Édition du 25 août 2003 / volume 38, numéro 1
 
  Actualités
Équité salariale - Les diplômés satisfaits de leurs études à l’UdeM - Nouvel espoir pour les patients atteints d’insuffisance cardiaque - Un médicament qui ralentit la progression des tumeurs - Un nouveau tuteur médicamenté évite le reblocage des artères

Équité salariale
L’Université n’entend pas donner suite à la résolution de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse.

Le 12 juin dernier, à la suite d’une plainte du Syndicat des employés de soutien (1244) de l’UdeM déposée en 1996, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) adressait à l’Université de Montréal une résolution relative à l’application de mesures d’équité salariale. Après analyse, l’Université n’entend pas donner suite à la résolution de la Commission pour les raisons suivantes:

• La CDPDJ recommande à l’Université d’élaborer un «nouveau» plan d’évaluation des fonctions occupées par les membres du syndicat 1244 et de verser des compensations pour des «écarts salariaux». Or, le plan actuel qu’utilise l’Université de Montréal (plan à «16 facteurs») a déjà été reconnu comme étant équitable par la Commission de l’équité salariale (CES), le seul organisme habilité par la Loi sur l’équité salariale à statuer sur cette question. Ce plan est aussi celui qu’emploient le secteur public, tous les établissements universitaires du réseau de l’Université du Québec et l’Université de Sherbrooke.

• La CDPDJ recommande à l’Université de revenir à un système de rémunération à taux unique pour les emplois faisant partie des groupes métiers, bureau et aide technique. Or, à la suite d’une décision de la Commission de l’équité salariale, l’ensemble des employés de l’UdeM est rémunéré par échelle (depuis le 1er juin 2001 pour les employés du syndicat 1186 et depuis le 21 novembre 2001 pour les employés du syndicat 1244) et l’Université s’estime tenue de respecter cette décision de la CES.

• Aussi, l’Université prend acte de plusieurs dossiers judiciaires dans lesquels les tribunaux remettent en question la compétence du Tribunal des droits de la personne et celle de la CDPDJ quant à l’application de l’équité salariale. Ainsi:

  • La Cour d’appel du Québec a décidé à la majorité qu’une plainte relative à l’équité salariale est de la compétence exclusive de l’arbitre des griefs et non de celle du Tribunal des droits de la personne. Cette question est maintenant devant la Cour suprême.
  • La Cour d’appel du Québec doit également se prononcer, dans une cause présentée par l’Université Laval, sur le conflit de compétence entre le Tribunal des droits de la personne et la CES ainsi que sur le pouvoir du même Tribunal d’imposer un système de rémunération à taux unique.
  • Finalement la compétence du Tribunal des droits de la personne et celle de la CDPDJ sont contestées dans une cause opposant un syndicat de la fonction publique à la CES, au procureur général du Québec et au Conseil du trésor.

Enfin, l’Université de Montréal considère qu’elle a toujours eu un comportement responsable et exemplaire dans le dossier de l’équité salariale et ne saurait en aucun cas verser des dommages moraux comme la CDPDJ le lui recommande. L’Université n’émettra aucun autre commentaire relativement à ce dossier, en dehors des instances appropriées.

L’Université entend consacrer ses énergies à la mise en œuvre des nouvelles dispositions de la convention collective signée le 26 juin 2003.

Les diplômés satisfaits de leurs études à l’UdeM

Un sondage effectué au printemps dernier auprès de diplômés d’une vingtaine de départements montre qu’ils sont généralement très satisfaits d’avoir étudié à l’Université de Montréal.

Sur une échelle de 10 points, le sentiment de fierté d’être titulaire d’un diplôme de l’UdeM atteint 7,5, ce qui est considéré comme une très bonne cote.

La satisfaction globale liée aux études de même que l’utilité de la formation reçue atteignent respectivement des cotes de 7,5 et de 7,6. En médecine, en droit, en pharmacie, en optométrie et en sciences de la santé, l’évaluation de l’utilité de la formation se situe entre 8 et 9 selon les départements.

Le niveau de satisfaction, comme le degré de fierté, augmente avec l’âge des diplômés.

De plus, la très grande majorité des diplômés, soit 88 %, recommanderaient l’Université de Montréal dans la discipline où ils ont étudié. La plupart sont également d’accord pour considérer que l’UdeM est d’envergure internationale et adaptée aux besoins de la société, une perception plus forte en médecine que dans les autres disciplines.

Du côté de la philanthropie, 82 % des répondants ont affirmé avoir déjà fait un don à l’Université lors de campagnes de souscription. Les donations les plus élevées sont observées chez les diplômés en médecine, en droit, en pharmacie et en optométrie.

Pour la plupart des donateurs, la contribution constitue une façon d’aider financièrement les futurs étudiants.

La moitié des répondants, au nombre de 924, étaient âgés de 35 à 54 ans et possédaient au moins un diplôme de premier cycle obtenu au cours des années 70 et 80.

Nouvel espoir pour les patients atteints d’insuffisance cardiaque

Une étude de l’Institut de cardiologie de Montréal (ICM) met au jour un traitement réduisant le risque de complications mortelles chez les patients atteints d’insuffisance cardiaque.

Cette étude dont les résultats ont été publiés dans le numéro de juin de la revue médicale Circulation révèle que l’énalapril, un médicament utilisé dans le traitement de l’hypertension et de l’insuffisance cardiaque, réduit de façon marquée le risque de fibrillation auriculaire chez les patients qui souffrent d’insuffisance cardiaque. Les chercheurs de l’ICM ont découvert que l’énalapril était associé à une réduction de 77,8 % du risque relatif de fibrillation auriculaire, comparativement au placebo.

Le recherche a été menée sous la supervision des Drs Anique Ducharme et Jean-Claude Tardif, en collaboration avec d’autres chercheurs de l’ICM, les Drs Martial G. Bourassa et Peter Guerra.

La fibrillation auriculaire a de très graves conséquences sur la santé des patients atteints d’insuffisance cardiaque congestive. En fait, chez cette population de patients, elle augmente le risque de mortalité et d’hospitalisation à cause des troubles cardiovasculaires dans une proportion de 76 %.

«Notre étude dévoile un autre bienfait de l’énalapril: la prévention de la fibrillation auriculaire. Il s’agit d’un trouble qui affecte quelque 200 000 Canadiens et il est associé à des risques dévastateurs pour les gens atteints d’insuffisance cardiaque», affirme la Dre Ducharme, professeure de clinique à la Faculté de médecine et directrice de la Clinique d’insuffisance cardiaque de l’ICM.

La fibrillation auriculaire, un risque mortel pour les insuffisants cardiaques, survient quand les cavités supérieures du cœur (les oreillettes) se mettent à trembler au lieu de battre. Ce tremblement se produit quand l’activité électrique dans les oreillettes est désordonnée et très rapide, produisant de 350 à 600 contractions par minute, contrairement aux 60 à 80 battements habituels du cœur. Chez les patients atteints d’insuffisance cardiaque congestive, la fibrillation auriculaire peut être mortelle.

L’insuffisance cardiaque favorise la survenue de la fibrillation auriculaire, un risque qui augmente à mesure que l’insuffisance cardiaque s’aggrave. En outre, chez les insuffisants cardiaques, la fibrillation auriculaire, qui augmente le risque de formation de caillots, compromet la fonction cardiaque et accroît le taux de mortalité.

Un médicament qui ralentit la progression des tumeurs

Un chercheur de l’Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM) a découvert un médicament, le Cavtratin, qui ralentit la progression des tumeurs de 50 % en réduisant la perméabilité des vaisseaux sanguins qui les irriguent.

C’est ce que révèle la revue Cancer Cell, qui publie dans son numéro de juillet les résultats des travaux du Dr Jean-Philippe Gratton sur les effets d’une molécule aux propriétés anti-inflammatoires sur le développement de tumeurs cancéreuses.

Une perméabilité excessive des vaisseaux est généralement observée dans le cas d’inflammation des tissus. On sait notamment que les vaisseaux sanguins irriguant les tumeurs sont de trois à cinq fois plus perméables que ceux des tissus sains. Le Dr Gratton a démontré pour la première fois que le Cavtratin augmente l’imperméabilité de ces vaisseaux en inhibant la synthèse de l’oxyde nitrique (NO). La production du NO est induite par un facteur de croissance endothélial sécrété par la tumeur elle-même à l’intérieur de son propre système microvasculaire.

Les résultats publiés par le Dr Gratton confirment l’effet de l’hyperperméabilité vasculaire sur la progression des tumeurs humaines chez la souris. De plus, ils proposent de nouvelles voies thérapeutiques pour certains types de cancer par l’inhibition de la synthèse de l’oxyde nitrique.

Le Dr Gratton a terminé les recherches à l’origine de cette percée quand il effectuait un stage postdoctoral à l’école de médecine de l’Université Yale, au Connecticut, sous la supervision du Dr William C. Sessa. L’IRCM a recruté le Dr Gratton au cours de l’année 2002.

Un nouveau tuteur médicamenté évite le reblocage des artères

Les personnes qui souffrent d’une maladie coronarienne pourront dorénavant compter sur un nouveau tuteur permettant d’éviter le reblocage des artères coronaires (resténose) à la suite d’une angioplastie. L’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal est un des premiers établissements au Canada à utiliser ce tuteur médicamenté pour prévenir la resténose des artères.

Le tuteur, aussi appelé endoprothèse coronaire, est un petit cylindre en treillis métallique implanté au cours d’une angioplastie dans une artère qu’on a dilatée afin de permettre au sang d’y circuler librement. Différent du tuteur traditionnel, le CypherMC libère un médicament, le sirolimus, qui réduit les risques de resténose en diminuant la formation de tissus cicatriciels à l’intérieur du tuteur. Le développement excessif de tissus cicatriciels peut entraîner une nouvelle obstruction de l’artère traitée dans les six premiers mois suivant la dilatation, exigeant ainsi une nouvelle intervention (angioplastie ou pontage coronarien) pour la redébloquer.

Des essais cliniques menés auprès de 100 patients à très haut risque de resténose dans huit hôpitaux canadiens ont démontré que le nouveau tuteur médicamenté réduit le taux de risque à environ 2 %, comparativement à 41 % pour le tuteur traditionnel. Depuis l’homologation du tuteur médicamenté en novembre dernier par Santé Canada, l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal n’a enregistré aucune resténose chez les patients auxquels on a implanté le tuteur CypherMC. Jusqu’à présent, 33 de ces tuteurs médicamentés ont été posés chez 21 patients. On prévoit en implanter 500 au cours de la présente année, ce qui correspond à environ 25 % du nombre total de tuteurs qu’on pose annuellement.



 
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