Édition du 14 juin 2004 / volume 38, numéro 32
 
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Réécrire au féminin - Violences au travail - Le syndicalisme québécois - Confucius - Lectures des lieux - Introduction à la métaphysique - Revue de psychoéducation

Réécrire au féminin: pratiques, modalités, enjeux

Pratique littéraire adoptée depuis le Moyen Âge et choyée particulièrement par les érudites et les lettrées de la Renaissance, la réécriture est une manière de faire sa révérence aux prédécesseurs en revisitant la matière littéraire canonique. Tenant pour acquis que la réécriture est le déplacement/détournement d’une œuvre par une autre, il s’agit de voir en quoi les nouveaux textes ainsi produits se démarquent des textes antérieurs et quelle(s) lecture(s) critique(s) en font les auteures. Réécrire au féminin: pratiques, modalités, enjeux se propose d’examiner les diverses formes de ce phénomène littéraire afin d’en définir les enjeux et les visées. Au cœur de ces interrogations se trouve la réécriture comme effet de lecture qui révèle chez bon nombre d’auteures contemporaines une double démarche de déconstruction des modèles générateurs et de leur reconstruction sous d’autres signes.

Ce numéro d’Études françaises a été préparé par Lise Gauvin et Andrea Oberhuber, du Département d’études françaises.

Études françaises, vol. 40, no 1, Réécrire au féminin: pratiques, modalités, enjeux, Les Presses de l’Université de Montréal, 2004.

 

Violences au travail: diagnostic et prévention

La violence au travail est loin d’être un phénomène rare. Le nombre croissant de victimes de violence physique, de harcèlement sexuel, d’intimidation ou de violence verbale au travail révèle un problème grave, présent dans la plupart des organisations, et ce, dans tous les secteurs d’activité.

Devant cette réalité a priori alarmante, plusieurs questions se posent: quelles sont les causes et les conséquences de la violence au travail ? Existe-t-il des personnes plus à risque de commettre des gestes violents ou de devenir des victimes? À partir de quel moment un comportement devient-il violent ou harcelant? Y a-t-il finalement un antidote possible à la violence au travail? L’adoption d’un code d’éthique qui interviendrait sur la violence mais qui viserait aussi à encourager les conduites appropriées des travailleurs serait-elle une option à considérer?

Cet ouvrage constitue une première synthèse des plus récentes recherches scientifiques et des meilleures pratiques organisationnelles et de consultation en psychologie du travail en matière de violence et de harcèlement au travail. Il est également un guide utile à l’élaboration d’un programme de prévention de la violence.

Sous la direction de François Courcy, André Savoie et Luc Brunet, Violences au travail: diagnostic et prévention, Les Presses de l’Université de Montréal, 2004, 24,95 $.

 

Le syndicalisme québécois : deux siècles d’histoire

Contrairement à ce qu’on a cru pendant longtemps, l’histoire du syndicalisme au Québec remonte au début du 19e siècle et évolue sensiblement au même rythme que celle des autres mouvements syndicaux en Amérique du Nord. À ce chapitre, les facteurs économiques et géographiques qui la rattachent au continent pèsent aussi lourd que le caractère distinct de la société québécoise. Voilà un des éléments clés qui ressortent du vaste panorama du syndicalisme au Québec que Jacques Rouillard trace ici. À chacune des périodes étudiées, qui renvoient aux grands moments de l’histoire occidentale, l’auteur montre comment les syndicats ont représenté une composante essentielle de la classe ouvrière et l’un des principaux lieux de contestation de l’ordre établi.

Ce livre est une nouvelle édition de la première synthèse sur le syndicalisme québécois que Jacques Rouillard faisait paraître chez Boréal en 1989. Ce nouveau texte, entièrement refondu, a été augmenté non seulement pour relater les événements qu se sont déroulés de 1985 à 2003, mais également pour tenir compte, aux diverses époques, des fruits de la négociation collective et de l’avancement de la recherche historique dans ce domaine.

Jacques Rouillard, Le syndicalisme québécois : deux siècles d’histoire, Montréal, Boréal, 2004, 29,95 $.

 

Confucius: du profane au sacré

On ne connaît aucun écrit de Confucius, ses aphorismes ayant été recueillis sous la forme d’«entretiens» par ses disciples. Néanmoins, depuis deux millénaires et demi, les enseignements du philosophe ont non seulement imprégné la civilisation chinoise et les cultures d’Extrême-Orient, mais ont aussi inspiré philosophes et penseurs en Occident.

Cet ouvrage de Herbert Fingarette, dont l’impact à sa publication en 1972 a été immédiat et majeur dans le monde anglophone, était attendu de longue date par le public francophone. Il permet d’accéder à l’enseignement de Confucius de façon simple et directe, puisque les idées du célèbre philosophe y sont essentiellement abordées à travers ses paroles rapportées par ses disciples, dépouillées de toute interprétation anachronique ou encombrante.

La présentation et les commentaires de Charles Le Blanc viennent enrichir le texte en situant Herbert Fingarette dans le contexte général des études confucéennes et orientales, soulignant ainsi son actualité et sa profonde originalité.

Herbert Fingarette, Confucius: du profane au sacré, traduit de l’américain, présenté et commenté par Charles Le Blanc, Les Presses de l’Université de Montréal, 2004, 24,95 $.

 

Lectures des lieux

«La force de la littérature, de la poésie, écrit Pierre Nepveu, consiste à faire apparaître la constellation d’expériences, de désirs, de réminiscences contenue dans tout lieu, si petit et humble soit-il.»

Cette constellation, cependant, ne peut apparaître que si le lieu qui la contient devient l’objet d’une attention fervente. Les lieux ne parlent que s’ils sont lus, d’une lecture entendue ici à la fois comme ouverture du lieu sur le monde et comme appropriation du monde dans le lieu. C’est donc à de telles «lectures des lieux» que s’emploient la vingtaine d’essais réunis dans ce volume, qui se penche tantôt sur des paysages réels et aimés – certains quartiers de Montréal, une certaine lumière de la région de Mirabel –, tantôt sur des œuvres littéraires d’ici et d’ailleurs. Mais quel que soit son terrain, qu’elle se passe dans les livres ou dans la vie, dans l’œuvre de Jacques Ferron, d’Élise Turcotte, de Pierre Morency ou de Peter Handke, cette expérience reste toujours orientée vers la même question: comment vraiment habiter le monde, ce monde-ci, celui qui nous renvoie sans cesse «à notre présence la plus intime et aussi à notre lente, très lente disparition»?

Ce livre marque une nouvelle étape dans la réflexion de Pierre Nepveu sur la littérature québécoise contemporaine. Mais, ici encore, il sait mettre au jour, parmi l’abondance et la variété des œuvres et des auteurs d’aujourd’hui, les inflexions les plus significatives, les préoccupations les plus pressantes, les lieux les plus révélateurs de la condition qui est maintenant la nôtre.

Pierre Nepveu est professeur au Département d’études françaises.

Pierre Nepveu, Lectures des lieux, Montréal, Boréal, 2004, 25,95 $.

 

Introduction à la métaphysique

La métaphysique a fondé, défini et porté le projet d’une compréhension du monde, à vocation universelle, qui s’interroge sur l’être et le pourquoi des choses.

Cet ouvrage s’intéresse aux étapes les plus déterminantes de l’histoire de la métaphysique occidentale en vue de faire ressortir la continuité d’une discipline de pensée qui est sans doute constitutive de la philosophie comme telle. À travers la présentation des textes de Parménide, Platon, Aristote, Plotin, Augustin, Avicenne, Anselme, Thomas d’Aquin, Duns Scot, Descartes, Spinoza, Leibniz, Kant, Hegel, Heidegger, mais aussi Sartre, Gadamer, Derrida et Levinas, Jean Grondin brosse un vaste et rafraîchissant tableau des temps forts de la pensée métaphysique.

Jean Grondin est professeur au Département de philosophie.

Jean Grondin, Introduction à la métaphysique, Les Presses de l’Université de Montréal, 2004, 39,95 $.

 

Revue de psychoéducation

Le dernier numéro de la Revue de psychoéducation (vol. 33, no 1) inaugure une nouvelle rubrique, «Controverse». Comme le titre l’indique, «l’objet est de faire le point sur un certain nombre d’approches plus ou moins controversées en sciences humaines et en médecines alternatives et complémentaires», indique en éditorial le directeur de la revue, Serge Larivée, professeur à l’École de psychoéducation. «Il s’agira de distinguer les approches qui sont basées sur une démarche scientifique rigoureuse de celles qui relèvent de pseudosciences.»

Le premier texte de cette rubrique traite des supposés effets du vaccin RRO sur l’apparition de l’autisme. Après avoir revu les études sur le sujet, Carole Sénéchal, chargée de cours au Département de psychologie, Serge Larivée et deux autres collaborateurs concluent qu’il n’y a absolument aucun lien entre le vaccin et l’autisme. Le bruit fait autour de cette affaire à la fin des années 90 leur apparaît même comme de la désinformation.

Des neuf autres articles de recherche, trois portent la signature de chercheurs de l’UdeM. En lien avec l’autisme, Laurent Mottron, professeur au Département de psychiatrie, et C. Cantin, du Département d’orthophonie et d’audiologie, évaluent les possibilités d’utilisation de la méthode TEACCH comme outil pédagogique à l’endroit des enfants atteints du trouble envahissant du développement sans déficience intellectuelle au niveau primaire. Les auteurs formulent des recommandations visant à structurer les travaux d’apprentissage dans les classes du primaire.

Denis Lafortune et François Gagnon, de l’École de criminologie, ainsi que Catherine Laurier, du Département de psychologie, signent pour leur part une recherche sur la prévalence des prescriptions de psychotropes dans les centres jeunesse de la Montérégie et de Laval et sur les facteurs associés à ces prescriptions.

Le professeur Frank Vitaro, de l’École de psychoéducation, et deux autres collaborateurs analysent les résultats de programmes de prévention des troubles du comportement qui recourent à la méthode Fast Track aux États-Unis. Les résultats montrent qu’il est possible d’infléchir les trajectoires de développement problématique si l’on s’en donne les moyens.

Finalement, Serge Larivée et la pédagogue Andrée Quiviger entretiennent une longue polémique à propos des éditoriaux de M. Larivée sur les pseudosciences. Entre autres sources, un article paru dans Forum en décembre 2000, «Au secours, Darwin!», portant sur une conférence du Groupe biblique universitaire à l’UdeM, fournit des munitions aux deux protagonistes.



 
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