Édition du 19 janvier 2004 / volume 38, numéro 17
 
  Le choix de carrière: une décision déterminante
Rose-Marie Charest s’adressera aux jeunes du Salon des études

Rose-Marie Charest

À l’âge de 14 ans, Rose-Marie Charest a exprimé tout haut ses rêves et aspirations professionnelles, et son interlocuteur lui a répondu: «Tu seras psychologue.» Après 24 ans de pratique clinique, la présidente de l’Ordre des psychologues du Québec n’a jamais douté de son choix de carrière. «Je considère cela comme un cadeau du ciel, dit-elle en entrevue à Forum. Je suis une femme curieuse et la psychologie m’a toujours apporté beaucoup de matière pour assouvir ma curiosité. Cette approche offre une bonne combinaison de rigueur intellectuelle, d’instinct et d’affectivité. Un ordinateur ne ferait pas un bon thérapeute, et une personne uniquement émotive non plus.»

Pourtant, les spécialistes en orientation professionnelle qu’elle a croisés sur sa route lui avaient recommandé de mettre à profit ses forces en mathématiques et de se diriger vers une profession liée aux sciences pures. «Je ne les ai pas écoutés. Je me serais ennuyée comme les pierres si j’avais passé ma vie dans un laboratoire.»

Invitée à prononcer une conférence devant les jeunes qui se présenteront au Salon des études, le 25 janvier prochain, Mme Charest fera porter son allocution sur l’importance du choix de carrière. Un choix déterminant, bien entendu, mais moins irrévocable qu’on pourrait le croire. «Il faut suivre ses passions. C’est important de faire quelque chose qu’on aime, même si les possibilités d’emploi ne sont pas toujours très encourageantes. Mais il faut aussi se laisser une porte ouverte. On a tous droit à l’erreur. Changer son orientation en cours de route, ce n’est pas un drame…»

Le droit de changer d’idée

Rose-Marie Charest ne lance pas la pierre à ces étudiants qui, au cours de leurs premiers trimestres, vont de désillusions en déceptions et finissent par changer de faculté. «Ce n’est pas toujours facile d’arrêter une voie professionnelle à 17 ou 18 ans. Dès 15 ans, on demande aux jeunes de choisir des cours en fonction de la carrière qu’ils envisagent.»

Certains jeunes peuvent penser qu’ils sont faits pour être ingénieurs ou médecins, mais ils changent d’opinion en cours de route. «Dans la vie, il y a des choses qu’on peut savoir sans les expérimenter. D’autres nécessitent qu’on tente sa chance. On se dit: "Il fallait que j’essaie. Aujourd’hui, je sais que ce n’est pas pour moi"», explique la psychologue de sa voix calme.

Toutefois, il ne faut pas penser que la vie professionnelle est un long fleuve tranquille. Certains efforts sont inévitables, et c’est très bien ainsi. Mme Charest se souvient d’avoir eu hâte à un cours sur l’apprentissage en psychologie. «J’étais impatiente. Je me disais que nous allions en apprendre beaucoup sur les processus d’apprentissage chez les enfants par exemple. Lorsque le grand jour est arrivé, le professeur nous a parlé de rats de laboratoire qui devaient appuyer sur un levier. J’ai déchanté. Pourtant, ce type de notion était important dans un baccalauréat en psychologie.»

Si le métier d’étudiant peut s’accorder avec les changements de cap, le jeune doit tout de même se donner le temps d’avoir une juste vision des choses. Sinon, il risque de changer d’idée à chaque trimestre.

Beaucoup de mystères demeurent autour de la question du bonheur, mais on sait que, souvent, le sentiment heureux vient avec la poursuite d’un objectif. «De plus en plus, on constate que l’engagement compte pour beaucoup dans l’atteinte du bonheur, que cet engagement soit personnel ou professionnel.»

Chroniqueuse à Radio-Canada

«Il y a quelques années, j’aurais frappé quiconque m’aurait assuré que j’écouterais avec une totale attention, chaque semaine, une psychologue venue à C’est bien meilleur le matin m’entretenir du mieux-être de nos âmes», écrit René Homier-Roy, animateur de l’émission matinale de la première chaîne de Radio-Canada en préface du livre de Rose-Marie Charest, Avec psychologie (Libre Expression, 2003). «C’est pourtant arrivé», confesse le morning man.

La voix apaisante et l’ouverture d’esprit de la chroniqueuse séduisent depuis 2000 les auditeurs de l’émission du matin. Elle peut leur parler avec autant de délicatesse et de pertinence de rencontres amoureuses, de monoparentalité, de langage non verbal, de procrastination, de jeu pathologique ou de rentrée scolaire. Mais peu de gens savent qu’elle collabore depuis beaucoup plus longtemps avec l’Université de Montréal, où elle a obtenu un diplôme de maîtrise. Au Département de psychologie, elle s’est longtemps occupée des stages et a donné des cours. Et elle n’a jamais cessé de prononcer des conférences aux Belles Soirées de la Faculté de l’éducation permanente depuis leur première année d’existence. Elle a traité d’affirmation de soi, d’amitié, de relations amoureuses et de bien d’autres sujets.

Alors qu’elle se dirigeait vers le doctorat (elle ne l’a pas terminé), on peut se demander pourquoi elle n’a pas choisi la carrière universitaire. «Je ne crois pas que cette vie était faite pour moi, répond-elle simplement. J’avais besoin d’être près des gens. D’ailleurs, je crois qu’il n’y a pas suffisamment de collaboration entre les cliniciens et les chercheurs universitaires. Nous avons tant à nous apprendre…»

Depuis près de 25 ans, Mme Charest reçoit des patients dans son cabinet de la rue Cherrier, à Montréal. Et ce travail auprès des individus, elle y tient. «Cela me semble absolument essentiel. Si je cessais de voir des patients, je crois que je cesserais mes collaborations avec les médias.»

Mathieu-Robert Sauvé

Une journée portes ouvertes

Quelque 4000 jeunes convergeront, le 25 janvier prochain, au Salon des études de l’Université de Montréal, la journée portes ouvertes annuelle de l’établissement. L’École Polytechnique et HEC Montréal accueilleront ce même jour leurs futurs étudiants. En plus des centaines de jeunes en provenance de la région montréalaise, six autobus remplis à capacité transporteront des visiteurs de Québec, Gatineau, Saguenay, Sherbrooke, Victoriaville et Trois-Rivières. «Nous comptons sur la collaboration de 400 employés et étudiants de l’Université qui acceptent de se déplacer un dimanche pour cette manifestation. Le Salon représente un grand moment dans notre année», signale Hélène Bernier, directrice de la promotion et du recrutement à la Direction des communications et du recrutement, où deux personnes sont affectées à cette activité depuis plusieurs mois.

Les journées portes ouvertes constituent des occasions rêvées pour les élèves du Québec de trouver en un seul endroit de l’information complète sur les universités qu’ils envisagent de fréquenter. Mais alors que la plupart des établissements organisent cette activité à l’automne, l’Université de Montréal et ses écoles affiliées préfèrent la faire figurer au programme de janvier.

C’est à l’occasion du 125e anniversaire que les organisateurs ont invité Rose-Marie Charest, présidente de l’Ordre des psychologues du Québec et chroniqueuse radiophonique, à présenter une allocution. Elle a accepté avec joie.

Plusieurs autres activités sont au programme: tours guidés du campus, animations, visites du chantier d’un pavillon en construction, conférences, etc.

Information:< www.umontreal.ca/portesouvertes/ >.

 



 
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Université de Montréal, Direction des communications et du recrutement