Édition du 10 novembre 2003 / volume 38, numéro 10
 
  Catastrophe financière évitée… pour l’instant!
Une épée de Damoclès menace le budget de 2004-2005.

Robert Lacroix

La Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ) a réussi à stabiliser la situation financière de l’année courante en concluant une entente technique avec le ministre de l’Éducation, Pierre Reid.

Rappelons qu’à la fin de l’été dernier le gouvernement du Québec annonçait des compressions de 53 M$ dans le financement des universités pour l’année en cours, ou plus précisément pour la seconde moitié qui reste. Pour l’Université de Montréal, ces compressions représentent un manque à gagner de 9 à 10 M$.

«Annoncer pareilles réductions sur des budgets déjà établis et juste avant une commission parlementaire qui étudiera la question en janvier, ce n’était pas approprié», a déclaré le recteur de l’UdeM et président de la CREPUQ, Robert Lacroix, à la séance du 3 novembre de l’Assemblée universitaire.

Le recteur a informé les membres de l’Assemblée qu’une entente convenue avec le ministre de l’Éducation permettait de sauver les meubles: les compressions seront effectuées, mais le ministre Reid s’engage à hausser sa contribution financière d’une somme équivalente à ces compressions à la suite de la commission parlementaire sur le financement des universités.

«Si la commission parlementaire n’aboutissait pas à un réinvestissement dans les universités et si la situation ne se dénoue pas, l’année 2004-2005 sera catastrophique, a déclaré le recteur. Au mieux ce sera le statu quo, au pire il faudra s’attendre à de nouvelles réductions.»

La situation est extrêmement difficile pour les universités puisque les conclusions de la commission parlementaire ne seront connues, dans le meilleur des cas, qu’à la fin février alors que les prévisions budgétaires sont habituellement établies en janvier.

Pour le recteur, l’incertitude oblige les universités à accroître d’autant leur pression sur le gouvernement afin d’éviter le déjà-vu dramatique de la fin des années 90.

Robert Lacroix a également rappelé que le gouvernement n’avait promis qu’un maigre réinvestissement de 60 M$ dans les universités au cours de son mandat, quand le manque à gagner se chiffre à 375 M$ par année.

L’UdeM bonne deuxième

Sur un sujet plus encourageant, le recteur a indiqué que l’Université de Montréal occupait encore cette année la deuxième place au classement des universités canadiennes pour l’importance des subventions de recherche.

Elle occupe aussi le deuxième rang lorsque les montants des subventions sont répartis au prorata du nombre de chercheurs. L’année dernière, elle occupait la première position sous cette rubrique, mais ce recul n’inquiète pas le recteur, qui a souligné qu’un faible écart séparait, cette année et l’an passé, l’UdeM de l’Université McGill, qui est maintenant passée au premier rang (voir dans les Actualités).

Études internationales et inconduite scientifique

À la même séance de l’Assemblée universitaire, les membres ont adopté une recommandation du Comité de la planification visant la création d’un centre d’études et de recherches internationales. L’implantation d’un tel centre de recherche s’inscrit dans la politique sur l’orientation internationale, déjà approuvée par l’Université.

«Sa mission sera d’élaborer des activités d’enseignement et de recherche sur les problématiques internationales dans un contexte de mondialisation culturelle, politique et économique afin de former une main-d’œuvre hautement qualifiée dans le domaine des études internationales», a précisé le vice-recteur à la planification et aux relations internationales, François Duchesneau.

Le centre devrait organiser ses premières activités dès le trimestre prochain et atteindre sa vitesse de croisière au trimestre d’automne 2004.

Les membres de l’Assemblée ont en outre adopté un code de procédure à suivre en cas d’allégation d’inconduite scientifique de la part de chercheurs recevant des subventions d’organismes gouvernementaux américains.

Cet ensemble de règles vise à répondre aux exigences du gouvernement américain, qui a établi, à l’endroit des bénéficiaires de ses subventions, des lignes directrices pour traiter les éventuels cas d’inconduite scientifique. Les directives concernent notamment les chercheurs financés par les National Institutes of Health et la National Science Foundation. La procédure instaurée vient compléter la Politique sur la probité intellectuelle, déjà adoptée par l’UdeM et qui satisfait aux exigences des organismes subventionnaires canadiens en pareil cas.

Daniel Baril



 
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