Édition du Édition du 5 avril 2004 / volume 38, numéro 27
 
  Venez voir fonctionner nos neurones
Portes ouvertes sur les neurosciences le 18 avril

 Serge Rossignol

«Prrrrrr.» C’est à peu près le son que produisent les influx nerveux franchissant les synapses dans les neurones d’un invertébré.

Grâce à un système d’amplification et à des haut-parleurs, le public pourra entendre ces bruits au cours de la journée portes ouvertes du Centre de recherche en sciences neurologiques (CRSN), qui se tiendra le 18 avril dans deux pavillons de l’UdeM et un institut affilié. Il pourra aussi assister à des présentations sur la douleur, les acouphènes, les sens et le mouvement. Et les visiteurs qui se sentent d’attaque pourront prendre part à des conférences plus savantes d’experts comme Guy Rouleau, spécialiste de la «neurogénétique», un nouvel axe de recherche à l’Université.

«Tout le monde est bienvenu, dit Serge Rossignol, directeur du CRSN. Et quand je dis tout le monde, c’est vraiment tout le monde. Les gens qui s’intéressent au cerveau, qui ont un proche atteint de la maladie d’Alzheimer ou qui sont tout simplement curieux sont cordialement invités à ces portes ouvertes. Il y aura même un service de garde pour les enfants d’âge scolaire.»

La dernière fois que les chercheurs en sciences neurologiques de l’UdeM ont organisé une journée semblable, en 1997, plus d’un millier de visiteurs s’y sont présentés. «Cla démontre bien la fascination des gens à l’égard du cerveau» résume le Dr Rossignol.

«Je vis mon acouphène»

Au stand de Sylvie Hébert, le visiteur aura l’occasion de participer à une activité intitulée »Je vis mon acouphène» où il pourra se mettre dans la peau d’une personne qui souffre de ces hallucinations auditives sur lesquelles la chercheuse se penche depuis plusieurs années.

Au rez-de-chaussée de l’Institut interuniversitaire de gériatrie de Montréal, le visiteur pourra explorer le seul labyrinthe de dimension humaine en Amérique du Nord. Ce labyrinthe permet à des chercheurs comme Isabelle Écuyer-Dab d’étudier le sens de l’orientation chez des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Ailleurs, un volontaire, qui aura le crâne branché à un écran au moyen d’électrodes, fera la démonstration des spécialités des différentes régions cérébrales.

Des vidéos présenteront en boucle des images du cerveau en action ainsi que des reportages récents sur des aspects des neurosciences.

Au Pavillon Paul-Desmarais, dont l’accès est habituellement réservé à un nombre très restreint de personnes, la journée portes ouvertes prendra tout son sens. On y tiendra une douzaine d’activités, sans compter les présentations par affiches et les films projetés en continu.

Même chose au Pavillon Marie-Victorin, où l’on pourra visiter les laboratoires de neuropsychologie. Le public en apprendra beaucoup, notamment, sur la perception de la musique et la plasticité neuronale.

Un service de navette assurera le transport des visiteurs entre les trois emplacements.

Pourquoi cette journée?

Quelque 75 personnes – chercheurs, professeurs, employés et étudiants – consacreront leur dimanche à ces portes ouvertes. Pourquoi? «Notre but n’est pas de recruter de futurs chercheurs même si la chose est possible, explique le Dr Rossignol, un spécialiste de la régénération des cellules nerveuses. Je crois qu’il est très important de montrer au public ce que nous faisons dans nos laboratoires. Après tout, nous effectuons nos travaux grâce aux fonds publics. Il est donc logique que nous donnions un aperçu de la façon dont nous utilisons cet argent.»

Le secteur des neurosciences, précise le chercheur, est un des pôles majeurs d’expertise de l’Université de Montréal, et il semblait opportun de participer aux célébrations du 125e anniversaire de l’établissement.

Actuellement, le champ des neurosciences se divise en trois unités principales: le Groupe de recherche sur le système nerveux central, dirigé par Trevor Drew, l’Institut interuniversitaire de gériatrie, dirigé par Yves Joanette, et le Groupe de recherche en neuropsychologie et cognition, dirigé par Franco Lepore.

Au total, les 80 chercheurs en sciences neurologiques de l’Université ont récolté cette année quelque 14 M$ en fonds de recherche. Et la relève se porte bien. Les domaines en croissance sont la neurogénétique et les neurosciences computationnelles.

Mathieu-Robert Sauvé



 
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