Édition du 8 septembre 2003 / volume 38, numéro 3
 
  Premier volume en français de la grande encyclopédie de la musique
Le travail colossal dirigé par Jean-Jacques Nattiez se poursuit.

Jean-Jacques Nattiez 

Bien que le troisième volume de l’Enciclopedia della musica paraisse d’ici un mois en Italie, Jean-Jacques Nattiez, professeur à la Faculté de musique, consacre encore l’essentiel de ses énergies à l’achèvement de cet ambitieux travail qui réunit 180 auteurs de 20 pays. À terme, ce sont 6000 pages de textes qui seront publiées dans cette somme commandée par un éditeur majeur d’Italie, Enaudi, avant d’être traduites en français. Le printemps dernier, le premier de ces volumes a été lancé aux Éditions Actes Sud.

Même s’il est vendu en librairie, l’ouvrage n’est pas destiné au grand public. «Il s’agit d’une encyclopédie pour mélomanes. Elle convient aux spécialistes qui s’intéressent déjà au phénomène musical, explique M. Nattiez. Je pense à des anthropologues ou à des ethnologues par exemple. Mais nous avons demandé aux auteurs de ne pas se perdre dans les polémiques internes. Et le lecteur ne doit pas lire cet ouvrage avec son dictionnaire.»

Les auteurs sont d’expression anglaise, française, italienne, espagnole et allemande. On compte quelques noms célèbres comme le compositeur français Pierre Boulez et le compositeur italien Ennio Morricone, bien connu pour ses musiques de films. M. Nattiez a aussi fait paraître un texte inédit en italien signé par le pianiste canadien Glenn Gould.

Jean-Jacques Nattiez est un professeur et un chercheur de renom. Il a aussi donné dans la fiction avec le roman Opéra, publié en 1998, qui lui a valu le prix Louis-Hémon.

Le directeur de la publication a invité plusieurs chercheurs québécois à s’engager dans le projet. Ainsi, un tiers des auteurs francophones sont du Québec. De l’Université de Montréal, Dujka Smoje («L’audible et l’inaudible »), Johanne Rivest («Aléa, happenings, improvisations, œuvres ouvertes »), Serge Provost («Complexité/simplicité/complexité») et Michel Veilleux («L’opéra, du théâtre au vidéo») ont participé au premier tome. On trouve aussi deux textes du titulaire de la Chaire en gestion des arts de HEC Montréal, François Colbert, et des articles des diplômés de l’UdeM Jean Boivin, Maryse Souchard, Jacques Hains et Dominique Olivier. D’autres comme Isabelle Peretz («La musique et le cerveau»), Ramon Pelinski («Les tendances récentes de l’ethnomusicologie»), Monique Desroches et Ghislaine Guertin (« Ethno-esthétique : authenticité et jugements de valeur dans les musiques du monde»), Jocelyne Guilbault («Localisme et mondialisation»), Line Grenier («Valorisation : le cas Céline Dion»), François de Médicis (« Quel genre d’opéras Mozart a-t-il écrits ? ») et Guy Marchand (« Le thème de Faust dans la musique du 19e siècle ») signent des articles dans les tomes suivants. M. Nattiez lui-même a rédigé cinq essais, en plus des préfaces de chaque tome.

Le premier volume dresse un bilan de la musique au 20e siècle, le deuxième est consacré au savoir musical, le troisième aborde les musiques du monde et le quatrième traite de l’histoire de la musique occidentale. Un cinquième offrira une chronologie comparative des œuvres et des événements qui ont marqué son évolution.

C’est à l’occasion d’un premier projet chez Einaudi, en 1998, que M. Nattiez a été approché pour diriger l’encyclopédie. Aussitôt, il a mis sur pied une équipe de direction formée de Margaret Bent (Université Oxford), Rossana Dalmonte (Université de Tento) et Mario Baroni (Université de Bologne). Cette équipe a élaboré le plan d’ensemble de la publication et s’est mise à la recherche de collaborateurs.

Mathieu-Robert Sauvé



 
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