Édition du 3 mai 2004 / volume 38, numéro 29
 
  Vendre la mèche et sortir gagnant
Tout est sur le www.preval.ca

Pierre Des Lierres clôt la deuxième année de Préval avec un site Web qui facilitera le transfert technologique:     www.preval.ca .

Entre 2001 et 2003, les chercheurs de l’Université de Montréal et de ses écoles et hôpitaux affiliés ont déclaré 183 inventions, déposé 176 demandes de brevet et obtenu 32 brevets. «Devant ces statistiques, nous pouvons dire que nous avons atteint et même dépassé notre objectif initial, qui était de doubler le nombre de déclarations annuelles, mentionne Pierre Des Lierres, coordonnateur du projet Préval. Mais il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour que la valorisation de la recherche soit vraiment passée dans les mœurs des chercheurs.»

Pour cet ingénieur industriel spécialisé en entrepreneurship technologique, qui continue de donner des cours sur ce thème tout en dirigeant une équipe de cinq conseillers au Bureau de liaison entreprises-Université et des subventions, l’UdeM est sur la bonne voie pour rattraper son retard en ce qui concerne les redevances sur les produits dérivés de ses laboratoires. Avec une récolte de quelque deux millions de dollars par année, l’établissement ne s’en tire pas mal, mais ne figure pas parmi les plus performants du Québec, en dépit de l’intensité de ses activités de recherche.

Depuis deux ans, le projet Préval (un diminutif de «prévalorisation») met l’accent sur une idée toute simple: breveter d’abord, publier ensuite. «Notre rôle n’est pas d’obliger les professeurs à exploiter commercialement leurs découvertes, soulignait le coordonnateur au lancement du programme (voir Forum du 30 septembre 2002). Le chercheur demeure parfaitement libre de breveter ou non ses résultats. Mais s’il désire le faire, il doit connaître la marche à suivre. C’est là que nous pouvons l’aider.»

Respect de la mission

Le réseau compte actuellement quelque 1500 chercheurs. Les étudiants aux cycles supérieurs peuvent avoir leur nom sur un brevet. «Nous ne sommes pas là pour faire de tous les chercheurs des entrepreneurs, déclare Pierre Des Lierres. Nous pouvons toutefois aider ceux qui sentent leur fibre entrepreneuriale se manifester. Comme vous le voyez, il ne s’agit pas de transformer l’Université en une machine commerciale.»

Il faut se poser la question du brevetage avant la présentation des résultats dans une revue ou un congrès scientifique. «Après, il est en général trop tard pour acquérir un brevet ou une licence sur une découverte ou une invention», explique Pierre Des Lierres. Les universitaires doivent donc faire fi de la pression constante qui s’exerce sur eux afin qu’ils publient (publish or perish).

Selon lui, les chercheurs d’ici n’ont pas toujours le réflexe de s’interroger sur le potentiel commercial de leurs travaux. Pourtant, la communication au Bureau des brevets de leurs découvertes peut avoir une incidence très positive sur leur laboratoire et leur équipe de recherche. «Dans les faits, la plus grande part des retombées ira au laboratoire. Il y va donc de l’intérêt du chercheur et de ses collègues. Et la mission d’enseignement et de recherche est préservée.»

Pour mériter un brevet, une découverte doit répondre à trois critères: la nouveauté, l’utilité et la fonctionnalité. Lorsqu’il y a divulgation publique des résultats, que ce soit dans une salle de conférences à l’autre bout du monde ou dans une revue à tirage modeste, on ne peut malheureusement plus parler de «nouveauté».

Tout d’un clic!

Depuis quelques semaines, l’équipe de Préval dispose d’un nouveau moyen pour atteindre ses objectifs: le site < www.preval.ca >. Les déclarations d’invention peuvent se faire en ligne en quelques heures. À condition d’avoir toutes les pièces requises, bien entendu.

«Nous avons donné des conférences aux quatre coins du campus et dans les hôpitaux affiliés, mais avec des résultats mitigés, explique le coordonnateur de Préval. Les chercheurs sont difficiles à déplacer. Nous avons donc décidé de passer par le Web pour les joindre. En quelques clics, l’inventeur trouvera toutes les réponses à ses questions, et davantage.»

M. Des Lierres affirme que le transfert technologique n’est plus le parent pauvre qu’il a déjà été. «Les chercheurs ne peuvent plus dire qu’ils sont abandonnés à leur sort s’ils veulent procéder à la commercialisation de leurs découvertes», dit-il tout en vantant la qualité de son équipe de conseillers.

Philippe Pierret, Hélène Grangé, Pierre Patenaude, Anne-Marie Bourret et Nathalie Ouimet possèdent une solide expérience en transfert technologique. Chacun est lié à un secteur qu’il connaît bien. M. Pierret, par exemple, est conseiller auprès des facultés de médecine, pharmacie et médecine dentaire, en plus de l’École d’optométrie, de l’hôpital Sainte-Justine et de HEC Montréal; Nathalie Ouimet s’occupe du CHUM, du Département de chimie, de l’Institut universitaire de gériatrie et de l’Hôpital du Sacré-Cœur; Mme Grangé est conseillère auprès des facultés des arts et des sciences et de médecine vétérinaire, ainsi que de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont; M. Patenaude s’occupe de la Faculté de l’aménagement; et Anne-Marie Bourret, de l’École Polytechnique.

Mathieu-Robert Sauvé



 
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