Édition du 19 janvier 2004 / volume 38, numéro 17
 
  Les programmes coopératifs en mathématiques: la «formation idéale»
La première cohorte a terminé sa formation en décembre

Christiane Rousseau

Réputée sur le plan de la théorie, la formation offerte par le Département de mathématiques et de statistique n’est pas pour autant coupée de la pratique. Ce département a en effet été le premier de la Faculté des arts et des sciences à proposer des programmes coopératifs de premier cycle en partenariat avec l’entreprise. Les premiers étudiants admis à ces programmes en 2000 ont terminé en décembre leur formation de trois ans et demi constituée entre autres de quatre stages en milieu de travail.

Cette première cohorte ne compte que trois diplômés, mais ceux-ci ont ouvert la voie à ce que Christiane Rousseau, professeure de mathématiques et coordonnatrice des stages, qualifie de formation idéale. «Les programmes coopératifs permettent au Département d’établir et de maintenir des liens avec l’industrie, ce qui représente un atout pour le placement de nos diplômés, souligne-t-elle. Ceux qui suivent ce cheminement bénéficient d’une formation théorique très poussée en plus d’acquérir une expérience en entreprise. C’est la formation idéale.»

Actuariat et statistique

Le Département offre un programme coopératif dans deux de ses disciplines, soit en actuariat (qui accueille plus de 65 % des étudiants du Département) et en statistique. N’entre toutefois pas qui veut dans les programmes coopératifs, car les admissions dans chacun d’eux sont limitées à 10 étudiants. Ceux-ci sont sélectionnés d’après leurs notes du premier trimestre et à partir d’une rencontre qui reproduit les conditions d’une entrevue en milieu de travail. Le Département s’engage à leur trouver au moins deux entreprises où ils pourront effectuer leurs quatre stages obligatoires.

Les programmes coopératifs sont par ailleurs exigeants puisqu’ils s’étalent sur un trimestre de plus que les programmes courants et comprennent des activités de formation durant les trimestres d’été. Les stagiaires doivent en outre faire un rapport oral de leur stage sur les lieux mêmes de leur travail et en présence du superviseur de stage.

Selon Mme Rousseau, de telles expériences constituent une très forte stimulation pour la réussite des études. «Ces étudiants sont plus actifs dans leur démarche d’apprentissage et savent aller chercher les outils dont ils ont besoin. En entreprise, l’actuaire est responsable à 100 % de son travail et il doit s’assurer par lui-même qu’il n’a pas commis d’erreurs. C’est ce que nous visons avec les programmes coopératifs.»

De plus, la participation aux stages – pas plus de deux dans la même entreprise – permet à l’étudiant de vérifier si ce type de travail lui convient. Comme les stages sont rémunérés, l’étudiant peut ainsi payer ses études en effectuant un travail directement lié à sa formation.

Le marché de l’emploi

Les stages en entreprise augmentent aussi l’empoyabilité de l’étudiant. Les trois premiers diplômés, deux en actuariat et un en statistique, ont été engagés dès l’été dernier par des employeurs qui les avaient reçus comme stagiaires.

En actuariat, les entreprises qui acceptent des stagiaires sont principalement des firmes de consultants et des compagnies d’assurances qui ont, entre autres, à gérer des fonds de pension de grandes sociétés ou des assurances collectives ou encore qui produisent des études sur des problématiques comme l’équité salariale ou la gestion du risque. Parmi ces entreprises, on remarque notamment Mercer, AON, Desjardins, AXA, le Bureau du surintendant des institutions financières, la CSST et la CSN.

Après une certaine crise de l’actuariat en 1993, le marché de l’emploi dans ce secteur a repris de la vigueur, surtout à la faveur des fusions d’entreprises, qui entraînent de nombreux défis de gestion d’assurances collectives ou de caisses de retraire, observe Christiane Rousseau.

Du côté de la statistique, les perspectives d’emploi sont également très bonnes partout où des analyses statistiques sont nécessaires dans le traitement des données, soit dans les établissements financiers, les entreprises de télédétection, les centres de recherche en santé, les groupes d’études de marché ou les firmes de contrôle de la qualité. Parmi celles qui reçoivent des stagiaires en statistique, on trouve l’IREQ, Statistique Canada et le ministère de la Famille et de l’Enfance.

Le champ d’études de la statistique au Département ne fait toutefois pas le plein d’étudiants. «Ce programme est méconnu dans les cégeps de même que la variété des débouchés qu’il offre, déplore Mme Rousseau. Les étudiants découvrent cette option une fois admis au Département, mais il est trop tard pour choisir le programme coopératif si plus d’un trimestre s’est écoulé.»

«C’est un problème sur lequel nous réfléchissons», indique la coordonnatrice.

Daniel Baril



 
Archives | Communiqués | Pour nous joindre | Calendrier des événements
Université de Montréal, Direction des communications et du recrutement