Le pénis est composé de trois cylindres: les deux corps caverneux et le corps spongieux. Au moment d’une érection normale provoquée par une excitation sexuelle, les corps caverneux se gorgent de sang et donnent sa rigidité au pénis. Un trouble érectile survient lorsqu’une stimulation sexuelle ne permet pas d’obtenir ou de maintenir une érection satisfaisante. Certains médicaments aux propriétés vasodilatatrices dans la région des corps caverneux peuvent alors jouer un rôle pour atténuer ou surmonter le problème.

Le citrate de sildénafil, mieux connu sous le nom de Viagra, est un vasodilatateur très efficace et son action s’exerce principalement sur les corps caverneux. Sous l’effet du monoxyde d’azote, qui augmente la concentration de guanoside monophosphate cyclique, les muscles de ces corps caverneux se relâchent, ce qui favorise l’afflux sanguin. Mais une stimulation sexuelle est nécessaire pour rendre le Viagra efficace.

«Les médicaments ne règlent pas les pannes de désir, qui sont à l’origine de plusieurs problèmes de dysfonctionnement érectile», explique le Dr Luc Valiquette, de l’hôpital Saint-Luc du CHUM. Professeur à la Faculté de médecine, il aime bien dire à ses patients que l’érection est un «phénomène vasculaire contrôlé par le système nerveux, qui survient dans un climat hormonal et dans un contexte psychologique». Il insiste donc sur le caractère multifactoriel de ce phénomène.

Le Dr Valiquette est bien placé pour connaître l’évolution du traitement médical du dysfonctionnement érectile puisqu’il s’est spécialisé aux États-Unis dans la technique chirurgicale de mise en place de prothèses péniennes. Cette technique a été délogée par les injections intracaverneuses de substances vasoactives vers la fin des années 80, et les injections ont depuis été remplacées par le Viagra.

Mathieu-Robert Sauvé