Édition du 8 décembre 2003 / volume 38, numéro 15
 
  Capsule historique
Minuit chrétien ou... Il est né le divin enfant

«Minuit chrétien, c’est l’heure solennelle, où l’homme Dieu descendit jusqu’à nous…» Ce chant très caractéristique de la messe de minuit a résonné pendant presque 100 ans à l’Université de Montréal.

 Le Quartier latin, numéro de Noël 1926

Dès sa création, l’Université a signifié de façon très précise à la population montréalaise qu’elle était avant tout catholique et ensuite tournée vers la science. Sa devise, Fide splendet et scienta («Elle rayonne par la foi et la science»), a prévalu très longtemps.

Il faut dire que le menu de la vie religieuse dans la «paroisse» de l’Université de Montréal était copieux: trois messes quotidiennes étaient célébrées par les aumôniers dans la chapelle universitaire, ce qui permettait aux étudiants et aux professeurs d’allier la pratique religieuse à leur horaire toujours chargé. On y disait aussi deux messes dominicales et, une fois l’an, une messe spéciale pour le saint patron de chacune des facultés, sans oublier les messes du premier vendredi du mois et les offices de la Semaine sainte. Au total, 500 messes et 5000 communions étaient offertes à la communauté universitaire.

En plus des messes, la vie religieuse incluait la prédication quotidienne, les activités organisées par l’Action et les cours de préparation au mariage. Au plus fort de cette époque, quatre aumôniers étaient présents quotidiennement sur le campus pour répondre à la demande.

 Le Quartier latin, numéro de Noël 1932

En 1925, Le Quartier latin produit un numéro spécial consacré à Noël et témoignant de l’importance de cette fête. Des lettres au père Noël de même que des textes poétiques sont publiés dans ce numéro, certains par de futurs écrivains, Jean Bruchési et Albert Lozeau. Dans ce même numéro, l’aumônier décrit son rêve de voir s’ériger une maison des étudiants, qui se concrétisera «avec la grâce d’en haut».

Deux Noëls sont empreints de tristesse: celui de 1930, qui fait suite au krach boursier de 1929, et celui de 1944, alors que fait rage la Deuxième Guerre mondiale. «En quelque 20 ans, nous en sommes à notre sixième Noël de guerre, écrit Charles Lussier, alors président de l’Association générale des étudiants de l’Université de Montréal. Au centre des pires calamités, la naissance de l’enfant Dieu apporte le message d’espérance pure.»

En 1945, quelque 1400 personnes assistent à la messe de minuit dans l’auditorium K-500 du Pavillon principal (aujourd’hui la salle Ernest-Cormier). Une célébration qui deviendra annuelle et qui sera même précédée d’une pièce de théâtre sur la nativité.

 Le Quartier latin, numéro de Noël 1934

En 1967, l’Université obtient sa troisième charte, qui lui confère un statut laïque. Depuis 1965, le recteur est nommé parmi les laïques, une première dans l’histoire de l’établissement. Cette année-là, dans Le Quartier latin, les premiers signes de la sympathie aux idées communistes se manifestent. Les vœux de Noël se lisent comme suit: «Joyeux Noël et le paradis rouge à la fin de l’année.»

Autres temps, autres mœurs, le numéro de décembre 1968 du journal des étudiants raconte l’histoire de Jésus et de son père, Joseph, «un bon communiste». Jésus y est présenté comme un «anarchiste exécuté en 33».

À l’aube du 21e siècle et malgré une pratique religieuse qui ne ressemble plus à celle des débuts de l’Université, les étudiants apprécient toujours se faire souhaiter du succès dans leurs études!

«Il est né le divin enfant…»

Source

Plante, Denis. «La paroisse universitaire célèbre la nativité», Forum, vol. 35, no 15, 11 décembre 2000.

 

D I V I S I O N   D E S   A R C H I V E S

( www.archiv.umontreal.ca )



 
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