Édition du 22 septembre 2003 / volume 38, numéro 5
 
  L’enseignement de la gériatrie s’ouvre au deuxième cycle
La Dre Paule Lebel présente trois nouveaux programmes.

Paule Lebel invite le personnel soignant à s’intéresser au vieillissement de la population, le plus gros défi du système de santé au 21e siècle.

«Le vieillissement de la population est le plus gros défi que devra relever notre système de santé. Le personnel soignant n’est pas prêt à faire face à ce changement et il doit recevoir une formation sur mesure», estime la Dre Paule Lebel, directrice de l’enseignement à l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal.

Après avoir longtemps assuré une pratique clinique, la Dre Lebel consacre aujourd’hui toutes ses énergies à l’administration, l’enseignement et la recherche. Cette spécialiste de la santé communautaire estime essentiel de préparer le personnel aux nouvelles réalités démographiques. «L’espérance de vie s’allonge, signale-t-elle. On disait auparavant qu’une personne était âgée lorsqu’elle atteignait 70 ans. Aujourd’hui, on parle de 80 ou de 85 ans. Cet allongement entraîne un grand nombre de changements dans l’approche du personnel.»

La rentrée d’automne 2003 a pour elle un caractère particulier, car 14 étudiantes ont entamé le tout nouveau programme d’études de deuxième cycle intitulé «Vieillissement, santé et sociétés». «C’est un programme interdisciplinaire que nous avons mis sur pied au cours des deux dernières années et qui correspond aux besoins en formation que nous percevions. Il aborde les questions éthiques de façon continue, dans l’ensemble des cours. Un aspect auquel nous tenons beaucoup est son approche globale de la santé.»

À terme, ce sont une vingtaine d’étudiants par année qu’on aimerait accueillir dans ce programme d’études, qui combine les expertises en vieillissement dans des disciplines comme la médecine, le service social, la sociologie et les sciences infirmières. Les professeurs de l’Université Yves Joannette (Faculté de médecine), Francine Ducharme (Faculté des sciences infirmières) Michèle Jean (Faculté des études supérieures) et Oscar Firbanks (École de service social), ainsi que Jean-Pierre Lavoie, de la Direction de la santé publique de Montréal-Centre, ont participé à la création de ce programme unique en son genre. Il comprend trois volets: le microprogramme, le diplôme d’études supérieures spécialisées et la maîtrise. Actuellement, tous les étudiants suivent le tronc commun, un programme de 12 crédits composé de cours sur les aspects sociaux du vieillissement et le milieu aidant de la personne âgée. Le premier cours, donné par la Dre Lebel s’intitule Qu’est-ce que vieillir?

Les premières étudiantes à s’être inscrites au programme proviennent d’horizons divers, et ce n’est pas pour déplaire à la Dre Lebel. «Elles ont des formations de base en ergothérapie, psychologie, sciences infirmières, service social, musicothérapie, anthropologie et une d’entre elles a terminé des études sur la mort. Plus de la moitié se dirigent vers la maîtrise. Les étudiantes nous ont informé que ces programmes répondaient à un réel besoin.»

Pour cette fille et petite-fille de médecins, l’enseignement est une «véritable passion». Elle est heureuse de pouvoir la transmettre à l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal, un centre affilié à l’Université de Montréal où quelque 700 étudiants par année viennent suivre leur stage.

Mathieu-Robert Sauvé



 
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