Édition du 22 septembre 2003 / volume 38, numéro 5
 
  Collation des grades
Docteurs honoris causa et professeurs émérites

Le doctorat honoris causa est attribué à des personalités de renommée nationale ou internationale. Il souligne leur contribution exceptionnelle à un domaine particulier, qu'il soit scientifique ou artistique, culturel ou économique, littéraire ou politique.
Michel Crouhy

Michel Crouhy

Michel Crouhy est actuellement vice-président principal, Business Analytic Solutions, Treasury Balance Sheet and Risk Management, à la Banque impériale de commerce du Canada (CIBC). Il a été professeur de finance au Groupe HEC (France) de 1974 à 1995 et directeur du programme de maîtrise en finance internationale du Groupe HEC de 1986 à 1995.

En 1986, soit cinq ans avant la plupart des universités nord-américaines, il fut l’un des premiers à créer une maîtrise en ingénierie financière. Ce programme a connu un très grand succès et a permis de former des diplômés en finance mathématique qui sont maintenant des leaders dans les principaux centres financiers internationaux, dont ceux de New York, Tokyo, Londres et Paris. M. Crouhy a dirigé, durant cette période, les mémoires de maîtrise et les thèses de doctorat de plus d’une vingtaine d’étudiants.

Michel Crouhy est un acteur de premier plan dans le débat qui a cours entre le Comité de Bâle, la FED, la Banque de Londres et les principales banques d’affaires européennes et nord-américaines et qui porte sur la réglementation de la gestion de portefeuille et du risque de crédit.

Consultant auprès de plusieurs entreprises bancaires et expert dans des dossiers où il est question de gestion des produits dérivés, il possède une double formation en mathématiques et en finance qui lui a permis d’innover dans le design de ces nouveaux produits financiers et de publier plusieurs articles importants dans des revues spécialisées. Il est directeur associé de plusieurs revues prestigieuses dont le Journal of Banking and Finance et directeur de la collection Banques et bourses aux Presses universitaires de France.

Michel Crouhy a publié jusqu’à maintenant plus de 80 articles dans des revues avec comités de lecture. Il a également écrit six livres, dont Risk Management (avec D. Galai et R. Mark), en 2001, qui en est à sa troisième réimpression. Cet ouvrage, qui offre une couverture complète du design et du développement d’un système de gestion des risques d’une banque et de sa relation avec l’environnement réglementaire national et international en pleine évolution, a reçu un accueil très favorable dans les milieux scolaire et professionnel.

Beverley McLachlin

Beverley McLachlin

D’abord avocate de pratique privée, puis professeure à la Faculté de droit de l’Université de Colombie-Britannique, Beverley McLachlin a rapidement gravi les échelons de la magistrature. Elle est nommée juge à la Cour de comté de Vancouver puis à la Cour suprême de la Colombie-britannique en 1981 et, en 1985, juge à la cour d’appel de cette province, dont elle devient juge en chef en 1988. En 1989, elle est nommée juge puînée à la Cour suprême du Canada avant de devenir, en l’an 2000, la 17e juge en chef du Canada et la première femme à occuper cette prestigieuse fonction.

 

Depuis son accession à la Cour suprême du Canada, la juge McLachlin a été associée à la majorité des jugements majeurs de la Cour qui ont marqué l’évolution du droit au Canada. Ces décisions, qui ont eu un impact sur la société canadienne dans son ensemble, abordent des questions aussi variées que les droits traditionnels des autochtones, les antécédents des accusés d’infractions sexuelles, la littérature haineuse ou la publicité des produits du tabac.

Tout au long de sa carrière, mais de façon plus intense depuis qu’elle est à la Cour suprême et qu’elle est devenue juge en chef du Canada, Beverley McLachlin a pris le temps de partager les fruits de sa riche réflexion non seulement avec la communauté juridique, mais aussi avec tous les Canadiens. Son rayonnement s’est étendu sur la scène internationale où elle a, entre autres, participé à un projet de formation de juges principaux en Chine, piloté par l’Université de Montréal. L’importance et la qualité de la présence internationale de la juge McLachlin servent actuellement à établir de nouveaux modes de soutien mutuel des tribunaux judiciaires partout sur la planète afin de consolider l’influence de la primauté du droit, garante du respect des principes de la démocratie et des droits individuels. Par son action, la juge McLachlin contribue de façon remarquable à l’émergence d’un nouvel ordre international.

Jean Watson

Jean Watson

Les travaux de Jean Watson sont reconnus internationalement dans les cercles infirmiers et ont, depuis plusieurs années, servi d’assise à l’élaboration et à la mise en application de la philosophie du caring, qui est à la base du programme de baccalauréat de la Faculté des sciences infirmières de l’Université. Mme Watson a incontestablement inspiré l’évolution de la pensée et des travaux de cette faculté, qu’il s’agisse de la révision de programmes d’études, des orientations pour le développement de la recherche ou de l’ouverture sur le monde exprimée par les projets facultaires.

Titulaire d’une maîtrise en sciences infirmières, option Santé mentale et psychiatrie, et d’un doctorat en psychologie de l’éducation et counseling, elle a rapidement gravi les échelons de la carrière professorale à l’Université du Colorado, devenant professeure adjointe en 1973, professeure agrégée en 1974, puis professeure titulaire en 1979. Après avoir été coordonnatrice du programme doctoral en nursing psychosocial, puis directrice du programme de troisième cycle, elle est devenue doyenne de l’École des sciences infirmières en 1984; elle a occupé cette fonction jusqu’en 1990 avant d’être nommée professeure émérite en 1992. Très respectueuse du point de vue de l’autre, elle a toujours considéré les étudiants diplômés, les stagiaires postdoctoraux et les collègues comme de véritables partenaires dans la production et la diffusion des nouveaux savoirs.

En 1986, elle a fondé et dirigé le premier Center for Human Caring. Dans le cadre de cette fonction, elle a établi de nombreuses collaborations avec divers pays: le Canada, l’Angleterre, la Nouvelle-Zélande, l’Australie, la Scandinavie, le Brésil, la Thaïlande, le Venezuela, le Japon et la Corée.

Sa carrière universitaire et ses très nombreuses publications de livres et d’articles scientifiques lui ont valu rapidement la reconnaissance de ses pairs. Sa philosophie et théorie du human caring sert de base à de nombreux modèles de pratique et d’enseignement en sciences infirmières. Reconnue à l’échelle internationale pour ses qualités de théoricienne, de scientifique et d’humaniste, Jean Watson s’avère, sans contredit, une des figures exceptionnelles dans le domaine de la santé.

 

L’éméritat est décerné à un professeur ou à un chercheur au moment de la retraite. Chaque dossier est considéré dans son ensemble. La contribution de la personne doit être exceptionnelle tant sur les plans de l’enseignement, de la recherche et de sa participation au développement de l’Université que pour ce qui est de son leadership et de ses réalisations.

 

Faculté des arts et des sciences - Département d’anthropologie

Pierre Beaucage

Professeur au Département d’anthropologie pendant 32 ans, Pierre Beaucage a consacré sa carrière à des recherches et à un enseignement axés sur l’analyse des économies paysannes et sur l’intégration des sociétés rurales aux marchés mondiaux. Ses travaux se sont inscrits dans une perspective de développement durable, bien avant que cette expression s’impose dans le discours des organisations internationales.

Spécialiste des sociétés mexicaines, il a effectué 14 stages sur le terrain, dans diverses communautés de la sierra Norte de Puebla,

totalisant trois années et demie de recherches soutenues. Son engagement auprès des communautés locales mexicaines lui a procuré une grande crédibilité au sein de divers organismes internationaux. Ainsi, en 1994, il a été membre de la Mission d’enquête sur les violations des droits humains au Chiapas, mandatée par le Centre international des droits de la personne et du développement démocratique.

Cette remarquable carrière a été reconnue par la Société canadienne d’anthropologie, qui lui a décerné, en 2002, le prix Weaver-Tremblay pour sa contribution exceptionnelle à l’anthropologie appliquée au Canada. La retraite n’a nullement ralenti ses activités de recherche. En 2003, il est devenu titulaire de la Chaire Unesco sur le développement durable, dont le siège est à l’Université de Valence, en Espagne.

Département de mathématiques et de statistique

Robert Cléroux

Docteur en statistique-mathématique de l’Université de Montréal, Robert Cléroux y est professeur depuis 1966. Véritable pionnier dans le domaine, il a participé à la création du Département d’informatique et de recherche opérationnelle et il y a enseigné, de même qu’au Département de mathématiques et de statistique. Tout au long de sa carrière, il a été reconnu comme un enseignant exceptionnel, doté de qualités humaines et scientifiques qui ont fait de lui un directeur de recherche très sollicité. Il a su attirer un grand nombre d’étudiants en recherche et leur inspirer la rigueur scientifique et la joie de la découverte.

 

Robert Cléroux s’est intéressé principalement à la recherche opérationnelle et à la statistique. La qualité de ses travaux lui a permis d’être publié dans les meilleures revues scientifiques consacrées à ces disciplines. Il a collaboré à la rédaction de deux livres d’épidémiologie, dont l’un a été traduit en espagnol.

À l’Université de Montréal, il a dirigé le Département d’informatique et de recherche opérationnelle avant d’entrer à la Faculté des études supérieures, où il fut tour à tour vice-doyen, puis doyen. Malgré ces lourdes responsabilités, il a toujours poursuivi ses activités de recherche.

Faculté de médecine - Département de biochimie

Léa Brakier-Gingras

Professeure au Département de biochimie depuis 1970, Léa Brakier-Gingras a contribué, par ses activités d’enseignement et de recherche, à en faire l’un des meilleurs du pays. Toujours très attentive aux besoins de ses étudiants, elle a inlassablement veillé à ce que ses cours soient à la fine pointe des connaissances. Spécialiste reconnue de la structure et de la fonction de l’ARN ribosomal, elle a dirigé un programme de recherche de haut niveau visant une meilleure compréhension des mécanismes de la synthèse protéique. Bien que chercheuse fondamentaliste, elle n’a jamais hésité à explorer les applications potentielles de ses travaux, s’intéressant entre autres aux questions de la synthèse protéique au cours de la défaillance cardiaque et de diverses cardiomyopathies. Ses travaux liés à la mise au point de médicaments anti-HIV ont été qualifiés d’une des 10 découvertes les plus importantes de 1997 par le magazine Québec Science.

Même si elle a officiellement pris sa retraite en août 2002, Léa Brakier-Gingras continue d’être une chercheuse de réputation internationale, comme en témoignent les invitations fréquentes qu’elle reçoit à titre de conférencière dans des forums nationaux et internationaux.

Département de physiologie et Département de médecine

Jacques de Champlain

Jacques de Champlain
cumule 37 années d’expérience en enseignement et en recherche. Ce mentor scientifique a dirigé les travaux de plus de 60 étudiants à la maîtrise et au doctorat et de 16 boursiers postdoctoraux. Réputé mondialement pour avoir établi le lien entre l’hyperactivité du système nerveux sympathique et l’hypertension artérielle, le Dr de Champlain a travaillé entre autres au Département de physiologie et au Département de médecine, au Centre de recherche en sciences neurologiques de l’UdeM et au Service de néphrologie et de cardiologie de l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal. De 1976 à 2003, il a bénéficié d’une bourse de chercheur de carrière attribuée par la Fondation J.C. Edwards. En 2002, il est devenu directeur de l’Unité de recherches cliniques sur le système nerveux autonome à l’Institut de recherches cliniques de Montréal.

Jacques de Champlain s’est vu décerner les plus hautes distinctions: un Prix du Québec, le prix Wilder-Penfield, le Mérite scientifique (Distinguish Achievement Award), de la Société canadienne d’hypertension artérielle, le prix Izaak-Walton-Killam en sciences de la santé, la Médaille du 150e anniversaire de la Faculté de médecine de l’Université, la médaille McLaughlin de la Société royale du Canada et un prix de la Fondation Searle pour la recherche sur l’hypertension et les maladies cardiovasculaires.

Département de médecine sociale et préventive

Raynald Pineault

Au cours des 30 dernières années, Raynald Pineault s’est bâti une réputation de leader et de figure de proue dans le développement de la santé publique et des services de santé au Québec et au Canada.

Entré à l’Université de Montréal en 1974, le professeur Pineault y a introduit des façons inédites d’aborder l’analyse des systèmes de santé et des perspectives nouvelles en évaluation. Il a été l’un des principaux artisans des programmes de deuxième et de troisième cycle en santé communautaire et le premier directeur du programme de maîtrise. Il a également été un pionnier de la recherche en santé publique. Ses travaux ont permis de déchiffrer les thèmes récurrents de l’évaluation, de la qualité, des soins de première ligne et des pratiques médicales, et il a participé à la création d’un des groupes de recherche les plus importants du Canada, le Groupe de recherche interdisciplinaire en santé. De 1981 à 1987, il a dirigé le Département de médecine sociale et préventive et son nom est étroitement associé à la création des départements de santé communautaire.

Faculté des sciences infirmières

Suzanne Kérouac

Entrée à la Faculté des sciences infirmières en 1980, Suzanne Kérouac en a été la doyenne

de 1993 à 2000. Elle a entre autres assuré l’implantation du premier programme de doctorat en sciences infirmières au Québec, participé au développement et à la promotion de la recherche en sciences infirmières, ainsi qu’à la création de chaires de recherche et contribué activement, à titre

de doyenne et de professeure-chercheuse, à la mise sur pied du Centre d’excellence pour la santé des femmes. Elle a aussi instauré des programmes d’échanges avec des universités d’autres pays pour exporter le programme de maîtrise en sciences infirmières, notamment en Suisse et au Liban.

Suzanne Kérouac a effectué la première étude au Québec sur la santé des femmes victimes de violence et celle de leurs enfants. Cette recherche a démontré l’ampleur du problème et ses nombreuses conséquences sur la santé des victimes. La santé des jeunes l’a également intéressée; entre autres, plusieurs de ses travaux ont traité de la contraception et de la grossesse à l’adolescence. Ses recherches l’ont aussi amenée à étudier les modes de gestion des soins infirmiers, les facteurs menant à l’épuisement professionnel et les déterminants de la santé au travail des infirmières.



 
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