Édition du 12 janvier 2004 / volume 38, numéro 16
 
  André Bouchard à la commission sur les forêts
Le commissaire est enchanté de se jeter à l'eau

André Bouchard

Le directeur de l’Institut de recherche en biologie végétale, André Bouchard, est l’une des six personnes nommées par le ministre délégué à la Forêt, à la Faune et aux Parcs, Pierre Corbeil, pour former la Commission d’étude sur la gestion de la forêt publique québécoise. Cette commission indépendante, qui se déplacera d’un bout à l’autre du Québec, déposera son rapport en décembre 2004, après avoir étudié «de façon approfondie le régime forestier québécois et l’évolution de l’état de nos forêts publiques», selon les mots du ministre.

Pour le professeur du Département de sciences biologiques, cette commission a un défi majeur à relever et c’est avec plaisir qu’il a accepté l’invitation du ministre. «Au cours des dernières années, le Québec a étudié deux enjeux majeurs liés à l’environnement: la politique de l’eau et la production porcine. Pour moi, la gestion de la forêt est le troisième grand thème auquel il fallait s’attaquer.»

C’est en gardant à l’esprit une perspective de développement durable que M. Bouchard entend se consacrer à sa tâche. Mais il ne sera pas le seul à avoir cette perspective en tête. «J’aurais refusé de participer à cette commission si j’avais été “l’écologiste de service”. La présence de plusieurs personnes reconnues pour leur sensibilité quant à la protection de l’environnement m’a rassuré.»

De plus, selon lui, le gouvernement a fait preuve de bonne foi en nommant une majorité d’universitaires au sein d’une commission chargée d’étudier la forêt publique, qui couvre 90 % du territoire. «Dans les universités, explique-t-il, on trouve une expertise remarquable, mais aussi une indépendance qui n’a pas de prix pour une commission comme celle-ci.»

Rappelons que la création de la Commission d’étude sur la gestion de la forêt publique québécoise a été annoncée à la suite d’un rapport dévastateur de la vérificatrice générale du Québec, Doris Paradis, en décembre 2002. Celle-ci dénonçait plusieurs lacunes dans la gestion des forêts publiques, notamment le fait que le ministère des Ressources naturelles, de la Faune et des Parcs était incapable de brosser un tableau complet de l’état des lieux.

Écologiste et vice-président de Sainte-Justine

S’il est un chercheur de renom (il a reçu notamment le prix Michel-Jurdant, de l’ACFAS, pour sa contribution aux sciences de l’environnement), André Bouchard n’est toutefois pas du genre à s’isoler dans la tour d’ivoire de la recherche universitaire. Membre depuis plus de 10 ans du conseil d’administration de l’hôpital Sainte-Justine, il occupe depuis 1995 le poste de vice-président du centre hospitalier affilié à l’UdeM. De plus, il a été directeur du Jardin botanique de Montréal en 1994 et 1995.

Spécialiste de la flore laurentienne, il a mené plusieurs travaux à Terre-Neuve. Ses études sur la forêt précoloniale ont eu un certain retentissement dans les médias, notamment à l’émission Découverte, de Radio-Canada. Plus récemment, il déposait avec son collègue Jacques Brisson et un étudiant, Patrick Boivin, un rapport sur la valeur écologique exceptionnelle du campus de l’Université de Montréal (voir Forum du 27 octobre 2003).

La Commission d’étude sur la gestion de la forêt publique québécoise est présidée par Guy Coulombe, qui a successivement dirigé Hydro-Québec, la Sûreté du Québec et la Ville de Montréal. Les autres membres sont, de l’Université Laval, l’économiste Jean-Thomas Bernard, le biologiste Jean Huot et l’entomologiste Éric Bauce. Jules Arsenault, recteur de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, et Marie Anick Liboiron, directrice de la Forêt modèle du Bas-Saint-Laurent, complètent l’équipe de commissaires.

M.-R.S.



 
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