Édition du 6 octobre 2003 / volume 38, numéro 7
 
  Le savoir en ligne
Érudit figure parmi les meilleurs outils d’information numériques de l’Amérique du Nord.

Plus de 400 000 documents sont consultés chaque mois sur le site d’Érudit.

En un clic de souris à l’adresse électronique <www.erudit.org>, on peut accéder gratuitement à plus de 8000 articles de revues savantes, prendre connaissance du contenu de livres ou encore consulter des thèses et des prépublications. Érudit (pour «édition de revues universitaires et diffusion sur inforoute») a pour mission de promouvoir la recherche universitaire et de diffuser ses résultats. Ce projet unique au Canada vient d’être primé dans la catégorie «nouveau produit» par la revue américaine The Charleston Advisor parmi les meilleurs outils d’information numériques de l’Amérique du Nord.

«Depuis que nous avons lancé le site, il y a un an, plus de 400 000 documents sont consultés en moyenne chaque mois, affirme Guylaine Beaudry, directrice du traitement de l’information à la Direction générale des technologies de l’information et de la communication (DGTIC). Pas mal pour un portail où l’on ne rencontre pas un seul mot d’anglais dans l’interface!»

Avec Gérard Boismenu, directeur scientifique aux Presses de l’UdeM (PUM) jusqu’en juin 2002 et maintenant directeur du Département de science politique, Mme Beaudry a représenté l’Université dans la conception de ce projet qui unit trois universités québécoises. Le consortium regroupe l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal.

«Internet incite au travail en réseau, souligne Guylaine Beaudry. Aussi, même si les établissements universitaires ont plutôt tendance à se faire concurrence, notre collaboration depuis trois ans est exemplaire.»

Création d’un réseau francophone

La première génération d’Érudit est née en 1997 sous l’impulsion du ministère de l’Industrie du Canada, le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, l’Université de Montréal et ses presses. Un an plus tard, grâce à un financement du Fonds pour la formation des chercheurs et l’aide à la recherche, une plateforme apte à accueillir une dizaine de revues québécoises est élaborée aux PUM.

Leur succès mène à l’association interuniversitaire que l’on connaît aujourd’hui et à la publication dans une interface commune de documents variés. C’est ainsi que voit le jour en 2002 la deuxième génération d’Érudit.

Désormais, en plus des quelque 50 revues savantes accessibles en ligne, les usagers peuvent consulter des livres, des thèses et des prépublications (par exemple des textes de conférences, des notes de recherche ou encore des articles non arbitrés par les pairs). Ce fonds inclut autant des archives ayant fait l’objet d’une numérisation rétrospective que des articles récemment parus.

«La particularité du site est sa diffusion des résultats de la recherche universitaire sous toutes ses formes. Ce concept d’information est totalement novateur, soutient Mme Beaudry. Grâce à une base d’information composée de divers corpus de textes, on peut effectuer des recherches précises par sujets, par auteurs ou par titres; la recherche par types de documents ne suffit plus aujourd’hui.»

Pour l’instant, le site d’Érudit regroupe en un seul lieu une grande part des travaux produits au Québec. Les concepteurs comptent bien développer davantage leur portail. Dès janvier 2004, par exemple, les usagers auront accès à des traductions du site en anglais et en espagnol. Par ailleurs, la mise en place du serveur D-Space, prévue également pour le début de la nouvelle année, permettra aux chercheurs de déposer eux-mêmes leurs prépublications.

Mais le prochain grand défi du consortium sera la création

d’un réseau francophone, confie Mme Beaudry. «L’Université de Lyon-II a déjà importé le prototype de production d’Érudit. Le ministère de l’Éducation nationale français entend aussi utiliser ce modèle pour son portail de diffusion des publications scientifiques», fait-elle valoir. Bref, il s’agit d’une avancée dans la première étape d’un réseau accessible au sein de la francophonie. Les premiers ministres Jean-Pierre Raffarin et Jean Charest se sont d’ailleurs réjouis de cette collaboration au moment de leur rencontre annuelle, au printemps dernier.

Un virage qui tarde

«Il y a encore beaucoup de travail à accomplir», admet la directrice du traitement de l’information. Par exemple, l’opération de mise en place du système de diffusion électronique des travaux de troisième cycle n’est pas encore au point. En ce moment, seulement 82 thèses peuvent être lues sur le site d’Érudit. Et la plupart de ces recherches ont été mises en ligne à l’occasion du projet pilote, élaboré en 1999!

«Il a fallu modifier les pratiques déjà en vigueur afin d’assurer l’accessibilité aux documents sur plusieurs décennies en plus de voir à la création d’une chaîne de gestion des thèses publiées sous forme numérique, explique Mme Beaudry. Vous savez, il ne s’agit pas de simplement prendre la copie papier et de la mettre sur Internet. La version électronique d’une thèse peut inclure des extraits sonores, des animations et même des séquences vidéo.»

L’équipe de Mme Beaudry passe donc beaucoup de temps à informer les doctorants de ce nouveau mode de diffusion et des services disponibles à l’Université pour leur faciliter la tâche. Des ateliers de formation donnés en collaboration par la DGTIC, la Faculté des études supérieures et les bibliothèques sont également offerts aux étudiants de 3e cycle. «Ces ateliers connaissent une grande popularité, déclare Mme Beaudry. Les chercheurs veulent diffuser sur le Web.»

L’Université de Montréal est l’une des trois universités du Canada (les deux autres sont l’Université Laval et l’Université de Waterloo, en Ontario) à rendre possible le dépôt sur support électronique des thèses de ses étudiants.

Dominique Nancy



 
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