Édition du 7 septembre 2004 / volume 39, numéro 2
 
  «Il faut former plus d'orthophonistes et d'audiologistes!»
Un colloque marque la dernière étape du parcours des sortants, très sollicités par les employeurs

Après des études de maîtrise en orthophonie, Sonia Bessières se lance avec plaisir dans le monde du travail.

Comme la quasi-totalité des sortants du programme de maîtrise en orthophonie et audiologie de l'Université, Sonia Bessières avait une promesse d'engagement avant même de pouvoir accrocher son diplôme au mur. «Je suis heureuse d'aller sur le marché du travail après toutes ces années d'études», indique la jeune femme, qui travaillera à la clinique Desmarais, Landry, Ruel et Associés, à Laval.

Rencontrée au cours du deuxième colloque des étudiants de
l'École d'orthophonie et d'audiologie, qui s'est tenu le 27 août dernier au Pavillon Claire-McNicoll, Mme Bessières était très en demande pour expliquer l'affiche résumant son projet de recherche. Au cours d'un stage effectué dans deux garderies de Saint-Jérôme, Sonia Bessières a tenté d'amener des enfants dysphasiques de quatre et cinq ans à mieux communiquer.

Son rapport de stage fait état d'améliorations sensibles chez ces enfants après une intervention d'à peine sept semaines, à raison d'une visite par semaine. «Les éducatrices étaient très satisfaites de pouvoir profiter d'une expertise en orthophonie, mais il est certain qu'une intervention à plus long terme aurait donné des résultats plus significatifs», explique-t-elle.

Le «travail de réflexion clinique» est une option offerte par l'École depuis trois ans seulement. Les étudiants peuvent préférer cette option au travail dirigé, plus traditionnel, et ils sont nombreux à le faire. «Moi, ça m'a permis d'aller au fond des choses dans un domaine que j'avais choisi, poursuit Sonia Bessières. C'est un excellent complément de stage, d'autant plus qu'il nous amène à développer notre autonomie.»

Des professionnels en demande

Alors que des milliers d'étudiants costumés subissaient leur initiation d'un bout à l'autre du campus, les présentations des sortants marquaient plutôt la fin des classes. «Leur stage s'est déroulé durant l'été, c'est pourquoi leurs présentations se font à la rentrée», rappelle l'organisatrice de l'événement, Évelyne Perras.

D'après Mme Perras, responsable de formation clinique à l'École, le Québec est actuellement en pénurie d'orthophonistes et d'audiologistes. «Nous pourrions en former deux fois plus et ils se trouveraient des emplois sans problème», commente-t-elle. Toutes les régions du Québec sont touchées par cette pénurie.

Le directeur, Jean-Pierre Gagné, abonde dans le même sens. «Nous sommes soumis à beaucoup de pression actuellement, de la part tant de l'Ordre que du milieu, pour former d'avantage de professionnels. Malheureusement, le personnel enseignant fonctionne à la limite de ses capacités. Il faudrait une hausse de notre budget pour augmenter les contingents.»

Les programmes de maîtrise (un diplôme exigé pour accéder à la profession) comptent en ce moment 50 étudiants en orthophonie et 25 en audiologie. Les emplois des diplômés sont concentrés dans le secteur hospitalier, dans les CLSC et dans le milieu scolaire.

Signe des temps, cette discipline est presque exclusivement occupée par des femmes. Récemment, à la collation des grades, sur 50 sortants, il n'y avait qu'un seul homme.

Une profession recherchée

L'orthophoniste est un spécialiste des troubles de la communication. Il intervient souvent auprès d'enfants qui éprouvent des difficultés d'apprentissage. L'audiologiste, pour sa part, se spécialise dans les problèmes liés à une perte auditive. La Faculté de médecine est l'une des rares à avoir associé ces deux disciplines dans une même unité, qui sont enseignées aux trois cycles d'études.

Mathieu-Robert Sauvé



 
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