Édition du 22 septembre 2003 / volume 38, numéro 5
 
  Des médecins formés à Trois-Rivières?
La Faculté de médecine veut décentraliser la formation médicale.

La Faculté de médecine projette de décentraliser la formation des médecins.

D’ici 2005, une trentaine d’étudiants de la Faculté de médecine pourraient recevoir leur formation à Trois-Rivières. «Le projet vise à former sur place des médecins, durant leur doctorat en médecine, soit de l’année préparatoire à la quatrième. C’est un concept novateur qui consiste à garder l’étudiant dans son milieu d’attache», explique le Dr Raymond Lalande, vice-doyen aux études de premier cycle.

Inspiré d’un programme qui fonctionne très bien depuis trois décennies sur la côte Ouest américaine (les médecins des États de l’Idaho, du Wyoming, de l’Alaska et de Washington sont tous formés par des professeurs de l’Université de Washington, à Seattle), le projet de l’Université de Montréal veut décentraliser la formation médicale. «Nous réfléchissons activement sur ce projet depuis deux ans, mais les premiers contacts avec nos partenaires de la Mauricie ont été établis en avril dernier», mentionne le médecin.

Déposée au Conseil de la Faculté le 12 septembre dernier, une première ébauche du projet a connu une visibilité inattendue lorsqu’un journaliste du Nouvelliste, le quotidien de Trois-Rivières, en a fait état dans l’édition du 16 septembre. Le titre en page une ne donnait pas dans la nuance : «Une faculté de médecine à Trois-Rivières», pouvait-on lire. «C’est une nouvelle pour le moins prématurée, note le vice-doyen responsable. Il reste un grand nombre d’étapes à franchir avant d’annoncer la création officielle d’un tel programme.»

Deux ministères québécois (Éducation, Santé et Services sociaux) doivent d’abord recevoir une proposition en bonne et due forme et y réagir positivement. Puis, les partenaires comme l’Université du Québec à Trois-Rivières et le Centre hospitalier régional de Trois-Rivières devront faire connaître leur intérêt précis quant à une telle initiative.

Du côté du Centre hospitalier, l’enthousiasme règne déjà. «Nous sommes emballés, mentionnait au journaliste Éric Langevin le directeur des services professionnels, Yves Lamirande. Cela va demander un engagement très particulier de la part des médecins de chez nous, mais tout le monde est prêt à mettre la main à la pâte.»

D’autres réactions ont été rapportées par Le Nouvelliste. Le député provincial de la circonscription de Trois-Rivières, André Gabias, a salué le projet comme une «solution idéale et très réaliste à la pénurie de médecins que l’on connaît dans la région». Il a affirmé qu’il consacrerait toutes ses énergies à sa réussite. Une chroniqueuse, Christiane Saint-Pierre, a dit que sa région est «la plus malade du Québec quant à l’accès aux soins de première ligne" et accueille aussi favorablement la "nouvelle».

La formation locale de médecins permettra à la région de recruter des cliniciens, mais elle offrira aussi l’occasion à la Faculté de médecine d’augmenter ses inscriptions, comme le gouvernement le souhaite.

Selon le Dr Lalande, la région de la Mauricie constitue un excellent terrain pour lancer un tel projet. Les besoins sont évidents, la masse critique de chercheurs est présente et les hôpitaux sont pourvus d’équipements de qualité.

Sans trop s’avancer sur le chemin de la prospective, le vice-doyen a laissé entendre que d’autres projets sont à l’étude à Saguenay, où la Faculté de médecine a conclu une entente de coopération, et à Rimouski.

Mathieu-Robert Sauvé



 
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