Édition du 19 janvier 2004 / volume 38, numéro 17
 
  La FEP: l’autre façon d’étudier
Depuis 40 ans, la FEP a permis à plus de 60 000 étudiants de perfectionner leur formation.

Depuis 1952, l’éducation permanente a connu une évolution considérable. Obtenant le statut de faculté en 1975, elle a, entre autres, permis à plus de 60 000 étudiants de perfectionner leurs connaissances ou d’acquérir une formation de pointe dans une soixantaine de domaines en lien avec les préoccupations sociales des 40 dernières années.

Louise-Hélène Richard

Forum
a rencontré le doyen de la FEP, Jean-Marc Boudrias, et la vice-doyenne aux études et au développement, Louise-Hélène Richard.

S’il fut une époque où l’éducation permanente attirait presque exclusivement des adultes qui avaient manqué le coche des études supérieures, ce n’est plus le cas de nos jours. Cette image, révolue, fait d’ailleurs réagir le doyen de la FEP, Jean-Marc Boudrias: «À l’heure actuelle, de plus en plus de jeunes adultes, souvent diplômés, poursuivent des études universitaires dans un parcours intégré à leurs objectifs professionnels.» Pour l’année

2002-2003, la FEP a accueilli 10 000 étudiants dont l’âge moyen est de 33 ans, ce qui représente 27 % des étudiants inscrits à des études de premier cycle à l’Université de Montréal. Près du quart d’entre eux ont moins de 25 ans et les femmes comptent pour un peu plus de 80 % de la clientèle.

Pour le doyen, qui célèbre cette année 25 ans de carrière à l’Université de Montréal, nul doute qu’aujourd’hui la façon de voir et d’entreprendre des études universitaires a changé. Mais qu’est-ce qui a changé exactement? La réponse gravite autour de la clientèle, un élément déterminant de la spécificité de la FEP. «Elle est plus jeune, davantage scolarisée, à la recherche d’une formation plus diversifiée et d’un profil multidisciplinaire», fait valoir le doyen, chiffres à l’appui: 92 % des étudiants arrivent à la FEP avec un diplôme d’études collégiales en poche et 35 % d’entre eux ont déjà fait des études universitaires.

S’adapter sans perdre sa spécificité

Sébastien Paiement et Chantal Viau, qui travaillent à l’accueil de la Faculté de l’éducationpermanente, répondent aux questions d’Antoine Ouellon.

«La clientèle universitaire est en mouvance, et le modèle de l’étudiant qui se consacre à ses études à temps plein est en perte de vitesse dans bon nombre de programmes non contingentés, poursuit le doyen. Une tendance qui se dessine lentement, mais sûrement. Fait à souligner, de plus en plus d’étudiants inscrits dans une faculté traditionnelle choisissent des cours parmi ceux des certificats de la FEP. Par ailleurs, bon nombre d’étudiants inscrits à la Faculté de l’éducation permanente sont désireux d’étudier le jour, bien qu’à temps partiel. Le profil des étudiants des autres facultés et celui des étudiants de la FEP sont de moins en moins différenciés», observe le doyen. La vice-doyenne aux études et au développement, Louise-Hélène Richard, renchérit: «Nos étudiants sont majoritairement sur le marché du travail. Mais tous ne travaillent pas de 9 h à 17 h du lundi au vendredi. Il faut être à l’écoute des besoins de ces étudiants et voir de quelle façon on peut favoriser l’atteinte de leurs objectifs professionnels. En outre, ce n’est pas un hasard si la FEP est de plus en plus présente en région: 60 % des crédits attribués à l’extérieur du campus principal sont des crédits de la FEP.»

Toutefois, même si des progrès considérables ont été accomplis depuis la création de la Faculté, concilier le mode de fonctionnement particulier de la FEP avec celui de l’Université demeure un défi constant.

Un projet de formation multidisciplinaire

Bien que la majorité des programmes de la Faculté exigent une expérience de travail, étudier à la FEP demeure une option possible dès la sortie du cégep. En 1999, le critère de l’âge — avoir atteint 21 ans au moment de l’admission — a été aboli. Une modification aux conditions générales d’admission à la FEP dont la vice-doyenne se réjouit, elle qui y travaillait déjà depuis janvier 1998. «La clientèle rajeunit, particulièrement dans tous nos programmes rattachés au secteur des communications. Aujourd’hui, plus de 50 % de la clientèle a moins de 30 ans et celle de moins de 21 ans est passée de 0 à 3 % en quatre ans.»

Certes l’élément de la clientèle est déterminant au sein de la FEP, mais il appelle des nuances, fait remarquer Mme Richard. «De nos jours, les gens recherchent davantage de diversité dans leur projet de formation. Ils souhaitent étudier dans de nouveaux domaines et veulent en aborder les sujets dans des optiques différentes de celles offertes par les programmes traditionnels. Par exemple, une personne désireuse d’intervenir auprès des adolescents peut obtenir trois certificats parmi les programmes de criminologie, d’intervention auprès des jeunes, de toxicomanies, de santé mentale ou encore en violence, victimes et société. Un choix qui lui permet de faire des études universitaires d’une autre façon, note la vice-doyenne, et qui pourrait s’ajouter aux formations disciplinaires traditionnelles en vue d’obtenir un baccalauréat en psychologie, en travail social ou encore en psychoéducation.»

Combler des interstices et prendre des risques

Jean-Marc Boudrias

En revanche, à la FEP, rien n’est acquis. Les certificats sont des programmes courts dont la durée de vie est difficile à prévoir. La clientèle est soumise à de nombreuses fluctuations, explique Jean-Marc Boudrias. «Il suffit qu’une loi change, que des organismes cessent de subventionner la formation de leurs employés ou mettent fin aux avantages financiers ou aux promotions au sein de l’entreprise. Un plafond peut également être atteint. Par exemple, il y a 20 ans, plus de 50 % de la clientèle était constituée d’enseignants qui se perfectionnaient. Aujourd’hui, ceux-ci représentent 10 % des étudiants; par contre, les professionnels de la santé comptent pour plus de 30 % de nos étudiants.»

Pas facile à définir la FEP! Une réalité que Mme Richard explique à l’aide d’une comparaison avec une faculté traditionnelle, où un nombre arrêté d’étudiants vise l’obtention d’un baccalauréat de 90 crédits qui s’articulent autour d’un tronc commun. À la FEP, la réalité est tout autre. Elle nécessite une dynamique de gestion différente qui s’apparente à celle de l’entreprise et qui comporte des risques. Des programmes existent, certes, mais la Faculté doit les faire évoluer, les modifier et en créer de nouveaux si elle veut demeurer fidèle à sa mission. Un programme de premier cycle dans une discipline comme l’histoire, par exemple, n’évolue pas de la même façon qu’un programme en toxicomanies. La FEP a aussi cette capacité de saisir les occasions. Ainsi, en 1978, était créé le Certificat de publicité, un programme encore à ce jour unique au Canada; plus récemment, dans la foulée de la création des centres de la petite enfance, le Certificat en petite enfance et famille. Enfin, et dans un domaine tout à fait différent, il y a quelques mois était lancé le Certificat en localisation. La localisation est cette discipline qui consiste à adapter un produit ou un service au marché multilingue à l’intérieur ou à l’extérieur d’un pays.

Pour Jean-Marc Boudrias, «l’attention particulière portée aux besoins exprimés par les milieux, le travail exceptionnel du Bureau d’études et de développement de la Faculté, une collaboration permanente avec nos partenaires des milieux universitaire et professionnel, c’est tout cela qui contribue à assurer à la Faculté le succès qu’elle connaît. D’abord auprès de sa clientèle traditionnelle mais aussi, et de plus en plus, auprès de clientèles émergentes.»

Louise Vadnais

Collaboration spéciale

Crédibilité, reconnaissance et accès aux cycles supérieurs

Parmi les 5917 baccalauréats délivrés par l’Université de Montréal en 2002, la FEP a décerné un baccalauréat par cumul à un peu plus de six pour cent de ses diplômés. Ce que souhaite maintenant Jean-Marc Boudrias, c’est que le baccalauréat qualifié puisse voir le jour de manière que la formation soit davantage reconnue et que les étudiants aient un meilleur accès aux cycles supérieurs.

Selon M. Boudrias, la FEP doit aussi poursuivre son travail en ce qui a trait à la reconnaissance des acquis pour les étudiants qui entrent à la Faculté. Un comité, présidé par le secrétaire de la FEP, Pierre Paquet, travaille actuellement à l’élaboration d’une politique qui pourrait s’appliquer à l’ensemble de l’Université.

L.V.

 

 

 

 

 

 

 

Trente ans de journalisme et une première: un D.E.S.S. en journalisme

 C’est au son des rythmes du jazz dans le Hall d’honneur du Pavillon principal, récemment rebaptisé Pavillon Roger-Gaudry, que le doyen de la Faculté, Jean-Marc Boudrias, a souligné, le 3 décembre, les 30 ans du Certificat en journalisme au cours d’un cocktail réunissant étudiants, chargés de cours et partenaires. Le doyen a dressé une brève chronologie de l’histoire de cet ambitieux projet de certificat qui a failli, dit-on, prendre la forme d’un baccalauréat. Un certificat dont le doyen a souligné l’excellence en remerciant d’abord les chargés de cours, tous des journalistes réputés de la presse écrite et électronique: Pierre Cayouette, Jocelyn Coulon, Monique de Grandmont, Marc Laurendeau, Jean-Claude Leclerc, Karl Parent, Dominique Payette, Diane Précourt, Claude Sauvé et Pierre Sormany, pour ne nommer que ceux-là.

À la barre du programme depuis 10 ans, Marie-Christiane Hellot a su conférer au Certificat qualité et crédibilité. Elle quittera son poste en juin 2004, mais comme l’a annoncé le doyen Mme Hellot a accepté la responsabilité d’un important projet de collaboration entre la Faculté de l’éducation permanente et la Faculté des études supérieures: la création d’un D.E.S.S. en journalisme. Il s’agit, a précisé le doyen, d’un programme conduisant à l’obtention d’un diplôme d’études supérieures spécialisées de deuxième cycle et qui sera offert probablement au cours de l’année 2005.

Une première dont le doyen est très fier: «Actuellement, 80 % des étudiants inscrits au Certificat en journalisme sont titulaires d’un baccalauréat notamment en droit, en sciences politiques ou en sciences humaines, ce qui fait de ce programme une formation de calibre élevé qui se prête tout naturellement à un prolongement au deuxième cycle.»

L.V.



 
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