Édition du 7 septembre 2004 / volume 39, numéro 2
 
  Rentrée 2004
Quelques nouveaux visages sur le campus

La rentrée représente inévitablement un des moments forts de l'année. Ces quelques jours de septembre donnent en effet souvent le ton aux mois qui suivront. Mais pour un nombre significatif d'étudiants, d'employés et de professeurs, la rentrée est doublement importante puisqu'il s'agit pour eux d'un premier automne sur le campus ou d'un premier automne à titre d'étudiant ou d'employé régulier. Forum a rencontré six d'entre eux, question de recueillir leurs premières impressions et de lever un peu le voile sur leurs projets. 
Annie Rochette passe de Sherbrooke et McGill à Montréal

«Non, je ne suis pas une super-woman», se défend Annie Rochette, qui vient d'entrer en fonction à titre de chargée d'enseignement au programme d'ergothérapie de l'École de réadaptation. Pourtant, l'ergothérapeute de 33 ans n'a pas l'intention de prendre un temps d'arrêt lorsqu'elle donnera naissance à son troisième enfant, en décembre. «Ralentir, peut-être. Mais pas m'arrêter.»
Lorsque son deuxième garçon, Aurel, est venu au monde il y a deux ans, elle était en pleine scolarité de doctorat à l'Université de Sherbrooke. Après consultation avec le professeur et les autres étudiants, elle a eu l'autorisation de venir en classe avec son nouveau-né, qu'elle allaitait en prenant des notes.

«Cette initiative a été bien accueillie. Même que tout le monde était content de voir le bébé», relate-t-elle.

Originaire de l'Estrie, Annie Rochette a fait son baccalauréat à l'Université McGill, puis sa maîtrise et son doctorat à l'Université de Sherbrooke. Au moment d'entamer sa carrière à l'Université de Montréal, en juin dernier, elle entreprenait un postdoctorat à McGill sous la direction de Nicol Korner-Bitensky. Les Instituts de recherche en santé du Canada lui ont accordé pour ce projet une bourse de 40 000 $ par année. Elle pourra donc mener ses travaux à terme avant d'occuper sa charge d'enseignement à temps complet.

Son objectif, dans le cours de sa recherche menée auprès de 1700 spécialistes canadiens du secteur de la réadaptation (orthophonistes, physiothérapeutes, physiatres, ergothérapeutes, etc.), est d'évaluer la prise en charge sociale des personnes ayant subi d'un accident vasculaire cérébral. «Nous chercherons à savoir si l'intervention se limite à la réadaptation physique, par exemple réapprendre à marcher et à se déplacer dans une maison. La réadaptation, c'est beaucoup plus que ça. C'est avoir des loisirs, nouer des relations interpersonnelles, sortir de chez soi... Je m'intéresserai particulièrement à l'aide apportée aux conjoints.»

Attirée par la «bonne réputation» de l'UdeM, la Sherbrookoise entreprend sa carrière avec optimisme. Déjà, elle a participé à un stage de formation de trois jours sur la pédagogie offert par le Centre d'études et de formation en enseignement supérieur. «Pour moi, ç'a été l'occasion de revoir des notions de pédagogie que j'avais déjà explorées. De plus, j'ai pu constater que l'utilisation des nouvelles technologies de l'information était très valorisée ici. J'y reviendrai sûrement.»

Annie Rochette affirme que, de nos jours, les femmes n'ont plus à faire un choix définitif entre la carrière et la famille. On la croit sur parole.

Mathieu-Robert Sauvé

«L'Université offre un milieu de travail très attirant et une plus belle qualité de vie», mentionne-t-elle.

Louise Bossé embrasse la carrière universitaire

«C'est une nouvelle carrière qui commence pour moi!» Louise Bossé, la nouvelle adjointe administrative au Département de pharmacologie, vient du secteur privé. Le milieu universitaire, elle ne connaît pas. Pendant 17 ans, elle a travaillé dans l'entreprise familiale, spécialisée dans les appareils de chauffage électrique, puis au sein de diverses entreprises dans le domaine manufacturier, entre autres à titre de consultante en productivité.

À 49 ans, la nouvelle recrue se sent tout à fait prête à relever les défis associés à son nouveau poste. Titulaire d'un baccalauréat en enseignement et d'un MBA de l'Université de Sherbrooke, elle vient de terminer un certificat en gestion des ressources humaines à HEC Montréal.

«Les grands principes de gestion restent toujours les mêmes, qu'on soit dans le public ou le privé, dans le secteur institutionnel ou manufacturier», observe l'employée.

L'atmosphère de travail, en revanche, lui semble plus conviviale de ce côté-ci de la clôture. «L'Université offre un milieu de travail très attirant et une plus belle qualité de vie, mentionne-t-elle. Pour quelqu'un qui entame une nouvelle carrière, c'est très stimulant.» Ce milieu de vie, elle a bien l'intention d'en profiter. Déjà inscrite à deux séances de conditionnement physique par semaine au CEPSUM (c'est une sportive qui pratique notamment le vélo), elle a aussi décidé de perfectionner sa technique de photographie en participant à un atelier offert par les Services aux étudiants. «Je ne suis qu'une amatrice», dit-elle tout en se lançant dans une conversation d'experts avec le photographe de Forum sur les mérites des différents types d'appareils numériques.

C'est grâce au service de placement de HEC Montréal que cette femme énergique a décroché son poste à l'UdeM. Au Département de pharmacologie, Louise Bossé effectuera le suivi du budget et des fonds de recherche, et assurera la gestion du personnel. Entrée en fonction le 12 juillet, elle a eu la chance de se familiariser avec ses diverses tâches pendant la période plus calme de l'été. Mais déjà, elle ne voit pas les journées passer. Bien installée dans son bureau du Pavillon Roger-Gaudry, elle a l'air dans son nouvel emploi comme un poisson dans l'eau.

Marie-Claude Bourdon

Olivier Théorêt-Legault choisit l'École de relations industrielles

«Après toutes les études qu'on a faites, trois ans, ce n'est pas beaucoup!» lance Olivier Théorêt-Legault quand on lui demande comment il entrevoit les trois prochaines années. Au moment d'entamer son baccalauréat à l'École de relations industrielles, Olivier est au contraire enthousiaste. Il prévoit déjà faire un stage d'études à l'étranger l'an prochain. Où? «Possiblement en Belgique, où l'Université de Montréal a signé des ententes de collaboration.»

Coiffé d'un chapeau de cow-boy, comme tous les nouveaux de sa cohorte, le jeune homme de 19 ans raconte, le matin de sa rencontre avec Forum, que son initiation a culminé avec un faux cours d'anglais. «Nous avons tous reçu une lettre nous demandant de nous présenter à un local afin de subir un examen de mise à niveau en anglais. En pleine salle, une étudiante stressée s'est mise à pleurer parce qu'elle craignait de ne pas réussir le test.»

Tout cela n'était qu'un canular. Mais l'étudiant sait qu'il devra tout de même maîtriser la langue de Shakespeare pour lire les documents qui accompagneront ses notes de cours. Une perspective qui ne l'effraie pas.

Il dit avoir choisi les relations industrielles pour défendre les droits des travailleurs. Il s'attend également à militer au sein du mouvement étudiant.

M.-R.S

Daniel Daigle enseigne l'acquisition des langues secondes

Au printemps 2003, Daniel Daigle terminait son doctorat et venait de soumettre sa candidature à l'obtention d'une bourse postdoctorale qui devait lui permettre de réaliser un projet de recherche de deux ans en France quand un poste de professeur s'est ouvert au Département de didactique. «Comme on préfère généralement embaucher des professeurs de l'extérieur de l'Université, j'ai postulé sans y croire vraiment», raconte-t-il. Mais, finalement, le jeune homme a décroché la bourse... et le poste. «On m'a engagé en me proposant d'accepter quand même la bourse et d'aller faire un stage d'un an en France, ce qui s'avérait intéressant pour l'Université et pour moi.»

C'est donc à la suite d'un séjour d'un an à l'Université Louis-Pasteur de Strasbourg que Daniel Daigle a commencé à occuper son poste de professeur adjoint au Département de didactique le 1er juin dernier. Dès cet automne, il donnera un cours sur l'acquisition des langues secondes, un domaine qu'il connaît très bien puisqu'il a enseigné le français langue seconde pendant neuf ans au collège Dawson. Il poursuivra également ses travaux de recherche, qui portent sur les difficultés de lecture dans l'acquisition d'une langue seconde par une clientèle tout à fait particulière, celle des sourds gestuels. «Il faut bien comprendre que, pour les enfants sourds gestuels, en France ou au Québec, le français est une langue seconde, comme l'anglais pour les sourds américains», précise le professeur, qui se passionne pour le monde de la surdité depuis des années.

Dès l'époque de sa maîtrise, qu'il a faite à l'UQAM dans les années 80, Daniel Daigle s'est intéressé aux problèmes d'apprentissage des enfants sourds en collaborant aux travaux du Groupe de recherche sur le langage des signes québécois et le bilinguisme sourd. Mais c'est au cours de ses études de doctorat à l'UdeM, avec l'aide de sa directrice, Françoise Armand, qu'il a véritablement défini l'objet de ses recherches, soit les mécanismes de reconnaissance des mots. «Les enfants sourds ont évidemment plus de difficulté avec tous les processus liés à la phonologie, explique-t-il, mais il semble que ce déficit sur le plan phonologique entraîne également des retards sur le plan des connaissances non phonologiques.»

Très heureux de l'ouverture du Département de didactique à son égard, Daniel Daigle, 38 ans, aborde sa nouvelle carrière de professeur et de chercheur avec enthousiasme. «J'ai un programme de recherche pour au moins les 90 prochaines années!» lance-t-il en riant.

M.-C.B.

Fanny Guimont-Desrochers s'attaque aux sciences biomédicales

Fanny Guimont-Desrochers ne s'attendait pas à être transformée en animal de laboratoire à son premier jour à l'Université. C'est pourtant ce qui s'est passé le 25 août dernier quand les nouveaux étudiants en sciences biomédicales ont subi leur initiation. Et comme un malheur ne vient jamais seul, le photographe de Forum passait par là. «Souriez!»

«Nous avons voulu leur montrer de quoi on a l'air en rat de laboratoire, a commenté avec un sourire un des initiateurs, qui est passé par là deux ans plus tôt. Mais dans leur cas, ce n'est qu'un mauvais moment à passer.»
Attirée par la méthode scientifique depuis ses études collégiales, Fanny Guimont-Desrochers est heureuse d'entamer une formation universitaire dans un domaine où elle aura à la fois à réfléchir et à expérimenter. «Je voulais me diriger vers un secteur où je pourrais me sentir utile. C'est pourquoi j'ai choisi les sciences biomédicales», explique l'étudiante de 19 ans. En raison du travail en laboratoire (mais du côté du chercheur!), elle a préféré cette discipline aux études en médecine.

L'Université de Montréal, avec son effervescente vie étudiante et son caractère francophone, lui apparaissait comme le meilleur choix.

Des études aux cycles supérieurs? «Pour l'instant, je vais me concentrer sur mon baccalauréat», a-t-elle stoïquement répondu.

M.-R.S

«On ne s'ennuie pas ici!» - Ly Kieng Tir

Les usagers de la Bibliothèque de droit verront cette année un nouveau visage au comptoir du prêt: celui de Ly Kieng Tir.

La jeune technicienne en documentation, titulaire d'un DEC dans cette discipline, est en poste à la Faculté de droit depuis juin dernier. L'Université de Montréal ne lui est pas inconnue puisqu'elle a auparavant travaillé pendant près de deux ans au Service de polycopie comme préposée à l'estimation des projets, un emploi qu'elle occupait à temps partiel.

Sa nouvelle affectation représente pour elle un double avantage puisqu'elle est directement en lien avec sa formation et qu'il s'agit d'un poste permanent. «On ne s'ennuie pas ici. Il y a beaucoup de travail et pas de temps morts», déclarait-t-elle lorsque Forum l'a rencontrée, en pleine période de la rentrée et en pleins travaux de rénovation de la Bibliothèque.
Cette journée-là, Ly Kieng cumulait deux fonctions: elle devait en effet remplacer la préposée du comptoir du prêt en congé de maladie et accueillir la clientèle de la Bibliothèque, en plus d'accomplir ses tâches de responsable du comptoir. En plus des remplacements, ses fonctions incluent l'enregistrement des nouveaux périodiques dans le classeur à fiches visibles, la préparation de ceux qui doivent être envoyés à la reliure et l'inscription de leur retour sur Atrium. Elle a aussi la responsabilité de la caisse des amendes.

D'origine cambodgienne, la famille de Ly Kieng Tir est arrivée au Québec alors que la fillette n'avait que un an. Elle n'a donc pas eu à passer par une période d'adaptation et sa famille a choisi le français comme langue d'usage à la maison. Elle aimerait toutefois aller visiter le Cambodge un jour pour établir un lien avec ses origines.

Daniel Baril



 
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