Édition du 1er avril 2003
 
  Une artiste peintre qui peint le bonheur
Une étudiante de l'UdeM gagne le concours d'affiche du festival Vues d'Afrique.

Un vent léger souffle dans le voile diaphane d'une femme d'une grande beauté emportée par un éclat de rire.

Un portrait qui évoque la joie de vivre et la paix intérieure.

Ainsi pourrait-on décrire l'œuvre sélectionnée pour l'affiche 2003 de Vues d'Afrique, un festival connu pour ses Journées du cinéma africain et créole.

«Mon personnage incarne ma vision de ce que la femme doit être: forte, créative et libre», affirme la lauréate, Neila Ben Ayed.

L'étudiante au doctorat à la Faculté de l'aménagement s'est distinguée par l'originalité et la sensibilité de sa toile présentée à ce concours international.

«C'est la deuxième année que j'y participe et je suis très fière de l'avoir remporté.»

Une centaine d'artistes des quatre coins du monde - de plusieurs pays d'Europe, des États-Unis, de la Guadeloupe, d'Haïti, du Maroc et d'Algérie - y ont soumis des projets et seulement une vingtaine ont été retenus.

En plus d'une bourse de 1000 $, le prix comprend l'impression d'une affiche qui sera distribuée à l'échelle de la métropole.

«C'est un honneur pour moi. Je fais de la peinture depuis une quinzaine d'années, mais il s'agit de mon premier prix. Cela m'encourage à persévérer», dit l'étudiante d'origine tunisienne qui, à 33 ans, prépare le vernissage de sa deuxième exposition solo.

Cette exposition, qui s'inscrit à l'intérieur du rallye-expos organisé par Vues d'Afrique, comprend une vingtaine de toiles récentes de l'artiste peintre. Comme dans son œuvre primée, elle y explore le rire chez la femme nord-africaine.

Rire pour vivre
Il paraît que plus une société a de problèmes, plus elle cherche à rire, à danser, à s'amuser... À croire que s'esclaffer procure l'oubli et aide à mieux affronter le quotidien. En ces temps de guerre, le rire exercerait un rôle libérateur des tensions nerveuses. «Plusieurs vantent les bienfaits du rire pour la santé. Pour moi, il a certainement des vertus thérapeutiques, mais il est surtout une grande source d'inspiration», souligne Neila Ben Ayed. Sans pouvoir expliquer pourquoi, elle associe le fait de se dilater la rate à une détente qui ouvre l'esprit et rend plus créatif. «C'est comme une bouffée d'oxygène au milieu d'un environnement urbain parfois oppressant», dit-elle.

Dans ses peintures qui combinent architecture et personnages, elle ouvre les portes d'un monde intérieur où se retrouvent, dans un chassé-croisé de rires, de couleurs et de lumières, un optimisme et une grande joie évocatrice. «Je puise essentiellement mon inspiration dans l'architecture des portes et dans les visages féminins arabo-maghrébins. Depuis quelque temps, j'exprime plus particulièrement mes émotions par la figuration, notamment à travers l'image symbolique du rire de la femme.»

Le thème, il faut le dire, va avec l'humeur naturellement joyeuse de cette maman de deux petites filles qui a étudié la peinture à la Faculté d'architecture et des beaux-arts de Tunis. Arrivée au Québec en 1992, elle a poursuivi des études en design industriel à l'Université de Montréal, puis en ergonomie à l'École Polytechnique avant d'entreprendre un doctorat à la Faculté de l'aménagement sous la direction des professeurs Roger François Camous et Pierre Durand.

L'exposition de Neila Ben Ayed aura lieu du 18 avril au 19 mai, de 11 h à 23 h, au café Le pèlerin-Magellan, rue Ontario Est. L'entrée est libre.

Dominique Nancy



 
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