Édition du 9 juin 2003 / volume 37, numéro 24
 
  L’Université de Montréal se prépare à célébrer ses 125 ans
Le président des fêtes, Jacques Boucher, veut souligner le mérite de ses bâtisseurs.

 

Jacques Boucher veut que le 125e soit l’occasion de renforcer l’estime dont l’Université de Montréal jouit auprès de ses diplômés, de ses étudiants et de la société en général.

Le 6 janvier 1878, on inaugure une succursale de l’Université Laval à Montréal, dans la chapelle du Grand Séminaire, où s’installe la Faculté de théologie. Le Vatican, qui craignait l’implantation d’une université indépendante à Montréal, avait demandé à l’Université Laval de Québec d’y créer cette succursale.

Si elle n’en portait pas encore le nom, l’Université de Montréal venait néanmoins de voir le jour. C’était il y a 125 ans.

Célébrer ses artisans

«Le 125e sera l’occasion de rappeler l’apport de ceux et celles qui, le plus souvent dans l’adversité, ont construit cette université, estime Jacques Boucher, président des fêtes du 125e anniversaire. Il faut aussi en profiter pour mettre en valeur ce qu’elle est devenue et souligner le leadership qu’elle devra assumer dans l’avenir.»

Au cours des activités organisées à l’occasion de cet anniversaire, on cherchera donc à joindre les diplômés, mais aussi et surtout les employés, les professionnels, les cadres et les professeurs qui ont tenu l’établissement à bout de bras.

«En somme, nous avons fait du très bon travail et il est temps que cela se sache, poursuit l’ex-doyen de la Faculté des études supérieures et de la Faculté de l’éducation permanente. Il est temps qu’on célèbre fièrement tous ceux qui ont été et sont encore aujourd’hui les artisans de cette success story, qu’on leur dise merci, de même qu’aux gens qui nous ont fait confiance et nous ont appuyés.»

M. Boucher souhaite donc que le 125e soit l’occasion de renforcer l’estime dont l’Université de Montréal jouit déjà auprès de ses diplômés, de ses étudiants, des médias, des décideurs publics et économiques, bref de la société en général. Il veut aussi profiter du fait que cet anniversaire coïncide avec le début du second mandat du recteur Robert Lacroix pour signifier l’intention de l’Université de Montréal de jouer dans l’avenir un rôle encore plus déterminant dans la formation universitaire, l’avancement des connaissances et la réflexion sur les enjeux de société.

L’embarras du choix
 

 Des banderoles aux couleurs du 125e orneront les rues de Montréal.

Mais comment célébrer? Jacques Boucher, qui a fait le tour du campus et rencontré une centaine de personnes pour recueillir des idées, n’a que l’embarras du choix. «Ma table de travail est couverte de projets.» Mais il sait que l’Université a des moyens limités. Il faudra donc arrêter des choix. C’est pourquoi il propose d’utiliser les activités qui ont lieu chaque année à l’UdeM en leur donnant un relief particulier, plus de panache. On organisera également, en collaboration avec la FAECUM, un spectacle de la francophonie, qui mettra en vedette un artiste pouvant rallier plusieurs générations. L’événement aura lieu au CEPSUM, vraisemblablement au printemps 2004.

Mais de façon générale, la majorité des activités de l’Université revêtiront une couleur particulière. Il en sera ainsi, par exemple, du discours annuel du recteur, de l’intronisation du nouveau chancelier, de la collation des grades, de la soirée du Mérite annuel des Diplômés, des concerts de la Faculté de musique, des manifestations sportives, des portes ouvertes, des colloques, des conférences, des Belles Soirées, etc.

Un «spécial 125e» marquera le premier match des Carabins et une journée «reconnaissance» pour les employés de l’Université permettra de saluer le travail de l’ensemble de la communauté. Un hommage sera également rendu aux grands noms de l’établissement.

On compte aussi monter des expositions des œuvres majeures de la collection de tableaux de l’Université, des documents fondateurs ainsi que des plans des principales étapes de la construction du Pavillon principal. De plus, un timbre sera émis. Les pavillons seront décorés aux couleurs du 125e et des banderoles orneront les rues de Montréal. On améliorera l’éclairage extérieur de la tour et du Pavillon principal.

Un site Web célébrera les grands noms de l’Université ainsi que son histoire. Il y aura un numéro spécial de la revue Les diplômés sur le 125e ainsi que des chroniques sur l’histoire de l’Université dans Forum. On inaugurera de nouvelles installations au CEPSUM, où la piscine retrouvera son standard olympique. Et la liste n’est pas exhaustive.

Françoise Lachance

Quelques jalons d’histoire… et des embûches

Pour Jacques Boucher, l’histoire de l’Université de Montréal est jalonnée d’obstacles. Dès ses débuts, sa création est marquée par un véritable bras de fer entre le clergé de Québec et celui de Montréal.
En mai 1928 s’ouvre le chantier sur le mont Royal, mais l’année suivante, c’est le krach de Wall Street. En 1931, la situation économique impose la fermeture du chantier pour une période indéterminée. À plusieurs reprises, dans les années 30, la situation financière de l’Université de Montréal est telle que celle-ci doit interrompre le versement des salaires de ses employés.
Avec la Révolution tranquille, l’Université peut enfin prendre son essor. Mais le gouvernement décide alors de créer le réseau de l’Université du Québec et l’INRS, qui viendront drainer une partie importante des ressources publiques destinées à l’enseignement supérieur et à la recherche.
«L’Université de Montréal s’est presque toujours développée en porte-à-faux», constate Jacques Boucher. Néanmoins, on y travaille fort, en adoptant le modèle avancé par Roger Gaudry, premier recteur laïque. En vertu de ce modèle, l’enseignement universitaire doit s’appuyer sur la recherche, les publications et le rayonnement international.
L’UdeM connaît alors une croissance remarquable que les difficultés financières, les compressions budgétaires et les déficits des années 80 et 90 viendront de nouveau ralentir.
«Au cours de ces années difficiles, l’Université de Montréal a tout de même réussi à se hisser dans le peloton de tête des grandes universités de recherche du Canada et parmi les grandes universités francophones du monde», note M. Boucher.
Les années 2000 marquent la fin de la crise financière et le retour à l’optimisme sous l’impulsion d’une nouvelle direction.

F.L.



 
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