Édition du 24 novembre 2003 / volume 38, numéro 13
 
  Découverte d’un gène de défense chez les plantes
La découverte de Darrell Desveaux lui vaut le prix de la meilleure thèse en sciences fondamentales et le titre de Grand Montréalais.

Le professeur Normand Brisson, qui a dirigé la thèse de Darrell Desveaux, actuellement stagiaire postdoctoral à l’Université de la Caroline du Nord.

Un nouveau gène de défense chez les plantes a été découvert au laboratoire de Normand Brisson, professeur au Département de biochimie. Cette découverte résulte en partie des travaux de doctorat de Darrell Desveaux, qui a ainsi remporté le prix de la meilleure thèse de la Faculté des études supérieures en sciences fondamentales et appliquées ainsi que celui de l’Association des doyens des études supérieures au Québec.

L’Académie des Grands Montréalais récompensait également ses travaux en octobre dernier en lui décernant son prix d’excellence.

La découverte du jeune chercheur pourrait conduire à des applications intéressantes en agriculture puisque les protéines identifiées se retrouvent chez la plupart des plantes. M. Desveaux poursuit actuellement des recherches postdoctorales à l’Université de la Caroline du Nord.

Résistance au mildiou

Le gène et sa protéine ont d’abord été découverts chez la pomme de terre grâce à des travaux antérieurs du professeur Brisson. «Il s’agit d’un gène qui permet la résistance au mildiou et dont nous avons caractérisé la structure de la protéine, indique le professeur. En connaissant cette structure, nous pouvons prédire quel est le repliement de cette protéine dans les autres plantes, le repliement déterminant son activité.»

Arabidopsis thaliana

Le directeur et son étudiant ont ensuite cherché à savoir si le gène en question se rencontrait chez Arabidopsis thaliana, une plante de la famille du colza dont le génome est complètement séquencé. La connaissance du génome permet d’isoler un gène particulier, de le désactiver par mutation et d’observer s’il joue un rôle dans le mécanisme de défense en soumettant la plante à un agent pathogène.

Le gène s’y trouvait effectivement et les expériences sur des plants d’Arabidopsis dont on avait désactivé le gène ont montré qu’il exerçait bien une fonction protectrice contre les infections. Le gène a également été trouvé dans plusieurs autres plantes, dont le maïs, le riz et certains arbres. Il pourrait être repéré en fait chez la plupart des végétaux.

Les chercheurs ont par ailleurs constaté que certains plants mutés d’Arabidopsis présentaient une plus forte résistance à l’infection. Ceci s’explique par le fait que certaines mutations du gène peuvent mener à l’élaboration d’une protéine plus efficace.

Ce résultat a ainsi permis de désigner de façon plus précise les acides aminés déterminants dans l’activité d’un gène. «C’était prévisible même si nous ne l’avions pas prévu», reconnaît modestement Normand Brisson.

Le chercheur se réjouit également du fait que les mutations de résistance ont été obtenues par des méthodes couramment utilisées pour améliorer des plantes. Cela signifie que la mutation pourrait être introduite dans d’autres plantes sans déroger aux normes environnementales actuelles et sans recourir aux OGM.

Les travaux de Darrell Desveaux ont conduit à six publications dans des revues internationales majeures, dont Nature Structural Biology, Nature Biotechnology et Plant Cell.

Daniel Baril



 
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