Édition du 29 mars 2004 / volume 38, numéro 26
 
  Plus de 3000 archéologues en congrès à Montréal
La Society for American Archeology a confié la direction de son congrès au professeur Claude Chapdelaine

Claude Chapdelaine exhibe un vase à anse typique de la culture mochicas.

On parlera beaucoup d’archéologie cette semaine à Montréal. Quelque 3200 archéologues sont en effet attendus au 69e congrès de la Society for American Archeology (SAA), qui se déroulera au Palais des congrès du 31 mars au 3 avril. L’association, internationale malgré son nom américain, tient son congrès au Québec pour la toute première fois.

«Ce congrès constitue une vitrine mondiale prestigieuse pour tous les conférenciers et ce sera le deuxième congrès en importance de l’histoire de la SAA par le nombre de participants», affirme Claude Chapdelaine, professeur d’archéologie au Département d’anthropologie. C’est à lui que la SAA a confié la responsabilité du programme scientifique de cette rencontre internationale.

Le professeur ne cache pas que ce mandat est un honneur qu’on lui fait. On peut en effet y voir une forme de reconnaissance tant de ses travaux effectués sur les sites mochicas du Pérou que de son expertise sur les Amérindiens préhistoriques du nord-est américain. On lui doit la découverte récente de pièces paléoindiennes (culture Clovis) sur le chantier de fouilles du lac Mégantic.

En choisissant Montréal, les responsables de la SAA cherchaient à donner à leur activité une french atmosphere. La destination n’est sans doute pas étrangère à la forte délégation européenne inscrite au congrès, estime Claude Chapdelaine, qui souligne que l’honneur qui lui est conféré rejaillit sur l’Université de Montréal.

Un tour du monde archéologique

Pendant ces quatre jours, les participants pourront assister à pas moins de 1960 présentations réparties sur 189 séances, dont 130 symposiums. Les 22 régions archéologiques du globe seront couvertes de même que toutes les périodes préhistoriques. Les conférences couvriront également l’ensemble des types de sites et de techniques de fouilles.

Claude Chapdelaine a été assisté dans sa fonction par Jean-François Millaire, alors que celui-ci était chercheur postdoctoral au Département d’anthropologie. M. Millaire a été chargé de la partie «logistique» du congrès. Il fera aussi une présentation au symposium du professeur Chapdelaine sur les Mochicas, un peuple de la côte péruvienne disparu au 7e siècle de notre ère. Les chercheurs feront la synthèse des connaissances actuelles sur ce peuple afin d’orienter les prochaines recherches.

À ce même symposium, Gérard Gagné, chargé de cours au Département d’anthropologie, livrera les résultats de ses études effectuées sur les squelettes exhumés des sites péruviens du professeur Chapdelaine. Les analyses permettent de déterminer le sexe de la personne, son état de santé et la cause de sa mort et même de savoir si elle a été l’objet d’un sacrifice humain.

Toujours au sujet des Mochicas, Greg Kennedy, professeur à l’École Polytechnique, présentera ses travaux menés sur des poteries à l’aide de l’activation neutronique, une technique permettant de connaître la composition chimique de l’argile. On est ainsi en mesure d’en déterminer la provenance et, par le fait même, de reconstituer les échanges commerciaux auxquels s’adonnaient les différentes peuplades.

Trois autres professeurs du Département d’anthropologie prendront part à ce congrès. Adrian Burke présidera la conférence d’ouverture, qui mettra en scène six équipes de deux chercheurs, un Canadien et un Américain, qui présenteront leurs connaissances respectives sur leur zone de fouilles commune. Le professeur Burke dirigera de plus une séance de travail fondée sur cette même approche consistant «à oublier les frontières et à favoriser le dialogue entre les chercheurs».

On pourra également entendre Louise Paradis dans un symposium dont elle est l’organisatrice et qui porte sur la synthèse des données archéologiques de l’État mexicain du Guerrero, une région qui a été peuplée par les Aztèques.

Finalement, Ariane Burke présentera une communication sur les recherches actuelles conduites sur les sites néanderthaliens d’Europe. Elle est en outre responsable d’un symposium consacré aux fonctions des indicateurs fauniques et lithiques retrouvés sur les chantiers de fouilles.

Le fait que le congrès se déroule au Canada donne une visibilité nouvelle aux recherches nordiques. Pour la première fois à ce congrès, trois symposiums auront comme sujet l’Arctique. Et parmi les curiosités, on remarque quatre symposiums dont le thème sera le maïs!

On peut obtenir le programme du congrès sur le site de la SAA: www.saa.org.

Daniel Baril



 
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