Édition du 3 novembre 2003 / volume 38, numéro 10
 
  Saison faste pour les PUM
La maison d’édition célèbre l’attribution de deux prix littéraires.

Antoine Del Busso, directeur des PUM

C’est par une grande fête que les Presses de l’Université de Montréal (PUM) ont souligné, le 28 octobre, «leur nouvelle cuvée de livres et de revues» ainsi que l’attribution de deux prix prestigieux à deux d’entre eux.

Côté publications, c’est une année faste pour les PUM, qui ont mis à l’honneur en cette occasion 23 nouveaux ouvrages et 6 revues. Antoine Del Busso, le directeur des PUM, s’est réjoui de cette abondance et a dit vouloir poursuivre dans cette voie.

Quelque 200 invités se sont présentés au hall d’honneur du Pavillon principal et ont notamment assisté à la remise de deux prix littéraires: le prix Jean-Éthier-Blais, de la Fondation Lionel-Groulx, et le Prix de la revue Études françaises. Le premier a été remporté par Yvette Francoli, professeure en littératures francophones au Collège de Sherbrooke, pour son ouvrage Les essais critiques de Louis Dantin et l’autre par Pierre Vadeboncœur pour Le pas de l’aventurier, un essai sur Rimbaud et plus précisément sur la rupture du poète avec toute activité littéraire (voir l’article consacré à l’auteur dans l’édition de Forum du 29 septembre dernier).

Le professeur Pierre Nepveu, du Département d’études françaises, qui dirigeait jusqu’à tout récemment la revue Études françaises, a remis le prix à M. Vadeboncœur en rappelant le caractère particulier de cet honneur: le livre primé ne préexiste pas au prix, lequel consiste en une commande faite à un auteur connu. «Ce prix est un acte de confiance. Et notre confiance n’a certainement pas été déçue avec le livre de Pierre Vadeboncœur », a commenté M. Nepveu.

Quant à l’autre livre primé, Les essais critiques de Louis Dantin, il a été publié en 2002 dans la plus prestigieuse collection des PUM, la Bibliothèque du Nouveau Monde, sorte de «Pléiade du Québec». Les membres du jury se sont dits impressionnés par la recherche «ample et minutieuse» de Mme Francoli. «Les questions qu’elle pose sont passionnantes, notamment en ce qui concerne la personnalité secrète et complexe de Dantin, sa vie rocambolesque et ses relations avec son célèbre protégé», Émile Nelligan. Dans son discours, Mme Francoli s’est déclarée contente qu’un peu de lumière commence enfin à être jetée sur l’œuvre du grand critique qu’a été Louis Dantin, personnage autour duquel s’était selon elle organisée une sorte de «conspiration du silence».

Dynamisme nouveau

Dans une allocution, le recteur Robert Lacroix a fait valoir que le visage des PUM a changé pour le mieux depuis quelques années. «Refonte graphique, multiplication des titres, diversification de leur catalogue: les PUM sont, en ce début de millénaire, le digne reflet des ambitions de notre université.» M. Lacroix a aussi salué le travail du directeur des Presses, qui depuis cinq ans a insufflé un dynamisme nouveau aux PUM. «Grâce à lui et à l’équipe qui l’entoure, nos presses constituent un modèle de collaboration féconde entre le monde de l’édition et celui de la recherche universitaire.»

M. Del Busso a pris la parole pour rappeler une des spécificités des PUM: «Les livres publiés sont passés par un processus d’évaluation des pairs», ce qui garantit un contenu scientifique fiable. Il en a profité pour souligner l’existence d’un comité scientifique des PUM placé sous la présidence de Benoît Melançon, professeur au Département d’études françaises. À Forum, M. Del Busso a confié que les Presses pourront poursuivre d’autant plus facilement leur essor qu’elles ont réglé un litige qui les opposait à un autre éditeur (ce dernier revendiquait des droits sur les livres déjà parus aux PUM). Ainsi, le nouveau «catalogue intégré des PUM», selon l’expression de M. Del Busso, regroupe plus de 360 titres. S’ajoutera bientôt à ces titres une collection sur les études asiatiques dirigée par Charles Le Blanc, lequel a codirigé la traduction du Huainan zi, ouvrage fondamental du taoïsme récemment paru dans la bibliothèque de la Pléiade.

Le gestionnaire note aussi que, même si les Presses, comme toutes les maisons d’édition universitaire, comptent principalement sur les subventions pour survivre, elles se donnent la mission de diffuser, et donc de vendre, le plus de livres possible. Les prix que remportent les livres des PUM aident sans doute à atteindre ce but. En 2002, par exemple, c’est un essai des Presses qui a remporté le Prix du Gouverneur général: Mark Twain et la parole noire, de Judith Lavoie. Aussi, Marie McAndrew avait gagné le prix Donner pour Immigration et diversité à l’école. Antoine Del Busso fait remarquer que, cette année, Thierry Hentsch, auteur de Raconter et mourir, est en nomination pour le Prix du Gouverneur général 2003 dans la catégorie des essais. Selon le directeur des PUM, M. Hentsch a de bonnes chances de l’emporter.

Les Presses de l’Université de Montréal ont été fondées en 1962 par l’UdeM, à qui elles appartiennent toujours. En 1998, leur administration a été confiée aux Éditions Fides, une des plus importantes maisons d’édition du Québec.

Antoine Robitaille



 
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