Édition du 2 février 2004 / volume 38, numéro 19
 
  100 ans d’histoire à la Faculté de médecine dentaire
L’Université de Montréal possède la faculté de médecine dentaire la plus grande du Canada

Si l’Université célèbre cette année son 125e anniversaire, la Faculté de médecine dentaire n’est pas en reste puisqu’elle fête son propre 100e anniversaire.

Un cabinet de dentiste du début du 20e siècle, reconstitué au musée Eudore-Dubeau. Le cabinet comprenait entre autres un fauteuil, un tour actionné par un pédalier et un crachoir à eau courante. Le cabinet de rangement à l’arrière-plan date de 1882.

«La Faculté a 100 ans et toutes ses dents», déclarait le 21 janvier le recteur de l’UdeM, Robert Lacroix, au lancement des activités destinées à souligner cet anniversaire. Toutes ses dents, car elle s’est taillé une place de premier choix en médecine dentaire au Canada. Formant pas moins de 60 % des dentistes du Québec, elle est la plus importante du genre au pays pour le nombre d’étudiants inscrits. Avec les autres unités de l’UdeM dans les domaines de la santé et de la médecine, elle fait partie du «plus grand pôle en sciences de la santé du Canada», a ajouté le recteur.

100 ans d’évolution

C’est en février 1904 que l’École de chirurgie dentaire de Montréal, fondée par le Dr Eudore Dubeau et logée dans l’ancien immeuble de La Patrie, rue Sainte-Catherine, s’est jointe à ce qui était alors l’Université Laval à Montréal. Afin que l’histoire de cette faculté ne tombe pas dans l’oubli, le Dr Jean-Paul Lussier, qui en a été le doyen de 1962 à 1979, a consacré un ouvrage aux 100 ans de sa faculté qui devrait être lancé le 21 avril prochain.

On peut par ailleurs avoir une très bonne idée de l’évolution de la médecine dentaire au cours de ces années en visitant le musée Eudore-Dubeau, qu’abrite la Faculté. On y apprend par exemple que, pour être admis à l’École de chirurgie dentaire, il fallait être titulaire d’un certificat de moralité délivré par les autorités religieuses. Il fallait aussi posséder de très solides connaissances en latin (savoir traduire l’Énéide, de Virgile) et en géométrie (connaître les quatre premiers livres d’Euclide).

Les autorités exigeaient également que les candidats sachent écrire sans fautes et évitent les barbarismes et que la construction grammaticale structurée fasse partie de leurs compétences rédactionnelles. Des nécessités que l’on commence à redécouvrir aujourd’hui...

À l’époque, la formation faisait aussi appel aux talents artistiques des étudiants, qui devaient reproduire, en pâte à modeler ou en pain de savon, les différentes parties de l’anatomie buccale.

En 1920, juste après que l’Université de Montréal eut obtenu son autonomie, Eudore Dubeau réclame le statut de faculté pour son école, ce qui lui est accordé l’année suivante.

Quatorze ans plus tard, les autorités de la Faculté de chirurgie dentaire exigent un baccalauréat comme critère d’admission, ce qui fait chuter le nombre d’étudiants et les revenus de moitié. Lorsque la Faculté emménage dans ses nouveaux locaux du Pavillon principal, en 1942, l’équipement n’est plus à la hauteur des exigences de la formation et les professeurs doivent aller parfaire leurs connaissances aux États-Unis.

André Prévost, professeur titulaire à la Faculté de médecine dentaire, et deux de ses étudiantes, Tammy Raymond, à gauche, et Stéphanie Rioux, examinent la dent reproduite sur l’écran en trois dimensions. Appelé «cerec» dans le jargon de la profession, cet ordinateur possède non seulement un appareil photo ultraspécialisé, mais également une «machine-outil» qui prend l’empreinte d’une couronne et la modèle pour le patient, tout cela en une seule visite chez le dentiste.

Dans les années 60, à la faveur de la démocratisation de l’enseignement, les admissions passent de 55 à 85 par année et la Faculté multiplie les départements: orthodontie, stomatologie, biologie dentaire, dentisterie préventive, dentisterie de restauration et prosthodontie. Ces départements sont ramenés à trois en 1972 – stomatologie, dentisterie préventive et communautaire, dentisterie de restauration – et la Faculté de chirurgie dentaire devient la Faculté de médecine dentaire. Ces derniers changements correspondent à une évolution dans la profession, qui se fait moins interventionniste et plus préventive.

Au tournant des années 80, la Faculté est activement engagée en recherche et crée la Clinique de formation continue. Elle compte aujourd’hui au moins huit laboratoires de recherche: génétique moléculaire de l’os, tissus calcifiés et biomatériaux, contrôle des infections, matériaux dentaires, neurophysiologie clinique, neuroanatomie du système trigéminal, douleur et système nerveux central, implants endo-osseux.

Outre le volume sur l’histoire de la Faculté, les activités du 100e anniversaire incluent un colloque international le 1er février, un gala du mérite marqué par un spectacle avec des membres du Cirque du soleil en avril, un tournoi de golf le 16 août et des journées scientifiques les 17 et 18 septembre.

On peut par ailleurs visiter le musée Eudore-Dubeau sur rendez-vous en s’adressant au professeur Denys Ruel (514-343-6111, poste 2877).

Daniel Baril



 
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