Édition du 16 février 2004 / volume 38, numéro 21
 
  La Faculté de musique produit une œuvre exigeante et divertissante
L’Atelier d’opéra et l’Orchestre de l’Université de Montréal présentent A Midsummer Night’s Dream du 26 au 29 février

La metteure en scène Alice Ronfard travaille avec l’étudiant Philippe Bolduc, qui joue le rôle de Démétrius.

L’histoire est très connue. La musique l’est beaucoup moins. Les actuels maîtres d’œuvre de la production d’opéras de la Faculté de musique s’entendent pourtant sur une chose: l’opéra qu’a composé Benjamin Britten à partir de A Midsummer Night’s Dream (Le songe d’une nuit d’été) reflète parfaitement la pièce de Shakespeare.

«L’opéra de Benjamin Britten est assez extraordinaire quant à sa corrélation avec l’action de la pièce, explique Jean-François Rivest, chef de l’Orchestre de l’Université de Montréal. Il suit très bien l’œuvre de Shakespeare avec son côté ludique, son côté amusant mais aussi son côté nocturne, son côté mystérieux, sombre même. Tout cela est bien exprimé par l’orchestration.»

La metteure en scène Alice Ronfard, qui travaille avec les étudiants de la Faculté de musique depuis quelques années déjà, renchérit: «C’est un travail magnifique d’adaptation que le compositeur a accompli. Il a tout saisi de la pièce et a fait une partition musicale qui ressemble fondamentalement à la pièce de théâtre.» De plus, Alice Ronfard souligne que Benjamin Britten «a enlevé ce qu’il fallait enlever dans la pièce, les espèces de scènes d’introduction que Shakespeare insère toujours et qui n’en finissent plus. Là, nous plongeons tout de suite dans le tumulte de la forêt.»

Du tragique au comique

Jean-François Rivest

La forêt est au cœur de l’action de A Midsummer Night’s Dream qui, comme celle de beaucoup de pièces de Shakespeare, comporte son lot de chassés-croisés amoureux et de quiproquos. Trois mondes se rencontrent dans cette forêt: celui des couples d’amoureux séparés puis réunis, celui des fées et celui des villageois affairés à monter une pièce de théâtre.

Avec son complice Gabriel Tsampalieros à la scénographie et aux costumes, c’est à une version résolument moderne de cette histoire que travaille Alice Ronfard. La scène prendra la forme d’un écran de cinéma. Les costumes seront contemporains – les villageois, par exemple, prendront les allures de travailleurs de la construction.

Avant tout cependant, Alice Ronfard veut faire rire. L’opéra présenté l’année passée à la Faculté, Dialogues des carmélites, de Francis Poulenc, était tragique. «Autant l’an dernier nous étions bouleversés par les dialogues, autant cette année je veux que l’on rie. Si nous sommes capables de rire, c’est que nous sommes capables de retrouver Shakespeare», souligne-t-elle.

Une œuvre qui pose de multiples défis

Alice Ronfard

Si l’opéra de Benjamin Britten est drôle, il n’en demeure pas moins très exigeant pour les chanteurs et les musiciens, qui travailleront intensivement au cours des 10 prochains jours.

«C’est un opéra extrêmement difficile sur plusieurs plans, le plan rythmique comme le plan harmonique. L’orchestration est composée de plein de petits détails et la responsabilité de l’ensemble repose lourdement sur les épaules d’une personne, avec des solos complexes», précise Jean-François Rivest.

La langue anglaise pose en elle-même un défi particulier aux chanteurs et chanteuses, ajoute Rosemarie Landry, directrice du secteur chant à la Faculté de musique. «C’est très difficile de chanter en anglais, pour n’importe qui, les anglophones comme les francophones. Et de plus, il s’agit ici de la langue shakespearienne, du vieil anglais. Il est ardu de bien projeter cette langue.»

Selon Jean-François Rivest, il aurait été impossible à la Faculté de musique de présenter l’œuvre de Benjamin Britten il y a même cinq ans. «Le secteur opéra et l’Orchestre ont beaucoup évolué depuis ces années. Cette évolution se traduit par un plus grand nombre de chanteurs et, surtout, par la présence de chanteurs plus forts et dont la qualité de travail est davantage professionnelle.»

En choisissant de monter A Midsummer Night’s Dream, l’Atelier d’opéra offre une occasion en or à ses chanteurs – plus qu’à ses chanteuses – de faire leurs preuves. «Nos productions d’opéras sont avant tout des exercices pédagogiques pour les étudiants, signale Rosemarie Landry. Cette année, nous avons constaté que nous avions beaucoup d’hommes et qu’il serait donc fantastique de produire un opéra qui permette à tous ces hommes d’avoir des rôles. L’année dernière, avec Dialogues des carmélites, nous avions présenté un opéra de femmes. A Midsummer Night’s Dream est quand même une œuvre extraordinaire d’ensemble pour ce qui est du jeu.»

«Contrairement à certains opéras de Wagner, par exemple, où parfois il ne se passe rien pendant 20 minutes, dans cet opéra-ci, il y a constamment de l’action, dit en riant Robin Wheeler, le directeur musical de la production. Ce sera une soirée très divertissante et très amusante.»

En plus d’une occasion de découvrir la relève et de s’offrir une soirée d’opéra à prix modique!

Julie Fortier

Collaboration spéciale

A Midsummer Night’s Dream sera présenté par l’Atelier d’opéra et l’Orchestre de l’Université de Montréal du 26 au 29 février, à 20 h, à la salle Claude-Champagne de la Faculté de musique, 220, avenue Vincent-d’Indy. Les billets se vendent à la Faculté, au (514) 343-6427, ou au réseau Admission, (514) 790-1245, 20 $ (grand public), 15 $ (aînés) et 8 $ (étudiants).



 
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