Édition du 6 octobre 2003 / volume 38, numéro 7
 
  Il n’y a pas que les études dans la vie… il y a aussi le monde
Forces UdeM souligne l’engagement humanitaire des étudiants.

De gauche à droite, Claudine-Michèle Desjardins, Marie-Claude Desjardins et Pamela Chrabieh.

À 22 ans, Claudine-Michèle Desjardins parle français, anglais, espagnol et allemand, et peut soutenir une conversation en arabe. Elle a vécu en Slovaquie, en Pologne, en Nouvelle-Zélande, en Tunisie et au Mali, où elle a notamment aidé des femmes à prendre leur destinée en main grâce au microcrédit. L’étudiante a effectué ces voyages tout en faisant un baccalauréat en sciences politiques, qu’elle terminera sous peu avec d’excellentes notes. «J’aime bien voyager, aider les gens», dit-elle timidement, comme pour s’excuser.

Née à Beyrouth en pleine guerre, Pamela Chrabieh n’a pas connu la paix avant l’âge de 13 ans. Elle a vu des proches mourir et leurs maisons brûler. Elle est venue au Canada pour terminer sa maîtrise en sciences des religions, mais n’a jamais cessé de participer à des groupes d’échanges entre chrétiens et musulmans, tant au Liban qu’au Québec. Actuellement inscrite au doctorat à la Faculté de théologie, elle a achevé sa scolarité avec une note de 4,0 sur 4,3.

Il est de ces gens qui vous donnent des complexes… Plusieurs étaient invités mercredi dernier au Salon du recteur à une cérémonie destinée à leur rendre hommage. «Merci pour ce que vous faites, a dit Robert Lacroix en remettant un parchemin aux personnalités ou aux représentants des huit projets retenus pour le concours Forces UdeM, qui vise à souligner les projets parascolaires remarquables. L’Université de Montréal est fière de ce que vous accomplissez pour votre monde, sur le plan humanitaire, au-delà de vos études.»

En plus de Mmes Chrabieh et Desjardins, Catherine Jobin (retenue à l’étranger) représentera l’UdeM dans la catégorie «personnalités» au concours national de Forces avenir, dont les résultats seront dévoilés le 8 octobre à Québec. Finissante en médecine dentaire, Marie-Claude Desjardins y sera aussi afin de représenter le projet Santé dentaire et jeunes de la rue.

Soigner la dentition des jeunes de la rue

Depuis trois ans, quatre étudiants en médecine dentaire, encadrés par leur professeur, Denys Ruel, offrent une demi-journée par semaine de consultation au CLSC du Faubourg, à l’angle des rues Sanguinet et Sainte-Catherine. «Au début, l’intervention se limitait à des activités préventives: distribution de brosses à dents et dentifrice, sensibilisation à une bonne hygiène buccale, etc. Depuis quelques mois, nous avons donné une nouvelle dimension au projet en offrant des soins plus complets», explique Marie-Claude Desjardins. Des subventions et dons privés ont permis l’achat de deux fauteuils de dentiste et d’un équipement adéquat, ce qui permet aux apprentis dentistes de procéder à des obturations, nettoyages et traitements de canal.

Une demi-douzaine de jeunes itinérants, chaque semaine, sont ainsi examinés et soignés par des étudiants que supervise un dentiste. Les services sont gratuits. «L’engagement des étudiants nous a permis d’élargir l’éventail des services que nous assurons auprès des jeunes de la rue. Notre équipe comptait déjà des infirmiers, médecins et psychologues. Il manquait des dentistes», révèle à Forum la directrice du CLSC, Laurence Barraud.

«Aucune raison ne justifie que les gens moins bien nantis souffrent davantage», estime Marie-Claude Desjardins. Les autres étudiants du groupe – Peter Zahi Tawil, David Lalande et Hugh Boyle – étaient présents à la cérémonie pour recevoir leur parchemin, accompagné d’un chèque de 750 $.

Les gagnants de la catégorie «personnalités» reçoivent quant à eux 1000 $.

Les projets maison

D’autres projets ont retenu l’attention du jury. Parmi eux, on trouve le tam-tam en jeans (catégorie «environnement»). Pierre Luc Lalonde, étudiant en design industriel, a mis au point une caisse de résonance à partir de jeans destinés au dépotoir. Cette caisse constitue en fait la partie principale d’un instrument de musique de sa conception.

Dans la catégorie «entraide, paix et justice», 13 étudiants en psychologie se sont rendus dans un orphelinat du Pérou afin de «mettre en pratique leur capacité d’écoute et d’intervention et d’offrir un soutien moral et psychologique». Ils ont dû apprendre à se débrouiller pour arriver à leurs fins, et cela impliquait l’apprentissage de l’espagnol.

Un autre projet (catégorie «santé, communications et éducation») a mené un groupe d’étudiants au Cameroun pour constituer, en partenariat avec des étudiants de là-bas, une assemblée législative fictive. Les étudiants ont présenté et débattu des projets de loi sur des thèmes tels la santé, l’éducation, les droits de la femme, la bonne gouvernance et la démocratie.

Dans la catégorie «arts, lettres et culture», des étudiants au doctorat en littérature comparée ont créé la revue électronique Post-Scriptum.org en octobre 2002. La revue s’adresse aux étudiants et chercheurs de plusieurs disciplines: littérature française, québécoise, canadienne, allemande et sud-américaine, histoire de l’art, études cinématographiques, culturelles et féministes. Elle fournit aux étudiants et chercheurs un forum international et interdisciplinaire.

Mathieu-Robert Sauvé



 
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