Édition du 17 novembre 2003 / volume 38, numéro 12
 
  Pour une formation commune en petite enfance
Un nouveau programme en petite enfance intégré à l’hôpital Sainte-Justine.

Julie Gosselin et Catherine Fouron, respectivement responsable du programme de deuxième cycle en petite enfance et agente de développement.

Même si tous les spécialistes qui interviennent auprès des enfants ont le souci du bien-être des tout-petits, ils ne parlent pas toujours le même langage et ne connaissent pas forcément les approches liées aux autres disciplines. Les parents en sont parfois désorientés, sans compter que la qualité des services et des soins peut s’en ressentir.

C’est pour remédier à ce vice systémique que le ministère de la Santé et des Services sociaux annonçait récemment que le réseau de la santé allait adopter un «modèle intégré des services», c’est-à-dire assurer une continuité entre les services offerts par les différents établissements du réseau, soit les CLSC, les hôpitaux, les centres de réadaptation et les centres de la petite enfance.

L’Université de Montréal n’a toutefois pas attendu cette annonce pour mettre en place des programmes de formation en petite enfance intégrés au réseau de la santé et conçus selon une approche intersectorielle. Le dernier-né est un microprogramme interdisciplinaire de deuxième cycle relevant de la Faculté des études supérieures.

«Nous avons été proactifs, affirme Julie Gosselin, professeure à l’École de réadaptation et responsable de ce programme. En permettant aux spécialistes de se familiariser avec les autres disciplines, l’approche intersectorielle et intégrée est la solution de plusieurs problèmes du réseau de la santé.»

La professeure cite notamment l’exemple de parents d’enfants handicapés qui doivent chercher eux-mêmes le spécialiste approprié et qui sont parfois mal conseillés. La formation interdisciplinaire permet d’abattre les cloisons entre les spécialités, ce qui facilite le dépistage précoce des problèmes de développement ainsi qu’une action concertée de la part des divers intervenants.

Ouvert depuis un an maintenant, le microprogramme s’adresse à ceux qui interviennent auprès d’enfants de zéro à six ans et qui possèdent une formation de premier cycle dans l’une ou l’autre des disciplines de la santé, que ce soit la médecine, la psychologie, la psychopédagogie, l’ergonomie, l’orthophonie, la physiologie, les sciences infirmières ou encore le service social.

Il comprend deux cheminements, soit une formation brève conduisant à une attestation d’études et une formation spécialisée menant à un diplôme d’études supérieures spécialisées. Comme le programme s’adresse à des intervenants déjà dans le milieu, les cours sont donnés le soir et les fins de semaine.

Intégré à Sainte-Justine

«L’originalité du programme est d’être intégré à l’hôpital Sainte-Justine, le seul centre hospitalier universitaire mère-enfant du Québec, souligne Julie Gosselin. Ce sont donc des cliniciens qui donnent la formation théorique et les étudiants sont présents en clinique, où ils participent à l’évaluation des cas.»

Les étudiants doivent également réaliser un projet d’intégration lié à un cas réel afin de contribuer à la résolution d’un problème soumis à l’attention des intervenants du milieu.

Le programme en petite enfance organise par ailleurs chaque année un colloque sur la problématique particulière de ce secteur d’intervention. «Le colloque s’adresse non seulement aux étudiants du programme mais aussi aux autres intervenants du milieu, précise Mme Gosselin. Il réunit des conférenciers internationaux chevronnés et permet des discussions enrichissantes entre les spécialistes des divers domaines liés à la petite enfance.»

Le colloque de 2004 aura lieu en avril et portera sur l’intégration des services aux prématurés. On y traitera notamment de neurologie du développement.

Soulignons qu’il existe en outre un certificat de premier cycle en petite enfance (Petite enfance et famille: intervention précoce) donné par la Faculté de l’éducation permanente. S’adressant aux éducateurs du milieu communautaire ou des services de garde, ce programme a été le premier du genre à être offert au Québec et a remporté, en 2001, le prix d’excellence de l’Association des universités canadiennes en éducation permanente. Son succès a ouvert la voie au microprogramme de deuxième cycle.

Daniel Baril



 
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