Édition du 3 mai 2004 / volume 38, numéro 29
 
  Capsule historique
Recherches et découvertes en sciences humaines et sociales

L’abbé Lionel Groulx (1878-1967), professeur d’histoire du Canada à l’Université entre 1915 et 1948 et fondateur de l’Institut d’histoire de l’Amérique française en 1946

La recherche en sciences humaines a mis du temps à se développer à l’Université de Montréal. La création en 1920 des facultés des lettres et de philosophie ainsi que de l’École des sciences sociales,économiques et politiques (qui obtiendra le rang de faculté en 1942) permet l’instauration d’une structure sur laquelle la recherche pourra prendre appui. Toutefois il faut attendre les années 40 pour constater de réels progrès en la matière.

Le dominicain Noël Mailloux introduit dans l’enseignement universitaire au Québec les travaux du père de la psychanalyse. Signe d’audace à l’époque, «car, lorsque le père Mailloux fonde l’Institut de psychologie en 1942, les étudiants devaient recevoir une dispense de l’évêché pour lire les œuvres de Freud». Les études du père Mailloux sur la délinquance juvénile contribueront à l’élaboration de nouvelles méthodes psychothérapeutiques pour la réhabilitation des jeunes délinquants.

Lionel Groulx crée l’Institut d’histoire de l’Amérique française en 1946, qui deviendra, en 1962, le Département d’histoire. C’est là que prendra naissance l’école de Montréal, courant historiographique lancé par Guy Frégault, Michel Brunet et Maurice Séguin, qui propose une réinterprétation de l’histoire du Québec. En 1947, Raoul Blanchard, considéré comme le père de la géographie moderne, fonde l’Institut de géographie, qui en 1962 deviendra le Département de géographie.

La professionnalisation du personnel enseignant de la Faculté des sciences sociales dans les années 50 et le développement de la société québécoise dans les années 60 entraînent l’essor de la recherche en sciences sociales. En 1964 Jacques Henripin fonde le Département de démographie. Les divers aspects de la société québécoise qui l’intéressent comprennent des questions telles que la natalité, la mortalité infantile, l’immigration, les groupes linguistiques et la situation économique des familles. Le Département est à l’origine, avec son programme de recherche en démographie historique, du Répertoire des actes de baptême, mariage et sépulture du Québec ancien, qui constitue une source inestimable sur le peuplement du Québec.

Les sociologues Guy Richer et Marcel Fournier marquent eux aussi la recherche en sciences sociales. Le premier publie en 1968 son Introduction à la sociologie générale, qui deviendra une lecture fondamentale pour tout étudiant en sociologie. Les recherches du second permettent, par des ouvrages tels que Les Québécois: portrait de la transformation de la société québécoise et de son identité (1974), de faire connaître la réalité québécoise aux Français.

En 1973, Normand Clermont crée le premier programme universitaire en archéologie et c’est sous sa direction que la première école de fouilles archéologiques du Québec voit le jour en 1977.

Les années 80 voient un foisonnement de la recherche dans tous les domaines. C’est ainsi que Carol Couture et Jean-Yves Rousseau publient en 1982 Les archives au vingtième siècle, qui inaugurent une vision nouvelle de l’archivistique. En 1984, Richard Tremblay entreprend une étude longitudinale sur l’agressivité chez les enfants; en 1986, le politologue André Blais amorce la planification d’une étude sur l’élection canadienne de 1988, qui donnera lieu à un ouvrage récompensé par la Fédération canadienne des sciences sociales: Letting the People Decide ; et le sociologue Jacques Grand’Maison publie Les tiers, ouvrage dans lequel il démontre la nécessité de prendre en compte les trois paliers qui constituent le cadre des pratiques sociales: les structures, les pratiques et les schèmes symboliques sous-jacents aux pratiques. Pour sa part, le sociologue Jean Renaud entreprend en 1989 une étude sur l’adaptation d’immigrants récemment établis au Québec.

L’évolution de la recherche en sciences humaines et sociales durant les 50 dernières années a été marquée par l’ampleur et la diversité de ses écrits. Les chercheurs ont su être à la fine pointe des changements et mouvements sociaux qui ont caractérisé cette période.

Sources

Baillargeon, Diane, et Denis Plante. « La recherche à l’UdeM au temps de la "Grande Noirceur" », Forum, vol. 37, no 21, 17 février 2003, p. 12.

Fonds de la Division des archives (D36).

Secrétariat de l’Ordre national du Québec. Jacques Grand’Maison , officier 1996, < www.mce.gouv.qc.ca/g/ html/onq/96/96_13.htm >.

Université de Montréal. Site < www.recherche.umontreal.ca >.

 

D I V I S I O N   D E S   A R C H I V E S

( www.archiv.umontreal.ca )



 
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