Édition du 15 mars 2004 / volume 38, numéro 24
 
  Observatoire de création musicale: promouvoir la recherche en musicologie
L’Observatoire sera officiellement inauguré le 18 mars

Michel Duchesneau

La Faculté de musique se dote d’un observatoire international de création musicale (OICM), dont la mise sur pied revient en grande partie au musicologue Michel Duchesneau. En plus de favoriser la recherche et les échanges, l’Observatoire devrait permettre de réduire le nombre d’étudiants qui abandonnent leurs études aux cycles supérieurs, découragés par les difficultés liées à l’obtention d’un financement pour leurs recherches.

«Trop souvent, les étudiants en musicologie sont forcés d’aller enseigner dans des établissements scolaires avant d’avoir terminé leurs études, ce qui les éloigne sensiblement de leur discipline. Ils perdent leur motivation et laissent tomber leur scolarité, explique M. Duchesneau, professeur à la Faculté depuis deux ans. La création de l’Observatoire permet d’offrir un soutien logistique à l’obtention de subventions en centralisant les demandes individuelles. Nous prévoyons aussi doter l’OICM d’un fonds de bourses grâce auquel, par exemple, on pourra engager des étudiants comme auxiliaires de recherche.»

L’OICM, qui bénéficie d’un appui financier de la part de la Faculté et du Vice-rectorat à la recherche, regroupe près d’une vingtaine de chercheurs de l’UdeM, l’Université Laval, l’Université de Sherbrooke et l’Université McGill et compte déjà des collaborateurs à Ottawa et en France. Il vise à soutenir le développement de la recherche sur la création musicale au 20e siècle en musicologie, ethnomusicologie, composition acoustique et électroacoustique, à coordonner ces travaux, sur les plans national et international, et à favoriser leur diffusion.

Outre les soutiens financier et logistique, l’OICM, par ses activités – colloques et séminaires –, offre la chance aux étudiants de côtoyer des chercheurs avec qui ils partagent une spécialité et de présenter les résultats de leurs recherches à leurs côtés, comme c’est le cas dans d’autres disciplines des sciences humaines.

«À l’exception de l’ethnomusicologie, jusqu’à présent, la recherche à la Faculté de musique s’est faite à un échelon essentiellement individuel, dit Michel Duchesneau. Il est vrai que nous sommes avant tout musiciens. L’étude de la musique se caractérise par le travail solitaire, car la pratique de l’instrument se fait en solo. Et cette façon de faire a probablement déteint sur la musicologie. Mais le développement d’une musicologie moderne nécessite une mise en commun accrue des expertises.»

Donner plus de place à la musicologie

Au risque de susciter des discussions animées avec ses collègues de la Faculté, Michel Duchesneau veut à tout prix inscrire la musicologie au sein des grandes disciplines de la recherche universitaire.

«La musicologie est quelquefois occultée par les champs d’études plus visibles dans les facultés de musique, telle l’interprétation. Oui, l’interprétation est le moteur d’une faculté, mais la musicologie en est le cœur.»

En regroupant les efforts des musicologues, l’OICM facilitera le rayonnement de leurs recherches. «Jusqu’à présent, toute initiative du secteur musicologique était le propre d’un professeur. Lorsqu’il voulait communiquer les résultats de ses travaux, il organisait une conférence ou un colloque. Il devait tout faire lui-même. Le manque d’infrastructures freinait parfois la réalisation de projets. Maintenant, les professeurs n’auront qu’à s’occuper du contenu.»

Michel Duchesneau fait aussi remarquer que la présence de l’OICM permettra de solidifier les liens entre les divers établissements de langue française, car de tels regroupements existent déjà en Europe.

Premier colloque

Les grands chantiers de l’Observatoire sont appelés à évoluer en fonction de l’expertise des chercheurs membres, dont le degré d’engagement peut varier d’une année à l’autre. Ils seront aussi bien sûr influencés par les sujets de recherche que les étudiants proposeront.

Le premier colloque de l’Observatoire, qui se déroulera du 18 au 20 mars à l’UdeM, portera sur la musique française de 1900 à 1945. Vingt et un musicologues du Québec, d’ailleurs au Canada, de France, d’Allemagne, de Belgique et des États-Unis viendront présenter leurs plus récents travaux.

«La musique française est un domaine de recherche qui nous est familier à la Faculté, à plusieurs de mes collègues et à moi-même, souligne Michel Duchesneau. Il allait de soi d’en faire le sujet de l’un des principaux chantiers.»

Julie Fortier

Collaboration spéciale

Colloque «Musique française 1900-1945: perspectives multidisciplinaires sur la modernité» du 18 au 20 mars à la Faculté de musique, 200, avenue Vincent-d’Indy, salle Serge-Garant (salle B-484). Pour consulter le programme complet, visitez le www.musique.umontreal. ca.



 
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