Édition du 17 novembre 2003 / volume 38, numéro 12
 
  Vient de paraître
Histologie buccale - Les règles de l’individualité contemporaine - Le pays dont je rêve - La SST - Construire le savoir musical

Histologie buccale: l’ultime et incontournable référence

La sixième édition du livre intitulé Ten Cate’s Oral Histology a été entièrement mise à jour. À la fine pointe des connaissances, cette récente parution foisonne d’informations détaillées sur l’évolution de la recherche en histologie buccale de même que sur la structure et la fonction des dents et des tissus environnants. Ce livre contient des centaines de nouvelles images de haute qualité, des illustrations et des micrographies dont plusieurs en couleurs. Les étudiants et les praticiens trouveront dans cet ouvrage unique des renseignements en abondance.

Le nouveau rédacteur et auteur du livre, le professeur Antonio Nanci, dont les nombreuses années d’expérience dans le domaine établissent la crédibilité, propose ici une approche facile et sans prétention. Le contenu a été restructuré selon une séquence logique facilitant la lecture. Le rédacteur y intègre les concepts récents en biologie cellulaire, favorisant ainsi une meilleure compréhension de la biologie buccale. Des encarts placés stratégiquement tout au long du texte offrent un aperçu de la recherche courante et des tendances émergentes. Ces insertions ouvrent la porte aux discussions de groupe en plus d’offrir de nouvelles avenues de recherche.

L’inclusion d’un cédérom facilite la visualisation des structures et des mécanismes décrits. En plus de contenir la collection électronique de toutes les figures du livre, le cédérom comprend 150 microphotographies couleur et 100 images interactives qui permettent à l’étudiant de reconnaître et de nommer certaines structures.

Grâce à l’approche adoptée par l’auteur, les étudiants du premier cycle et ceux des cycles supérieurs pourront couvrir la matière de manière exhaustive, chacun y trouvant son compte. Le développement remarquable des connaissances sur les structures buccales au cours de la dernière décennie aura, d’ici peu, des répercussions sur l’apprentissage des dentistes de même que sur les plans de traitement des patients. À souligner, le livre a été assemblé de façon à sensibiliser l’étudiant à l’utilisation éventuelle d’approches biologiques en clinique.

Antonio Nanci est professeur et vice-doyen à la Faculté de médecine dentaire de l’UdeM.

Antonio Nanci, Ten Cate’s Oral Histology: Development, Structure, and Function, 6e édition, Mosby, 2003.

 

Les règles de l’individualité contemporaine: santé mentale et société

Le champ de la santé mentale ne semble plus avoir de limites: de la prévention du suicide à la promotion du bonheur en passant par le combat contre le stress dans la vie quotidienne, toute situation sociale est susceptible de devenir objet d’intervention. Les individus, la famille, le couple, l’école, l’État, l’entreprise, voire ce qu’on appelle la «communauté», ont de plus en plus recours aux interventions psychosociales. Il s’agit ainsi de pallier des dysfonctionnements ou, mieux encore, de produire des comportements désignés aujourd’hui comme adaptés plutôt que normaux. Comment expliquer la diffusion extraordinaire des interventions en santé mentale au-delà du contexte clinique? Quelles sont les tendances dominantes? Quel est le visage actuel de l’individu en bonne santé mentale?

Les nouvelles règles de la santé mentale sont indissociables des profondes transformations de la normativité sociale dont les sociétés libérales ont été le théâtre au cours des 30 dernières années. La société québécoise, au carrefour des modalités nord-américaine et française d’intervention sociale, apparaît comme un terrain privilégié d’observation de ce que recouvre aujourd’hui le terme «individu» en Occident.

Marcelo Otero est chercheur au Groupe de recherche sur les aspects sociaux de la santé et de la prévention.

Marcelo Otero, Les règles de l’individualité contemporaine: santé mentale et société, Les Presses de l’Université Laval, 2003, 336 p., 30 $.

 

Le pays dont je rêve: regard d’un éthicien sur la politique

«Les cyniques affirment qu’il n’y a pas d’éthique en politique. Seules règnent la poursuite de l’intérêt personnel, la soif du pouvoir, la soumission à l’économique et, notamment, aux entreprises multinationales. Pourtant, peut-on faire de la politique sans un minimum de projet de société? Peut-on se lancer en politique sans volonté de changer quelque chose, d’améliorer le bien-être des personnes, la qualité des institutions, pour qu’il y ait plus d’égalité, de justice, d’équité, bref plus d’éthique?»

Écrit par un spécialiste de l’éthique, ce volume ne s’avère nullement un livre savant qui prétendrait à l’exhaustivité. Il constitue plutôt une sorte de vision politique d’un citoyen ordinaire. Il s’adresse aux citoyennes et citoyens qui voudraient faire une visite guidée en sa compagnie.

Une cinquantaine de sujets d’actualité y sont abordés autour de quatre grands thèmes: la démocratie, la social-démocratie, le système politique et les rapports intercommunautaires. Au fil des pages se succèdent donc des questions comme le scrutin proportionnel, la carte électorale, les élections statutaires, la fonction de premier ministre, le rôle des élus, la carte d’identité, les chartes des droits et libertés; le libre-échange, les investissements éthiques, le développement social, l’équité salariale, l’allocation universelle; la souveraineté, un nouveau Canada à cinq, le partage des pouvoirs, le nationalisme québécois, le nationalisme canadien; le laïcisme, le racisme, l’antisémitisme et la reconnaissance autochtone.

Guy Durand est professeur émérite de l’UdeM.

Guy Durand, Le pays dont je rêve: regard d’un éthicien sur la politique, Montréal, Éditions Fides, 2003, 24,95 $.

 

La SST: un système détourné de sa mission

Ce livre traite des dangers du travail qui constituent autant de menaces pour notre sécurité et notre santé physique et mentale. Son auteur est convaincu qu’il est possible d’agir sur les causes profondes des lésions professionnelles avant qu’elles se répercutent en morbidité navrante, regrettable et coûteuse pour tous.

Conçu et écrit pour être compris de tout lecteur intéressé par les questions de SST, cet ouvrage s’adresse aux travailleuses et travailleurs qui font carrière en SST ou pour qui la SST est une préoccupation majeure dans leur activité professionnelle. Il s’adresse également aux personnes qui entreprennent des études ou des formations pratiques en vue de faire de la SST un élément important de leur carrière. Ce livre s’adresse enfin et, de façon toute particulière, aux praticiens et professionnels de toutes origines qui auraient oublié le sens premier et les valeurs humaines fondamentales sur lesquels reposent le régime et les pratiques de SST.

L’originalité de cet essai est de présenter une analyse du système de la SST fondée à la fois sur des faits établis par des chercheurs et sur des théories récentes découlant d’une toute nouvelle discipline, la science du danger. Une telle démarche permet de sensibiliser le lecteur aux avantages d’une approche systémique de la SST ainsi qu’aux conséquences dramatiques d’une vision morcelée, d’une pratique au cas par cas, sans véritable dynamique d’interaction avec l’environnement social et scientifique.

Dans le but de dégager les fondements du système de la SST à partir des faits scientifiquement établis, la première partie de l’ouvrage comporte de nombreux exemples de drames humains et de catastrophes technologiques dont l’envergure et les conséquences ont été reconnues par les historiens pour avoir constitué les temps forts de l’histoire de la SST comme de l’histoire de la société. Ainsi, la compréhension des fondements historiques, culturels et scientifiques permet de situer la SST en tant que nouveau champ professionnel dans le prolongement des luttes historiques et des grandes enquêtes qui ont marqué l’amélioration des conditions de santé et de sécurité du travail.

La seconde partie du livre nous entraîne au cœur de la problématique des sciences du danger appliquées au travail. On y découvre qu’en matière d’accidents du travail une part du problème est maîtrisée, mais qu’il

reste beaucoup à faire, particulièrement au regard des lésions les plus graves. En matière de maladies professionnelles, les estimations des scientifiques font porter un doute sérieux sur l’efficience globale de la CSST quant à la reconnaissance et, par conséquent, à l’indemnisation de ces lésions. En matière de santé mentale, on découvre une situation en voie de s’aggraver, jusqu’à devenir une véritable épidémie.

En conclusion, des pistes de solution sont ébauchées pour améliorer ou transformer le système dans la mesure où il n’est plus en état, dans sa gestion actuelle, d’assumer les rôles de prévention et de promotion qui lui ont été dévolus.

Florian Ouellet est chargé de cours à la Faculté de l’éducation permanente.

Florian Ouellet, La SST: un système détourné de sa mission, Montréal, Groupe de communication Sansectra et Impact, 2003, 44,95 $.

 

Construire le savoir musical: enjeux épistémologiques, esthétiques et sociaux

Comment se construisent les savoirs musicologique et ethnomusicologique? À partir de quelles sources et quelle lecture en fait-on? Guidées par ces questions, les auteures ont jugé nécessaire de porter un regard croisé sur la procédure d’édification du savoir des deux disciplines, d’autant plus que le phénomène musical est aujourd’hui éclaté tant dans ses lieux d’énonciation (formes ou modalités d’expression) que dans ses modalités de transmission et de réception. S’intéresser non seulement à la musique elle-même mais aussi à ceux qui la font et qui l’écoutent, c’est considérer la musique à la fois comme un objet et comme une pratique, voire un enjeu.

Un regard historique critique de l’ethnomusicologie et de la musicologie laisse entrevoir que, pour bon nombre de chercheurs, la compréhension du savoir musical s’est édifiée en grande partie, pour ne pas dire presque

exclusivement, sur le monde cognitif et formel. Il apparaît tout aussi important, désormais, de poser la question de l’affect, de l’émotion dans la construction des savoirs, dimensions qu’on a trop souvent gommées au profit d’un regard rationnel axé largement sur la recherche des systèmes et des structures, des règles et des procédés de composition. Comment alors intégrer dans une approche dynamique le champ des valeurs et celui du savoir musical proprement dit, ou, si l’on veut, comment concilier le cognitif et le sensible, l’individuel et le collectif? Tels sont les axes majeurs abordés dans cet ouvrage collectif.

Monique Desroches est professeure titulaire à la Faculté de musique et Ghyslaine Guertin est professeure associée à cette même faculté de l’Université de Montréal.

Sous la direction de Monique Desroches et Ghyslaine Guertin, Construire le savoir musical: enjeux épistémologiques, esthétiques et sociaux, coll. Logiques sociales, Paris, L’Harmattan, 2003.



 
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