le maire de Montréal Jean Drapeau et la gouverneure générale du Canada Jeanne Sauvé.

La liste des personnalités honorées comporte en outre des juristes, des gens d’affaires, des gens du milieu culturel et des scientifiques, dont les Prix Nobel Robert Lucas, Jean-Marie Lehn, Michael Smith, François Jacob, Christian de Duve, John C. Polanyl et Rudolf Mössbauer.

De 1920 à 1940, les religieux recevront 21 doctorats honorifiques, soit environ un doctorat sur cinq. En 1963, une directive de la Sacrée Congrégation veut même qu’on n’attribue ce titre qu’à des catholiques. Le recteur d’alors, Mgr Iréné Lussier, se dit prêt à suivre cette directive tout en soulignant les difficultés qu’elle pourrait engendrer.

En 1932, sœur Sainte-Anne-Marie (Aveline Bengle), directrice des études de la congrégation de Notre-Dame, est la première femme à recevoir un tel honneur pour ses 50 ans de travail en pédagogie. Albertine Morin-Labrecque sera la première laïque québécoise à se voir remettre un doctorat honorifique en 1935 dans le domaine de la musique.

Le livre d’or

Le décorum qui entoure la remise des doctorats honoris causa est impressionnant. Bien qu’il ait varié à travers le temps, le cérémonial est réglé comme du papier à musique. Chaque récipiendaire est appelé à signer le «livre d’or» qui a été préparé pour l’occasion et l’un d’entre eux prend la parole au nom du groupe. Le discours du porte-parole est d’ailleurs reproduit dans une brochure relative à la collation solennelle des grades chaque année.

La signature du livre d’or constitue un moment fort de la cérémonie. Il ne s’agit pas de la simple inscription du nom des récipiendaires, car chaque nom est accompagné d’une enluminure qui représente la personne honorée. Ce travail est, depuis quelques années, l’œuvre de Diane Blain, conseillère aux Services aux étudiants. Réalisant de véritables œuvres d’art, Mme Blain réussit, en quelques traits de plume, à mettre en valeur la singularité de la personne honorée. Mme Blain peut mettre jusqu’à 10 heures de travail pour réaliser une page dédiée à un seul récipiendaire.

Consécutivement à l’augmentation du nombre de doctorats, les différents tomes du livre d’or couvrent des périodes de moins en moins longues. Le tome actuel débute avec la cohorte de 1995 et sera probablement complet après la collation solennelle des grades de mai prochain, alors que le tome précédent couvre les années 1970 à 1994.

Diane Baillargeon et Denis Plante



 
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