Édition du 23 avril 2003
 
  Une nouvelle étape dans la compréhension de certaines maladies osseuses
Une découverte du Dr Jean Vacher et son équipe de l'Institut de recherches cliniques de Montréal ouvre la voie à d'éventuels traitements de l'ostéoporose.

Le Dr Jean Vacher et son équipe de l'Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM) ont publié dans l'édition d'avril de la revue Nature Medecine les résultats de travaux qui permettent de mieux comprendre le fonctionnement des cellules ostéoclastiques. Ces cellules sont responsables de l'équilibre entre la résorption et le développement osseux. Cette percée ouvre la voie à d'éventuels traitements de l'ostéoporose.

Les cellules ostéoclastiques, appelées aussi ostéoclastes, sont responsables d'un excès de résorption du tissu osseux dans le cas de l'ostéoporose ou d'une résorption insuffisante dans le cas de l'ostéopétrose. Les scientifiques visent à mieux comprendre le fonctionnement de ces cellules pour en moduler l'activité. Il s'agit d'un domaine de recherche important dans le contexte du vieillissement de la population et de ses conséquences sur l'accroissement de la prévalence des maladies osseuses.

En utilisant la technique du clonage positionnel, les chercheurs de l'IRCM ont identifié le gène déficient dans les ostéoclastes d'une souris souffrant d'ostéopétrose. Le remplacement de la forme mutée de ce gène, baptisé Grey-lethal, par un gène sain a entraîné la disparition des symptômes, établissant ainsi la relation directe entre cette mutation génétique et la pathologie en question.

Chez l'humain comme chez la souris, l'ostéopétrose engendre une augmentation de la masse osseuse, rendant les os plus fragiles et plus sujets aux fractures. On remarque également chez les malades atteints un affaiblissement de la réponse immunitaire et une sensibilité accrue aux infections. Le seul traitement connu à ce jour consiste en une transplantation de moelle dont les résultats sont mitigés. Cette maladie rare frappe les très jeunes enfants et elle est mortelle dans les premières années de la vie.

Après la découverte de la mutation chez la souris, les chercheurs ont identifié le gène homologue chez l'humain. Ils ont démontré que sa mutation entraîne, comme chez la souris, le développement d'une forme sévère d'ostéopétrose infantile. Cette corrélation permet donc de cerner l'une des causes génétiques de maladies liées à une dysfonction des ostéoclastes. 

Cette découverte permet de mieux comprendre le fonctionnement au niveau moléculaire et cellulaire des phénomènes de régulation du développement osseux. De plus, le gène Grey-lethal pourra potentiellement être ciblé pour le traitement de l'ostéopétrose, et possiblement de l'ostéoporose.



 
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