Édition du 15 septembre 2003 / volume 38, numéro 4
 
  Actualités
39 étudiants à la maîtrise reçoivent 17 500 $ du CRSH - Les documents fondateurs - Départs massifs en éducation: combler le vide grâce au mentorat - Le Comité de retraite de l’UdeM intente une nouvelle poursuite - Étude sur les problèmes cardiovasculaires

39 étudiants à la maîtrise reçoivent 17 500 $ du CRSH
Quatre boursiers sur cinq sont des femmes.

Trente-neuf étudiants à la maîtrise, dont sept du Département de philosophie, ont obtenu du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH) une bourse de 17 500 $ pour un an. Cette attribution les place en bonne position pour les bourses annuelles récurrentes de 35 000 $ dont le même organisme entend faire bénéficier les étudiants au doctorat au cours des prochaines années.

«Aucun de nos dossiers n’a été refusé», signale pour sa part le doyen de la Faculté des études supérieures, Louis Maheu, qui précise que c’est à l’Université de Montréal et à ses écoles affiliées que le plus grand nombre de ces bourses ont été destinées au Canada. Le processus d’attribution, rappelle M. Maheu, s’est déroulé à la vitesse grand V, car les universités n’ont eu qu’un mois pour soumettre au Conseil leurs meilleurs candidats. Ici, la consultation a pris la forme de téléconférences, de courriels et de rencontres multiples, tout cela en moins de quatre semaines.

«Ces bourses de prestige s’inscrivent dans la politique de soutien à la main-d’œuvre hautement qualifiée du gouvernement canadien. Celui-ci a affirmé sa volonté d’augmenter de cinq pour cent le nombre d’étudiants à la maîtrise et au doctorat», commente M. Maheu.

Dans cet esprit, le gouvernement du Canada avait annoncé, dans le budget qu’il a livré en février 2003, son intention d’accorder de nouveaux budgets aux trois organismes subventionnaires fédéraux. Le Programme d’études supérieures du Canada, qui vient de faire la joie des 39 étudiants, devrait permettre une augmentation de quelque 2000 étudiants au doctorat et 2000 étudiants à la maîtrise au pays d’ici 2006. Soixante pour cent des bourses sont administrées par le CRSH et attribuées à des étudiants en sciences humaines. Cette allocation est basée sur le nombre de diplômes de 1er cycle délivrés par chaque université en 1998 et sur le nombre d’étudiants à la maîtrise en sciences humaines inscrits durant l’année universitaire 2000-2001.

Le CRSH a été le premier des trois organismes fédéraux à lancer un concours. Dès le printemps 2003, il faisait appel aux universités pour l’aider à sélectionner les boursiers. À l’UdeM, 105 candidatures ont été acheminées à la Faculté des études supérieures. À HEC Montréal, 12 bourses étaient également prévues.

Parmi les boursiers, on compte cinq femmes pour un homme (soit 8 étudiants sur 39). La grande majorité sont rattachés à la Faculté des arts et des sciences. Si beaucoup de lauréats étudient au Département de philosophie, trois proviennent de sociologie.

Mathieu-Robert Sauvé

 

Les documents fondateurs

La page frontispice de la bulle papale de 1927 sur l'indépendance de l'Université de Montréal

À l’occasion du 125e anniversaire de l’UdeM et jusqu’à la fin du trimestre se tient, dans le Hall d’honneur du Pavillon principal, une exposition sur les documents fondateurs de l’établissement préparée par la Division des archives.

Quatre vitrines nous présentent, à l’aide de photographies d’époque et de fac-similés de documents officiels, les quatre grandes périodes de l’histoire de l’Université: les débuts (1878-1919), l’autonomie (1919-1920), la relance (1920-1950) et la modernité (1950-1967). Chaque vitrine est accompagnée d’un court texte de présentation qui permet de parcourir cette époque et d’en apprendre un peu plus sur l’Université.

«Les documents fondateurs témoignent de l’adéquation entre l’évolution de l’Université de Montréal et celle de la société québécoise. Ils attestent également le rôle résolument moderne qu’a joué l’Université de Montréal dans le Québec des cent vingt-cinq dernières années», peut-on lire en introduction de cette exposition.

On apprend par exemple qu’il a fallu au clergé montréalais 25 ans de palabres auprès du Vatican pour obtenir en bout le ligne… une succursale de l’Université Laval!

La pièce principale est une reproduction du magnifique parchemin enluminé de la bulle pontificale décrétant «l’absolue et parfaite autonomie ou indépendance de l’Université de Montréal», datée du 30 octobre 1927. Le décret de l’autonomie avait toutefois déjà été promulgué par le pape Benoît XV en mai 1919, et le gouvernement du Québec avait adopté, en février 1920, la Loi constituant la Corporation de l’Université de Montréal.

Est également présentée la charte de 1967, qui consacre le caractère laïque de l’établissement et qui reconnaît la liberté de conscience à ses membres.

Sur le plan visuel, on peut notamment voir l’une des rares photos du pavillon qu’a occupé l’Université au coin des rues Saint-Denis et Sainte-Catherine, entre 1895 et 1943. Amorcée avec le pape Pie IX, l’histoire en photos se termine avec Roger Gaudry, premier recteur laïque et promoteur de l’Université telle qu’on la connaît aujourd’hui.

Daniel Baril

 

Départs massifs en éducation: combler le vide grâce au mentorat

Au cours des trois prochaines années, environ 40% des 70 000 enseignants des écoles primaires et secondaires prendront leur retraite, emportant avec eux un riche bagage de connaissances. Philippe Dupuis, directeur du Centre de recherche en administration des organismes d’éducation (CRAOE), croit qu’il est essentiel de conserver dans les écoles l’expérience des enseignants en fin de carrière, tout en soutenant la relève. Ce double défi nourrit ses réflexions, qui pourraient permettre aux organisations scolaires de tirer profit de la vague de départs déferlant sur le Québec.

M. Dupuis a en effet mis au point un système de mentorat, spécialement conçu pour les quelque 4000 écoles du Québec. Le mentorat se définit comme un processus par lequel une personne reconnue pour son expertise entre en contact avec une autre amorçant sa vie professionnelle. «Ce système a l’avantage de répondre aux besoins des jeunes enseignants et des administrateurs qui cherchent à savoir s’ils vont dans la bonne direction, précise M. Dupuis. Jusqu’à maintenant, selon les études menées au CRAOE, une dizaine de commissions scolaires se sont montrées intéressées.»

Au cours de sa carrière, qui s’est échelonnée sur plus de 40 années, le spécialiste a successivement été enseignant au primaire et au secondaire, directeur d’école puis chercheur et professeur au

Département d’administration et fondements de l’éducation de l’Université. Il a acquis une expertise aujourd’hui reconnue à l’échelle internationale. Ses nombreux travaux l’ont amené à s’intéresser aux enseignants et administrateurs âgés de 35 à 55 ans.

De manière plus précise, il s’intéresse au mitan de la vie, qui correspond à ce que les psychologues appellent la «crise de la quarantaine» ou le «démon du midi». «Le mitan ressemble à la dernière heure d’un examen. On ne compte plus le temps écoulé, mais le temps qui reste. On se demande ce qu’on a fait et surtout ce qu’on a encore à faire», raconte le spécialiste.

Si le mentorat permet au novice d’accroître sa confiance et de développé ses aptitudes, il apporte également beaucoup au mentor. En effet, durant ses travaux qui s’appuient sur les théories du développement de la personne des psychologues Erik Erikson et Daniel Levinson, M. Dupuis a pu cerner des besoins propres aux personnes traversant le mitan de la vie.

«Ces hommes et ces femmes au sommet de leur carrière, possédant une grande expérience, éprouvent le besoin de transmettre leurs connaissances afin qu’on reconnaisse leurs compétences», soutient-il.

Le chercheur écarte le stéréotype du futur retraité assis sur ses lauriers qui compte les jours avant son départ. «L’âge n’a rien à voir avec les faiblesses des gens, affirme-t-il. Au contraire, les bons éléments s’améliorent avec le temps.» Mais la routine ou encore les expériences personnelles amènent parfois de l’insatisfaction et engendrent la démotivation. Sur ce point, M. Dupuis précise que le simple fait de s’engager sur la voie du mentorat agit positivement sur la motivation.

«C’est une période merveilleuse. Nous avons un grand nombre de personnes au mitan de la vie qui éprouvent le besoin de se réaliser en transmettant leurs acquis. En même temps, il faut soutenir la prochaine génération de travailleurs de l’éducation», s’exclame-t-il, emballé à l’idée de voir se multiplier les systèmes de mentorat dans la province.

Charles Désy

Collaboration spéciale

 

Le Comité de retraite de l’UdeM intente une nouvelle poursuite

Le dossier de l’investissement du Régime de retraite de l’Université de Montréal dans le Fonds Lancer offshore vient de franchir une nouvelle étape. Le 5 septembre dernier, le Comité de retraite a en effet engagé une nouvelle poursuite contre les firmes PriceWaterhouse (vérificateur du Fonds) et Citco (administrateur, registraire et agent de transfert jusqu’en septembre 2002) ainsi que contre les directeurs du Fonds. Rappelons qu’une première poursuite, visant directement le Fonds Lancer, avait été intentée en mai dernier. Toutefois, la décision de la Securities and Exchange Commission des États-Unis de geler l’actif de la compagnie en juillet dernier a eu comme conséquence de suspendre cette première poursuite.

La nouvelle poursuite — qui est faite conjointement avec Axa Alternative Advisors, une filiale de la compagnie d’assurances Axa SA — a été engagée devant la United States District Court for the Southern District of New York. Les montants réclamés par la Caisse de retraite serviront à compenser la perte subie dans ce placement.

 

Les femmes obtiennent les mêmes résultats que les hommes dans une étude cardiovasculaire

Les résultats d’une des plus importantes études menées à ce jour sur les femmes et les maladies cardiovasculaires (MCV) ont été récemment publiés dans le Journal of the American College of Cardiology. On y apprend que le ramipril, l’inhibiteur de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (ECA) largement prescrit, procure aux femmes qui présentent un risque élevé de MCV les mêmes avantages cardioprotecteurs qu’aux hommes. À la lumière de cette recherche, qui est en fait une sous-étude de l’importante étude HOPE (Heart Outcomes Prevention Evaluation), on recommande que les femmes postménopausées à risque élevé reçoivent toujours un traitement par des inhibiteurs de l’ECA.

«Jusqu’à maintenant, les femmes étaient généralement sous-représentées dans les essais cliniques portant sur les maladies cardiovasculaires, selon la Dre Anique Ducharme, cardiologue et directrice de la Clinique d’insuffisance cardiaque à l’Institut de cardiologie de Montréal. Comme les MCV constituent la principale cause de décès chez les femmes des pays industrialisés, il est d’une importance absolue d’élaborer des stratégies préventives pour ce groupe, car la prévalence de la cardiopathie et de ses facteurs de risque est à la hausse chez les femmes.»

Les chercheurs de l’étude ont constaté que le ramipril abaisse le risque cardiovasculaire aussi efficacement chez les femmes que chez les hommes, et cela, qu’on ait apporté ou non des corrections pour tenir compte des déséquilibres initiaux et d’autres attributs du risque. Le traitement par le ramipril a réduit de façon significative le risque d’accidents vasculaires majeurs chez les femmes. En effet, le risque de décès de causes cardiovasculaires a baissé de 38 %, celui d’accident vasculaire cérébral de 36 % et le risque combiné d’infarctus du myocarde (crise cardiaque), de décès de causes cardiovasculaires ou d’accident vasculaire cérébral de 23 %. Le risque de douleur thoracique intense a aussi diminué de manière significative. Des tendances semblables ont été observées pour les autres paramètres cardiovasculaires, la mortalité globale et l’apparition de l’insuffisance cardiaque.

«L’effet du traitement chez les femmes est très encourageant. Il est aussi particulièrement intéressant, car des résultats d’études antérieures laissaient entendre que les inhibiteurs de l’ECA étaient moins efficaces chez les femmes que chez les hommes, indique la Dre Ducharme. Nous pouvons présumer que ces hypothèses erronées découlaient de la sous-représentation des femmes dans les études précédentes. Les observations actuelles auront sûrement des répercussions sur la démarche thérapeutique adoptée dans la prise en charge des maladies cardiovasculaires chez les femmes.»



 
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