Édition du 17 mai 2004 / volume 38, numéro 30
 
  Capsule historique
Recherches et découvertes en sciences pures et appliquées

L’Université de Montréal bénéficie, de nos jours, d’une réputation fort enviable dans le paysage scientifique international.

Le frère Marie-Victorin (1885-1944) devant le chardon de Mingan (Cirsium minganense vict.) en 1924, l’une des plantes endémiques les plus remarquables du golfe du Saint-Laurent

Mais les débuts de la recherche n’ont pas été des plus faciles; la pensée scientifique n’était, selon toute vraisemblance, pas accessible à tous. Au début du 20e siècle, «un préjugé assez répandu au Canada français veut que l’esprit latin des francophones les éloigne, «de façon naturelle», de toute compétence relative aux sciences, aux techniques, à l’administration et au commerce».

Quelques figures illustres de la recherche scientifique liées à l’Université de Montréal démentent ce préjugé, dénoncé par de nombreux scientifiques de l’époque, dont le frère Marie-Victorin. Celui-ci déplorait cette attitude passive de l’opinion publique. «N’est-il pas plus simple d’adopter le modus vivendi des pays éclairés, de laisser la science et la religion s’en aller par des chemins parallèles, vers leurs buts propres […] ?"»

Marie-Victorin est devenu une référence internationale en botanique grâce à la publication de La flore laurentienne, en 1935. Il fonde l’Institut botanique de l’UdeM en 1920 et est l’un des principaux artisans de la création du Jardin botanique de Montréal. «Doué d’un zèle infatigable, Marie-Victorin entraînera à sa suite des passionnés comme Jacques Rousseau, cofondateur du Jardin botanique, Jules Brunel, Roger Gauthier, Marcel Cailloux et plusieurs autres.»

Les médecins Joseph-Ernest Gendreau et Pierre Masson feront, dans les années 20, une percée remarquable dans le traitement du cancer. En 1922, le Dr Gendreau crée l’Institut du radium de l’Université de Montréal. «L’Institut sera le premier en Amérique à utiliser un appareil à rayons X de 200 000 volts pour le traitement du cancer» par les émanations du radium. Le Dr Masson s’est, pour sa part, principalement penché sur la symptomatologie des cancers. Fondateur du Département d’anatomie pathologique de l’Université, dont il assume la direction de 1927 à 1959, il verra son nom être associé à un colorant histologique, le trichrome de Masson. «Cette technique de coloration […] permet de mieux observer le tissu fibreux en faisant apparaître le cytoplasme cellulaire en rouge, les noyaux en rouge-noir et le collagène en bleu.»

Malgré les années sombres de la crise économique, certains scientifiques réussissent à s’illustrer. Ainsi le Dr Armand Frappier brille par ses travaux sur le traitement de la tuberculose, particulièrement par la confirmation de l’efficacité du bacille de Calmette-Guérin (BCG) dans la production d’un vaccin contre la tuberculose. Le Dr Frappier fonde l’Institut de microbiologie et d’hygiène en 1938, rebaptisé en 1975 institut Armand-Frappier.

Connu aussi sous le nom d’«Einstein de la médecine», le Dr Hans Selye consacre sa carrière à l’étude du stress. D’origine autrichienne, le Dr Selye se joint en 1945 au personnel de l’UdeM et fonde l’Institut de médecine et de chirurgie expérimentale.

Les années 50 sont le théâtre d’une percée en cardiologie. En 1952, le Dr Paul Cartier réalise le premier pontage axillo-fémoral de l’histoire de la chirurgie vasculaire. Paul David réalise, pour sa part, la première opération avec cœur-poumon artificiel en 1958 et la première transplantation cardiaque de l’histoire médicale canadienne en 1968. Le Dr David fonde, en 1954, l’Institut de cardiologie de Montréal, affilié à l’Université.

Sources

Baillargeon, Diane, et Denis Plante. " La recherche à l’UdeM au temps de la "Grande Noirceur" ", Forum, vol. 37, no 21, 17 février 2003, p. 12.

Fonds de la Division des archives (D36).

Université de Montréal, site www.recherche.umontreal.ca.

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( www.archiv.umontreal.ca )



 
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