Édition du 26 janvier 2004 / volume 38, numéro 18
 
  Actualités
Nouvelle chaire en gestion des risques

De gauche à droite, René Durocher, directeur exécutif du Programme des chaires de recherche du Canada; Georges Dionne, titulaire de la chaire en gestion des risques; et Jean-Marie Toulouse, directeur de HEC Montréal.

Une nouvelle chaire a été officiellement lancée le 16 janvier à HEC Montréal: la Chaire de recherche du Canada en gestion des risques, dont le titulaire est Georges Dionne.

Depuis plusieurs années, les travaux du professeur Dionne ont largement contribué à étendre la gestion des risques au-delà du secteur des finances, auquel elle était traditionnellement rattachée. Les modèles de gestion qu’il a conçus sont notamment utilisés dans les domaines de l’assurance, de la sécurité routière, de la santé, de la sécurité publique et de l’évaluation des risques environnementaux.

C’est d’ailleurs à Georges Dionne qu’on doit la mise au point du modèle de calcul dont se sert la Société de l’assurance automobile du Québec pour hausser sa prime d’assurance en fonction des points d’inaptitude d’un conducteur, nous a-t-il lui-même appris avec une pointe d’humour au cours du lancement de la Chaire.

«Cette chaire sera un véritable centre de recherche et non un bureau de consultants déguisé», a-t-il tenu à préciser. Les projets de recherche s’articuleront autour de deux grands axes, soit les risques financiers et les risques sociaux. «Les gouvernements ne prennent pas assez au sérieux les risques sociaux, a déploré le chercheur, parce que les politiciens sont trop préoccupés par les objectifs politiques à court terme.»

En guise d’exemples pour appuyer son propos, M. Dionne a affirmé que la crise de la vache folle survenue en Europe il y a deux ans était due à un relâchement de la réglementation et des méthodes de contrôle. La France lui semble aussi avoir fait preuve de laxisme dans la gestion de la crise provoquée par la canicule l’été dernier et qui a fait des milliers de morts. Sans oublier le problème de l’eau potable à Walkerton, en Ontario.

Ce sont là des situations où l’application des méthodes de gestion des risques dans le domaine social peut s’avérer utile. Selon le chercheur, les modèles élaborés pourraient également être employés dans les cas de catastrophes naturelles, non pas pour les prévoir mais pour diminuer les coûts relatifs à l’aide humanitaire ou à la reconstruction. Les établissements financiers pourraient en outre calculer le potentiel de pollution associé à un client industriel afin de mieux cerner le risque qu’il représente pour eux.

Afin d’effectuer de tels travaux, la chaire de Georges Dionne dispose d’un financement de 1,4 M$ réparti sur sept ans et renouvelable, assuré par le Programme des chaires de recherche du Canada, et de 250 000 $ de la Fondation canadienne pour l’innovation. Mais le titulaire n’a pas attendu l’attribution de ces sommes pour se mettre au travail. À l’œuvre depuis 1996, le professeur a déjà recueilli près de 9 M$, en fonds publics et privés, pour le financement de sa chaire.

Renommée internationale

Le directeur de HEC Montréal, Jean-Marie Toulouse, a pour sa part tenu à souligner l’excellence des travaux de Georges Dionne, qui a valu au professeur une renommée internationale dans le domaine de la gestion des risques.

On doit entre autres à M. Dionne le Handbook of Insurance, considéré comme un classique du genre et grâce auquel il a remporté le prix Kulp-Wright, de l’American Risk and Insurance Association. M. Dionne arrive aussi au cinquième rang sur la liste des auteurs les plus cités de la revue internationale Geneva Papers on Risk and Insurance Theory. Il est par ailleurs directeur de la revue Assurances et gestion des risques.

«L’obtention d’une chaire de recherche du Canada confirme la très grande qualité des travaux de Georges Dionne et de son équipe, s’est réjoui Jean-Marie Toulouse. Cette chaire permettra à HEC Montréal de consolider sa position dans ce secteur d’excellence.»

Dans ses remerciements, Georges Dionne a accordé la place d’honneur au recteur de l’UdeM, Robert Lacroix, dont il est un ex-collègue du Département de sciences économiques. «Robert Lacroix doit être reconnu comme le père des chaires de recherche du Canada, a-t-il mentionné. C’est lui qui a convaincu Jean Chrétien de verser de l’argent dans le projet. Il a ainsi apporté une contribution majeure à la recherche universitaire au pays.»

Le directeur exécutif du Programme des chaires de recherche du Canada, René Durocher, a profité de l’occasion pour présenter un bilan de réalisation de son programme. Jusqu’à présent, 1035 chaires ont été créées par ce programme d’excellence d’envergure internationale dont l’objectif est de 2000 chaires. Près de 270 titulaires ont été recrutés à l’extérieur du Canada, dont 134 Canadiens qui étaient partis travailler à l’étranger.

Daniel Baril



 
Archives | Communiqués | Pour nous joindre | Calendrier des événements
Université de Montréal, Direction des communications et du recrutement